De lettre ouverte en communiqués, l’APSES, qui représente les professeurs de SES, et l’APEG, qui réunit ceux d’économie-gestion, se livrent à une guerre ouverte. Il faut dire que l’enjeu est de taille. Au premier rang il s’agit du contrôle de l’enseignement d’expérimentation d’économie en seconde et avec lui de l’avenir des filières ES et STMG, cet enseignement préfigurant fréquemment l’orientation. Au second rang, l’enjeu est aussi politique. Le précédent ministre avait tenté de fondre SES et PFEG (le nom de l’éco-gestion en seconde) pour imposer une vision de l’enseignement d’économie plus conforme à ses idées.
Le 17 mai, dans une tribune du Monde, l’Apses et une vingtaine de chercheurs renommés ont souhaité que les SES deviennent un enseignement obligatoire en seconde, une périphrase pour mettre un terme a l’enseignement PFEG. « Nous demandons que les Sciences Economiques et Sociales soient intégrées aux enseignements de tronc commun, avec un horaire décent et des groupes à effectif réduit, afin que les lycéens puissent s’initier de manière rigoureuse à des sciences sociales si nécessaires aujourd’hui pour décrypter le monde dans lequel ils évoluent ».
L’Apeg répond par une nouvelle lettre ouverte qui fustige « les pratiques malsaines de compétition entre enseignants » et revient sur son idée forte. » En fusionnant PFEG et SES en classe de seconde on permettrait de montrer à tous qu’il n’y a pas un enseignement noble de l’économie et un plus vulgaire. D’ailleurs tous deux abordent aussi bien des notions de base comme la « dette publique ou le déficit commercial ». L’APEG cherche à sensibiliser l’opinion à la stupidité de la hiérarchie des filières et à son injustice pour la faire reculer. Un seul enseignement en économie en seconde, largement interdisciplinaire ouvrirait la voie à une orientation éclairée en première et plus seulement une orientation par l’échec. »
Actuellement 85% des élèves de seconde optent pour l’enseignement de SES et 15% pour PFEG. C’est l’avenir des deux filières ES et STG qui se jouent par ce choix.
Piketty : Oui à la pluridisciplinarité en économie
Que doit-on enseigner en économie ? Le débat concerne l’université mais aussi le secondaire où le clivage est fort entre tenant des savoirs universitaires et partisans de la formation donnée en SES. Dans un article du Monde, l’économiste Thomas Piketty semble donner raison à ces derniers. « Je regrette l’absence de pluridisciplinarité… Une licence d’économie ne devrait pas exister sans une dose de sociologie, de relations internationales, d’histoire, de mathématiques, voire de psychologie », écrit-il.
Lettre apses
http://www.apses.org/initiatives-actions/actions-2012-2013[…]
Lettre Apeg
http://www.apeg.info/reponse-a-l-apses1.pdf
La tribune
http://www.lemonde.fr/enseignement-superieur/article/2013/04/17/thomas-piketty-j[…]
Sur le site du Café
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