Par Elisabeth Laurent
Le musée du Louvre propose la première exposition sur le dessin dans l’art égyptien au temps des Pharaons. L ‘exposition, « L’art du contour, le dessin dans l’Egypte ancienne », riche de 200 œuvres – papyrus, ostraca, stèles, fresques – s’attache à explorer toute la complexité de l’art égyptien avec ses conventions, ses techniques, ses pratiques, ses fonctions et ses usages. Elle soulève les questions majeures que sont la relation entre l’écriture et le dessin, l’apprentissage, le statut des hommes de lettres et des artistes, le respect des conventions et…les entorses que les dessinateurs leur ont infligées! Une exposition qui captivera petits et grands !
Tous les sujets sont abordés pour mettre en relief la création de ces artistes, la plupart anonymes, et pour donner à admirer l’extrême variété de leur production, permettant de pénétrer au coeur de leurs pratiques et de l’inspiration qui les a guidés
Un parcours thématique
L’exposition commence par la présentation des » scribes des contours », elle se poursuit par des oeuvres montrant les caractéristiques du dessin égyptien, ses règles, ses variantes. La dernière partie présente l’univers et l’imaginaire des dessinateurs: les dieux, l’au-delà, les Pharaons, le paysage, les animaux. Une place particulière est donnée aussi aux dessins satiriques. « Les scribes des contours »
Nommés « scribes des contours » par les textes, les dessinateurs sont à l’honneur dans cette exposition qui tente de les situer dans la société égyptienne. Qui étaient-ils? Comment vivaient-ils? Quel degré de qualification littéraire et artistique possédaient-ils? Les oeuvres exposées et les textes explicatifs qui les accompagnent donnent des réponses: ostraca, stèles , fresques, papyrus, poteries. « l’art du contour » est la source de toutes les représentations de l’époque pharaonique, qu’il s’agisse de peintures, de bas-relief, de statues ou même d’architecture, tout naît du simple trait de calame ou de pinceau exécuté par le « scribe des contours ». L’écriture elle-même n’est qu’une suite de dessins. Ce savoir-faire restera en place durant près de trois millénaires. Le métier se transmet souvent de père en fils, et les plus qualifiés peuvent être scribes, décorateurs, dessinateurs et peintres.
A ne pas manquer la stèle de Dédia, où sont inscrites six générations d’artistes au service du dieu Amon, et la coupe en faïence bleue, décorée de trois poissons, éblouissante composition prêtée par Berlin.
Les caractéristiques du dessin égyptien
Le dessin est une oeuvre d’art à part entière, mais aussi l’étape préalable de l’exécution d’une oeuvre destinée à être réalisée selon une autre technique: peinture, sculpture, architecture.
A ne pas manquer les « Fragments de papyrus avec esquisses préparatoires pour un sphinx » du musée de Berlin , où chaque détail est dessiné à l’intérieur de grilles de repères qui servaient de guide au sculpteur chargé de reproduire ce modèle en trois dimensions dans une pierre de taille.
Une séries de peintures murales provenant des tombes, montrent la variété des palettes des peintres-dessinateurs. La « scène de navigation » prêtée par les Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles en est une brillante illustration. De nombreux rouleaux de papyrus funéraires donnent des versions très imagées et colorées des « Livres des Morts »: l’image garde son rôle illustratif qui la lie au texte et le complète par le sens et le récit qu’elle suggère. A ne pas manquer, également le plan de la tombe de Ramsès VI qui émerveilla Champollion en 1824. Enfin quelques dessins démontrent que les artistes égyptiens prenaient plaisir parfois à faire des entorses aux conventions, et à créer des oeuvres atypiques: personnages bossus, mal rasés, aux cheveux hirsutes…
L’univers des dessinateurs
L’exposition se clôt sur une section très riche présentant l’univers des dessinateurs. Une sélection de merveilleux « ostraca » atteste de la production intime et personnelle de ces artistes qui s’entraînaient sur ces éclats de calcaires ou tessons de poterie, à représenter le Pharaons, les dieux, mais aussi des scènes de la vie quotidienne, des paysages, la faune et la flore, avec des détails très réalistes. A ne pas manquer, l’ostracon représentant le portrait de Ramsès VI.
Une place particulière est également réservée aux dessins satiriques dont le papyrus de Turin dit « érotico-satirique » est l’exemple le plus célèbre.
Autour de l’exposition
Un film, « Le scribe qui dessine », propose un voyage fascinant dans les plus belles oeuvres qui livrent leurs secrets de fabrication et la signification de leurs fonctions culturelles.
