L’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale a remis son 8e rapport au gouvernement et au Parlement le 16 mai 2013, un rapport thématique intitulé « Penser l’assistance ». Les dépenses d’assistance, terme utilisé dans le milieu des années 1950, avant que ne prévalent les termes d’aide sociale et/ou d’action sociale, doivent être considérées comme des « investissements sociaux », estime l’observatoire, dans la lignée des recommandations de la Commission européenne. « Une réalité qui s’impose lorsque l’on considère l’effet à long terme sur les finances publiques des coûts du mal-logement, d’une prévention insuffisante en matière de santé, de l’échec scolaire et du chômage de longue durée ». Le rapport conteste des « idées reçues » selon lesquelles les bénéficiaires de minima sociaux s’installeraient délibérément dans la dépendance. « Les situations d’abus existent, on ne peut le nier », reconnaît ce rapport, mais il estime, au vu de diverses données, que « prévaut dans les populations précaires et/ou aidées une immense aspiration à s’en sortir ». En témoigne l’ampleur des « non-recours », ces personnes qui ne réclament pas les aides auxquelles elles auraient droit, en partie par crainte d’être stigmatisées. Ce rapport thématique de l’Onpes permet, avec l’apport des sciences sociales, de mesurer où se situe l’assistance : au cœur du lien social », affirme le président de l’Observatoire.
http://www.onpes.gouv.fr/Rapport-2012.html
En complément, dans sa nouvelle lettre, l’ONPES interroge le regard porté par la société française sur l’assistance. Il s’articule autour de trois axes.
Le premier montre que le débat sur les effets de l’assistance est récurrent et qu’il resurgit souvent lors des périodes de crise économique. Le deuxième montre que si de plus en plus de contreparties sont exigées lors de l’accès effectif aux prestations sociales, les usagers ont des droits qu’il convient de respecter. Le dernier insiste sur le fait qu’il importe de redonner un sens collectif à l’assistance. Car aider les personnes en détresse, c’est restaurer la cohésion sociale et instaurer une relation mutuelle entre les membres de la société, une sorte de devoir institutionnalisé qui crée du lien social. Lorsque ce devoir s’affaiblit, c’est la société tout entière qui s’affaiblit.
http://www.onpes.gouv.fr/IMG/pdf/ONPES_Lettre_lettre2.pdf