Tous les élèves sont égaux devant l’examen du bac. Mais les Diane, Alice, Juliette, Grégoire et Constance le sont davantage que les Anissa, Sabrina et les Mohamed. C’est la leçon que tire Baptiste Coulmont du bac 2013.
Les copies ont beau être anonymes. Tous les prénoms ne sont pas égaux devant le bac nous dit le sociologue Baptiste Coulmont (Paris 8). « Si l’on ne garde que les prénoms qui apparaissent plus de 30 fois dans la base, ceux qui sont associés à un taux énorme de mention Très Bien sont : Ulysse, Guillemette, Quitterie, Madeleine, Anne-Claire, Ella, Sibylle, Marguerite, Hannah, Irene, Octave, Domitille (qui sont entre un quart et un tiers à obtenir une mention). À l’opposé moins de 2% des Asma, Sephora, Hakim, Kimberley, Assia, Cynthia, Brenda, Christian, Bilal, Brian, Melvin, Johann, Eddy, et Rudy ont obtenu mention TB ». L’étude de B Coulmont porte sur 338 000 candidats au bacs général et technologique 2013.
» Le prénom indique — de manière imparfaite et floue — l’origine sociale de celles et ceux qui le portent, et la réussite scolaire est, en partie, liée à cette origine sociale », rappelle B Coulmont.
Il met aussi en évidence le facteur de l’âge dans la réussite au bac. » Sélectionnés dès l’enfance, les élèves “en avance” (en avance sur leur classe d’âge) qui arrivent “en avance” au bac sont particulièrement adaptés aux épreuves… Ils obtiennent au minimum deux fois plus fréquemment la mention “Très bien” que celles et ceux qui sont “à l’heure” au bac, et 15 fois plus que celles et ceux qui ont un an de “retard”.
F Jarraud