Un colloque, « le dessin dans l’Egypte ancienne », est prévu le 8 juin , au cours duquel des spécialistes présenteront leurs derniers travaux. Une conférence, le 22 mai, commentera les restaurations menées spécialement sur les « ostraca ».
Pour les groupes scolaires
Les enseignants peuvent réserver des visites autonomes de l’exposition ou des visites avec un médiateur. Les visites peuvent être complétées par une conférence dans les collections permanentes.
Un article de Béatrice Flammang
Le site de l’exposition « L’art du contour. Le dessin dans l’Egypte ancienne »
http://www.louvre.fr/expositions/l-art-du-contourle-dessin-dans-l-egypte-ancienne
Le site pour les enseignants
http://www.louvre.fr/enseignants
Après dix ans d’absence, L’Art du Jardin renait dans la Nef du Grand Palais du 31 mai au 3 juin 2013, pour le grand bonheur des amoureux des jardins. Le salon rend hommage à l’excellence de la création paysagère contemporaine dans un décor de jardins alliant Savoir-faire et Art de Vivre.
L’Art du Jardin accueille les visiteurs autour de jardins originaux et créatifs évoquant des thèmes divers. Tous les acteurs de l’univers végétal sont représentés : artisans, paysagistes, pépiniéristes, horticulteurs, spécialistes de la décoration et de l’aménagement, architectes ou encore urbanistes.
Quarante « tableaux végétaux » réalisés par Thierry Huau, paysagiste, urbaniste et etnobotaniste reconnu, évoquent des thèmes divers (une jungle, un jardin méditerranéen, un jardin impressionniste, une prairie fleurie, un jardin japonais…), grâce à des compositions de plantes exceptionnelles produites par une cinquantaine de pépiniéristes de toute l’Europe.
Nef du Grand Palais – 30 Mai 2013 – 03 Juin 2013
http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/lart-du-jardin-grand-palais
Un immense jardin de tapisseries au coeur de Paris, c’est ce que propose la Galerie des Gobelins, avec son exposition « Gobelins par Nature. Eloge de la verdure , XVI- XXIème siècle ». A travers une centaine de pièces uniques depuis cinq siècles, l’exposition réussit à mettre en valeur la beauté, la diversité et l’éclat de cet art mal connu, la tapisserie, tout en offrant la sensation d’une promenade en plein air. Un atelier pédagogique est proposé aux élèves du CP à la 3ème pour les initier à cet art
Depuis longtemps, la nature a été source d’inspiration pour les artistes, mais elle est aussi un élément de leur création, comme en témoignent les oeuvres présentées dans cette exposition. La représentation de la nature végétale est présente dans toutes les époques, notamment dans l’art de la tapisserie. Le thème de la flore est particulièrement en faveur dans la production des tapisseries dès le Moyen-Age. Au fil du temps, en fonction des modifications du goût, de l’évolution des conditions de vie et des préoccupations artistiques, la représentation du monde végétal va s’exprimer sous différentes formes : »mille-fleurs », verdures, cycles des mois, des saisons, paysages…
Un parcours thématique en six étapes
L’exposition propose un parcours thématique mettant en regard des pièces anciennes et des pièces contemporaines, à travers six « variations » de la nature. La première est consacrée au feuillage, la seconde à la fleur, la troisième aux saisons, avec en particulier les tapisseries de Le Brun et de Jean Lurçat. Le quatrième thème sur » l’intemporalité » la permanence de l’élément végétal, ne présente que le regard d’artistes contemporains, Etienne Hajdu, Mario Prassinos, Yannick Ballif. La cinquième partie est consacrée à la représentation de la fleur comme expérience esthétique, en particulier le « Mille-fleurs », du Moyen-Age à nos jours. L’exposition se clôt sur le thème du jardin qui illustre la nature domestiquée par l’homme. On peut y admirer toutes sortes de jardins: le jardin de la Renaissance, le jardin à la française, le jardin surréaliste, le jardin d’agrément, le jardin botanique, historique ou sauvage.
Certaines oeuvres suspendues dans le vide permettent de découvrir ce qui ne se voit pas habituellement, l’envers des choses. Des visites-conférences d’une heure sont proposées les mercredis, jeudis, samedis et dimanches.
Un atelier pédagogique
Un atelier pédagogique est proposé aux élèves du CP à la 3ème, pour une initiation à l’art de la tapisserie. Les enfants visitent d’abord l’exposition, puis sont invités à intervenir sur une tapisserie en cours de tissage à l’atelier pédagogique. Ils approchent ainsi, par des jeux, les gestes de la fabrication d’une tapisserie sur un métier à tisser et appréhendent un savoir-faire traditionnel au service de la création contemporaine.
Un article de Béatrice Flammang
Le site de l’exposition
http://www.mobiliernational.fr/