Alors que le ministère vient de publier une étude montrant la baisse de niveau en fin de collège en histoire-géographie, des enseignants s’estiment trahis par l’épreuve du brevet. L’Association des professeurs d’histoire-géographie (APHG) et de nombreux enseignants ont manifesté leur colère devant les sujets du brevet 2013. Pour l’APHG le sujet contenait des « pièges » et elle demande un allègement des programmes.
» Lorsqu’en début d’année , je vous avais présenté la nouvelle épreuve de brevet je lui avais trouvé une vertu : contrairement à l’ancienne épreuve vous n’auriez pas cette impression d’avoir appris beaucoup de choses pour n’être évalué que sur peu. Je croyais que son côté « zapping » permettrait de vous évaluer sur la quasi totalité du programme. Toutes mes excuses pour vous avoir menti ». Sur son blog un professeur d’histoire-géo critique vertement l’épreuve du brevet.
Pourtant cette nouvelle épreuve devait répondre aux critiques portées sur le brevet les années précédentes. Pour la première fois, les candidats n’auraient pas besoin de copie. Ils ont répondu directement sur la copie. Le sujet se compose d’une dizaine de pages portant à la fois sur l’histoire, la géographie et l’éducation civique. Des questions portent sur les repères historiques et géographiques. On demande aux élèves d erelever des informations dans un texte et un tableau statistique, de les mettre en contexte, de justifier une affirmation et de rédiger un récit (avec évaluation de l’expression).
C’est justement ce récit qui soulève le plus de critiques. « En respectant les textes officiels, la question longue en Histoire aurait dû porter sur l’ensemble des crises de la Guerre froide » et non sur la seule guerre de Corée, relève la puissante APHG, association qui regroupe les professeurs d’histoire-géo. Le sujet est traité rapidement dans les manuels et beaucoup d’enseignants l’ont survolé en fin d’année. Résultat de nombreux candidats ont fini l’épreuve bien avant l’heure sans pour autant la réussir. L’APHG interroge : en mettant la question principale sur un sujet vu en fin d’année, « est-ce la volonté de mettre au pas un corps professoral qui n’a eu de cesse de dénoncer la lourdeur des nouveaux programmes ? » L’APHG s’indigne aussi de l’utilisation de sources journalistiques en éducation civique et du fait qu’un document demande aux élèves de reconnaître les symboles de réseaux sociaux. » Ceci pose la question du statut de l’Histoire, de la Géographie et de l’Education civique comme disciplines scientifiques à l’Ecole, fondées sur l’étude des sources originales », écrit l’APHG.
» L’APHG demande avec insistance une refonte du DNB dès l’année prochaine », écrit l’association. « l doit reposer sur des programmes allégés immédiatement et, à terme, révisés ». Mais l’APHG veut surtout un choix entre deux sujets pour la question longue. Pour ne plus revivre la guerre de Corée.
F Jarraud