» Faute d’action internationale dans le domaine des droits humains, le monde est en train de devenir de plus en plus dangereux pour les réfugiés et les migrants », déclare Amnesty International à l’occasion de la sortie de son Rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde.
« L’incapacité à traiter effectivement les situations de conflit est en train de créer une classe d’exclus au niveau de la planète, a déclaré Salil Shetty, le secrétaire général d’Amnesty International. Les droits des hommes, des femmes et des enfants qui fuient les conflits ne sont pas protégés. De nombreux États bafouent les droits fondamentaux au nom du contrôle de l’immigration et vont bien au-delà des mesures légitimes de contrôle aux frontières. « Les personnes fuyant les conflits ne sont pas les seules à pâtir de ces mesures, a souligné Salil Shetty. Du fait de politiques de lutte contre l’immigration qui ouvrent la porte à leur exploitation en toute impunité, des millions de migrants se retrouvent dans une situation de violence ou de violation de leurs droits – y compris le travail forcé et les violences sexuelles. Cette situation est nourrie en bonne partie par le discours populiste qui désigne les réfugiés et les migrants comme responsables des problèmes internes des États. »
Les droits fondamentaux d’un grand nombre des 214 millions de migrants de par le monde ne sont pas protégés, ni par leur pays d’origine ni par leur pays d’accueil. Parce que les États les traitent comme des criminels ou des délinquants et que les entreprises se préoccupent davantage de profit que des droits des travailleurs, des millions de migrants travaillent dans des conditions équivalant à du travail forcé – ou dans certains cas proches de l’esclavage. Les migrants en situation irrégulière sont particulièrement exposés au risque d’exploitation et de violations des droits humains.