Dans la circulaire d’orientation et de préparation de la rentrée 2013, le numérique apparaît comme une des 5 grandes priorités du Ministère. Le Tour de France du numérique pour l’éducation s’inscrit pleinement dans cette volonté de créer une dynamique autour de l’appropriation de cet outil qui va modifier irrémédiablement notre rapport aux savoirs. Le 17 avril, le Tour s’arrêtait au CRDP de Clermont-Ferrand. Les enseignants rencontrés sur cette nouvelle étape ont déjà compris que c’est un enjeu majeur pour l’Ecole du 21eme siècle.
Pierre Beuf, enseignant en Mathématiques en collège, propose à ses élèves des cours 100% numériques, animés et interactifs. Il a décidé de modifier ses pratiques de façon à donner à ses élèves des cours agréables à voir, avec des animations pédagogiques et de l’interactivité. Pour cela, il s’est formé à l’utilisation de nouveaux outils d’un usage simple et fiable. En changeant considérablement son approche, il a constaté un plus grand intérêt des élèves et des parents, de la motivation et des progrès très significatifs. « Depuis 4 ans, je me rend compte que cet outil fixe l’attention des élèves. Ils « ressentent » la propriété mathématique donc ils arrivent à l’intégrer plus facilement. Cette forme de présentation reste magique pour eux et ils me disent régulièrement que c’est leur matière préférée ; ce qui est une vraie réussite ! Avec le clavier et la souris sans fil, ils peuvent participer de leur place et ils apprécient de pouvoir être acteurs sans être obligés de venir au tableau»
Laurent Lafarge, professeur des Ecoles, a décidé d’intégrer les tablettes à sa pédagogie. Très régulièrement, selon leurs niveaux, les élèves vont pouvoir travailler sur des activités diverses. En petite section, par exemple, cet outil permet d’aborder la découverte du monde (logique, maths, géométrie) et la reconnaissance de lettres. En Moyenne et Grande Section, le travail va être ciblé sur d’autres activités : graphisme, maths, la lecture, la phonologie, les sciences. Tous les rituels de la Maternelle se font à partir de l’iPad. « J’ai pu constater que les élèves sont plus motivés. En plus, ils sont très rapidement efficace avec une nette amélioration du travail par 2. La manipulation de la tablette est vraiment intuitive, même pour des élèves de Petite Section, ce qui permet d’être assez rapidement autonome ».
Anne Rodde, professeure des Ecoles, utilise avec ses élèves la réalité augmentée. Grâce à des applications pour PC et tablettes, l’élève peut visualiser les objets en 3D, sous différents angles et surtout en volume. Ensuite, il utilise un marqueur, la caméra identifie le marqueur et l’objet 3D est alors diffusé sur l’écran pour ainsi être manipulé. L’apprenant peut ainsi observer l’objet sous les angles qu’il souhaite, se questionner, chercher et surtout comprendre. Etre au plus proche du réel et cela grâce à la Réalité Augmentée. Ce type de technologie permet aux élèves d’être autonomes dans leur manipulation, véritables acteurs dans leur apprentissage avec un enseignant médiateur. Les applications sont nombreuses : géométrie dans l’espace, sciences expérimentales et technologie. « J’ai observé une plus grande implication. L’apprentissage qui fait sens est transférable par la suite au plan 2D et peut ensuite être réinvestit tout au long de l’année. Ce support permet un partage avec les pairs par le questionnement et les différentes perceptions de chacun et encourage un travail en groupe avec support papier »
Mathieu Gauzins, formateur pour le GRETA du Velay est venu nous présenter le projet aFIP (Action Français pour l’Insertion Professionnelle). Cet outil, développé en partenariat avec les fonds Européens d’intégration, est destiné aux primo-arrivants et aussi aux jeunes à partir de 16 ans avec une faible maîtrise de la langue et qui ont besoin de mieux connaître les métiers, leurs conditions d’exercice en France. Le coeur de l’outil est constitué de capsules métiers organisées autour d’entretiens filmés. Elles permettent de connaître les métiers et leur vocabulaire, avec les conditions d’exercice. Ces vidéos comportent un sous-titrage pour être accessible au plus grand nombre et elles sont accompagnées de questionnaires et d’exercices interactifs à réaliser sur l’ordinateur. « L’intérêt premier est l’interactivité et les échanges qui en découlent. L’utilisation peut être individuelle mais une mise en commun a toujours lieu en groupe. Les stagiaires peuvent échanger autour de leurs expériences respectives et ainsi les valoriser. Ça permet de toucher un public large, c’est facile d’utilisation »
Quand le tableau noir est apparu, il avait ses détracteurs et, aujourd’hui, on observe les mêmes réticences, la même déstabilisation de certains. Pourtant cette opportunité est là, à portée de clic, encore faut-il accompagner les enseignants dans cette mutation, qui impacte considérablement leurs habitudes en classe mais aussi en dehors de la classe. Sur le Tour de France du numérique, nous constatons qu’une approche collective du numérique permet parfois de « balayer les doutes » .
La prochaine étape du TDF du numérique aura lieu à Champigny-sur-Marne, le 24 Avril et l’inscription reste encore possible.
Aurélie Badard