Avec une université – congrès largement dédiée à la formation des enseignants, le GFEN se positionne au moment de la mise en place des ESPE. Jacqueline Bonnard, secrétaire nationale du GFEN, fait le point sur cette perspective. L’université- – congrès du Gfen aura lieu à Paris du 10 au 12 juillet. Des chercheurs comme JY Rochex, le président de la CDIUFM, P. Demougin, et le directeur de la Dgesco, JP Delahaye y sont attendus.
Le programme de l’université d’été fait alterner conférences et ateliers. Sur quelles problématiques ?
Le programme de l’université d’été a été conçu pour donner à voir la pluralité des apports des différents groupes locaux et secteurs qui font la richesse d’un mouvement pédagogique tel que le GFEN tout en proposant des ateliers s’inscrivant sur des questions vives qui traversent le monde de l’éducation actuellement. Ainsi, si l’on admet que tout enseignement passe par la transmission d’un patrimoine élaboré par les générations précédentes, comment « (re)nouer un rapport vivant au savoir et à la culture » ?
Mais apprendre et réussir à l’école est-ce l’affaire de chacun individuellement ou cela peut-il se construire grâce à l’autre et avec les autres ? Les ateliers de l’après-midi autour des questions de l’individualisation permettront d’approfondir le rapport entre « individualité et altérité ». C’est ce que travailleront les ateliers du mercredi 10 juillet. Le jeudi 11 juillet sera entièrement consacré à la thématique de la formation des professionnels de l’éducation. L’objectif est de repérer ce qui fait rupture dans les pratiques affichées par rapport à ce qui est d’ordinaire vécu en formation.
Comment le GFEN se positionne-t-il par rapport à la formation ?
Il y aura une table ronde avec 3 représentants du ministère, de l’Ifé chargé par l’institution de former ses formateurs et ses pilotes, et de la CDIUFM comme instance qui a travaillé sur les nouvelles formations des enseignants. Et puis il y aura 8 ateliers explorant des pratiques sur des champs et des publics différents : formation d’enseignants, de formateurs, d’animateurs dans le cadre péri ou extra-scolaire, formation à la conception et à l’animation d’ateliers d’écriture…
Nous sommes très attentifs à la mise en place des ESPE et Jacques Bernardin, président du GFEN a très récemment participé à l’université d’été « Former des formateurs » organisée par la Dgesco et l’Ifé à Lyon du 3 au 5 juillet derniers. Nous souhaitons y prendre toute notre place, forts de notre expertise dans ce domaine puisqu’intervenant sur des lieux et avec des publics très différents : enseignants et formateurs des premier et second degrés, animateurs de centre de loisirs, services de l’éducation de la ville, personnel de santé, parents… Nos actions de formation témoignent d’une demande fréquente de pratiques motivantes et dynamisantes, quel que soit le public, en rupture avec celles qui figent et enferment dans la passivité et la soumission.
Quelques principes auxquels nous tenons :
– Le principe d’homologie entre la situation de formation et ce que l’on vise à impulser sur le terrain.
– L’alternance terrain/formation : formations soumises à l’exigence du réel alors incontournable
– Les ponts tendus entre recherche, formation, enseignement-apprentissage qui se nourrissent les uns les autres
– La mise à distance : il est indispensable d’être au clair avec les didactiques disciplinaires et de creuser l’entrée dans les apprentissages de l’élève
– Favoriser le développement professionnel : la formation devrait pouvoir enclencher une dynamique qui engage dans un processus de recherche permanent, d’invention au quotidien, de création de pratiques selon les contextes
– Promouvoir le travail d’équipe.
C’est donc une nouvelle organisation à inventer. Les représentants du Ministère affirment que les mouvements pédagogiques sont utiles et Vincent Peillon rappelle volontiers l’importance de la pédagogie pour « refonder l’école de la république et refonder la république par l’école». Dans la mise en place des ESPE, la place effective de ces mouvements est cependant quasi inexistante et même si le « Tous capables ! » du GFEN a bien fait son entrée dans le texte de loi, il y a encore beaucoup à faire pour qu’une réelle collaboration s’installe.
Propos recueillis par Isabelle Lardon