Plier la toile pour…la peindre! Une idée, une méthode de Simon Hantaï. Le Centre Pompidou rassemble pour la première fois l’oeuvre de Simon Hantaï, l’un des plus grands peintres de la seconde moitié du 20 ème siècle, figure magistrale de l’abstraction. A travers plus de 130 peintures, créées à partir de 1949 jusqu’au années 1990, cette exposition , sans précédent par son ampleur et son caractère rétrospectif, témoigne de l’importance et de la richesse foisonnante d’une oeuvre aujourd’hui internationalement reconnue. Le jeune public est très attendu à cet événement. Des ateliers, dès …3 ans lui sont proposés. Un copieux dossier pédagogique est à la disposition des enseignants.
« Le pliage comme méthode »
Peintre français d’origine hongroise, Simon Hantaï est représentatif de cette génération d’artistes venue d’ Europe de l’ Est arrivée à Paris dans l’immédiat après-guerre. D’abord marqué par le surréalisme, il s’éloigne du mouvement au milieu des années 1950, pour développer une oeuvre abstraite qui le singularisera. Hantaï est en effet surtout connu pour sa méthode de travail, « le pliage comme méthode » initiée en 1960. La toile est pliée avant d’être peinte, de sorte que toute vision de l’ensemble de la surface du tableau est interdite à l’artiste qui ne peut peindre que les parties accessibles à son pinceau. De cet aveuglement provoqué naîtra un profond bouleversement de son art. Cette technique du pliage, toujours renouvelée, ne cessera, dès lors, d’être à l’origine de ses peintures, à chaque fois, il réinvente une nouvelle pratique du pliage
Un parcours chronologique
Sa recherche d’artiste constitue une aventure, car avant de découvrir le pliage, Hantaï expérimente, « le geste », les raclures, l’écriture.
L’exposition s’ouvre sur les premières années de création qui suivent son arrivée en France et offre une lecture chronologique de son parcours artistique dès les années 1950. Des toiles surréalistes, aux peintures gestuelles, et à celles constituées de petites touches, cette époque s’achève avec les peinture d’écriture. Cette première phase culmine avec deux chefs-d’oeuvre de 1958-59, réunis pour la première fois, « Ecriture rose » et « A Galla Placidia », deux toiles travaillées pendant un an, l’une le matin, l’autre l’après-midi.
La peinture » en aveugle »
A partir de 1960, avec la suite des « Mariales », Hantaï peint « en aveugle » une surface préalablement pliée en la recouvrant de couleurs. Dès lors chaque série de peintures va faire appel à cette méthode selon des modes très différenciés qui permettront à l’artiste d’élaborer et de renouveler des compositions formelles et inédites, souvent de grand format: « Catamurons » (1963) « Panses » (1964-65), « Meuns » (1967-68), « Etudes »(1969), « Blancs » (1973-74), « Tabulas » (1973-82), les « Laissées » (1990). Dans l’exposition, trois films documentaires sont diffusés afin de faire découvrir la personnalité du peintre, de le montrer à l’oeuvre et d’expliciter sa méthode de travail.
La visite en famille
Les visites commentées sont prévues jusqu’à la clôture de l’exposition. Des ateliers sont proposées au jeune public: « Plis surprises » pour les enfants de 3 à 5 ans, en famille, « Entre froissements et images » pour les 6-12 ans seuls ou en famille. L’atelier « Plis surprises » fonctionne pendant les grandes vacances en juillet.
Pour les enseignants
Un copieux dossier pédagogique est à la disposition des enseignants pour leur faire découvrir l’artiste et l’exposition, et leur proposer des pistes d’études. Des visites libres ou commentées de l’exposition sont possibles. Attentif à son public, chaque conférencier adapte la visite à l’âge et au niveau des connaissances du groupe qu’il prend en charge.
Béatrice Flammang