« Seul un tiers des élèves entrant en 6e parvient effectivement à ce diplôme dans le temps initialement prévu », relève un nouvel article d’Economie & statistiques, une revue de l’Insee. « Les parcours sont en réalité marqués par des redoublements, des réorientations, ou des abandons qui interviennent tout au long de la scolarité ». Et ce sont ces différents chemins que Joanie Cayouette-Remblière et Thibaut de Saint Pol étudient dans le détail.
« La construction d’une typologie de parcours scolaires à l’aide d’une méthode d’appariement optimal permet de mettre en évidence un phénomène qui découle de l’intégration de la hiérarchie des filières par les élèves et leurs familles : l’ « accrochage scolaire », c’est-à-dire le fait de s’attacher à rester dans une filière plus valorisée que ce que les acquis scolaires pourraient permettre, au prix de redoublements et, parfois, de réorientations. L’analyse des parcours fait également apparaître de fortes différences dans la façon d’investir la voie professionnelle : certains parcours se caractérisent par une absence de diplôme et d’autres à l’inverse par une accumulation de plusieurs diplômes professionnels. La répartition des élèves entre ces différents types de parcours reste socialement très marquée. L’accès au baccalauréat s’est généralisé mais il reste déterminé par le milieu d’origine et de nouvelles segmentations se sont créées au sein de la population des bacheliers : l’origine sociale affecte à la fois le type de baccalauréat obtenu par l’élève et la complexité de la trajectoire suivie pour y parvenir. »
Vincent Troger avait déjà montré la singularité des nouveaux bacheliers professionnels. Cette nouvelle étude s’impose pour comprendre les évolutions qui s’opèrent en profondeur dans notre système éducatif.