Pour Paul Raoult, le nouveau président de la FCPE, la loi d’orientation renforce le poids des organisations de parents dans l’Ecole et reprend plusieurs de leurs idées. Au delà de cet avis positif porté sur la nouvelle loi, la FCPE veut relancer le débat sur le calendrier scolaire à l’horizon 2015. Une question que le ministre n’est peut-être pas pressé de soulever…
« L’éducation n’est plus une affaire de techniciens de la pédagogie mais c’est l’affaire de tous ». Pour Paul Raoult, président de la FCPE, la loi d’orientation a radicalement changé les choses en promouvant la co-éducation, un principe qu’il faut maintenant faire appliquer. Ce n’est pas par hasard : la FCPE revendique une centaine d’amendements apportés à la loi Au final, selon lui, « le rôle de la FCPE est renforcé par la loi ». P. Raoult reconnait une « reculade » : le fait que les parents n’aient pas le dernier mot dans l’orientation de leurs enfant, alors que « quand elle est imposée on va à l’échec ».
Interdire les devoirs
Parmi les points jugés positifs de la loi : la reconnaissance des associations de parents comme partenaires du système éducatif, l’introduction d’un enseignement de la morale laïque, la dimension inclusive du texte, le redoublement exceptionnel, l’épreuve transdisciplinaire au brevet, le parcours d’orientation, l’ouverture des locaux aux associations, le numérique. « Il va falloir aller sur le terrain pour expliquer à tous », annonce P. Raoult. Car les demandes de la FCPE touchent aussi à la loi.
La FCPE veut rendre effective l’interdiction des devoirs à la maison en l’étendant jusqu’à la troisième. « On pourrait les remplacer par des préparations effectuées à la maison », suggère-t-il. Et puis il y a la question du calendrier.
Passer à 38 semaines de cours
La FCPE est favorable à la réforme des rythmes hebdomadaires. P Raoult reconnait que l’application sur le terrain varie. « On a cru qu’on allait apporter la MJC dans l’école. En réalité le périscolaire ça peut être simplement un moment de lecture ou de rêverie. Ce n’est pas forcément onéreux ». La FCPE demande la gratuité des ces activités.
« Il faut maintenant changer le nombre de semaines de cours par an et en finir avec l’hypocrisie des cours jusqu’en juillet au lycée », estime P Raoult. L’association demande qu’on distingue le calendrier des lycéens de celui des collégiens et écoliers pour faciliter le passage à 38 semaines et avoir des semaines de cours moins chargées. C’est ce qu’elle essaiera d’obtenir en CSE le 10 juillet lors du débat sur le calendrier 2015.
Enfin la FCPE demande un statut du parent délégué, une des promesses de campagne de F Hollande. Après « Ouyapacours », la plateforme d’enregistrement des absences non remplacées d’enseignants, la FCPE envisage de créer « Ouyapasdeparents », un site où seraient enregistrées les réunions où les parents n’ont pu assister. Comme pour l’orientation des élèves, la loi d’orientation a oublié d’inscrire ce statut dans les faits…
François Jarraud