L’enseignement catholique fait mieux que le public pour les nouveaux rythmes scolaires. C’est le message qu’Eric de Labarre, secrétaire général de l’enseignement catholique, a fait passer le 9 avril en avançant le chiffre de 30% d’écoles passant aux nouveaux rythmes en 2013. Mais il demande que les collectivités territoriales soutiennent le financement au-delà de cette date. Et n’hésite à critiquer la méthode Peillon…
« Le décret sur les rythmes scolaires ne s’applique pas à l’enseignement catholique » affirme Eric de Labarre, secrétaire général de l’enseignement catholique. Pourtant celui-ci voit dans la reforme des rythmes « un levier pour faire évoluer l’école » et y est favorable. Le 9 avril, il présente les ambitions de son école sur les rythmes scolaires.
La primauté de l’établissement
Sur bien des points, le secrétaire général de l’enseignement catholique fait écho aux revendications des enseignants du premier degré du public. « On ne peut plus faire évoluer l’Ecole par décret », dit-il. « Le bon niveau c’est l’établissement… Il faut du temps pour changer les comportements. Ce n’est pas d’un bureau de la rue de Grenelle qu’on peut le faire ». Champion de la réforme à la carte, qui met en valeur un système totalement décentralisé, pour lui, « la réforme ne peut pas se réduire à des recettes toutes faites ». Chaque école devrait pouvoir construire ses propres rythmes. Il refuse les modèles tout faits et défend l’idée du samedi matin travaillé, « pour que la communauté éducative puisse se parler ».
Des exemples
Justement que se passe-t-il dans les écoles ? Le secrétaire général est encadré de professeurs et chefs d’établissement. Régis Bergonnier dirige l’école Blanche de Castille à Villemomble (93), une école qui n’est pas passée à 4 jours en 2008.. Les 450 élèves de maternelle et élémentaire ont les cours de français, maths et LV1 le matin durant 3h15 (y compris le mercredi) et les autres disciplines l’après-midi durant 2 heures. Des ateliers sont organisés de 16 à 18h soit sport soit étude. Les parents payent 1,25 euro par heure. Le mercredi après-midi les enfants sont en centre aéré.
A l’école La Sidoine de Trévoux (01), les élèves sont « très très contents », dit une professeure. Il y a 5 matinées de 3 heures de classe et 4 après-midi de 2h15. L’aide personnalisée a lieu de 15h30 à 16h30 pendant l’étude des autres élèves deux jours par semaine. Les deux autres jours c’est activités péri-éducatives avec des bénévoles. « C’est tout bénéfice pour nous », précise l’enseignante. « A 15h30 les cours sont terminés on peut faire le travail de préparation ».
Dans la Mayenne, le directeur diocésain, Philippe Paré, témoigne du passage de 31% des écoles aux nouveaux rythmes dès 2013. L’enseignement catholique est bien établi dans le département et les collectivités territoriales sont accommodantes. « On maintient une approche au cas par cas », souligne-t-il.
Comment financer la réforme des rythmes ?
Pour Eric de Labarre, 30% des écoles, un taux équivalent à la Mayenne, devrait adopter la semaine de 5 jours dès 2013. Pour cette année, le financement est simple. « Soit la commune organise des activités et les ouvre aux écoles privées, soit elle reverse les 50 euros donnés par l’Etat pour chaque écolier à l’école ». L’enseignement catholique bénéficie du fonds spécial ouvert par l’Etat. A partir de 2014 c’est différend. « La loi Debré du 31 décembre 1959, dans son article 7 prévoit que les collectivités territoriales puissent librement faire des dépenses facultatives », rappelle E de Labarre. Autrement dit des dépenses non-obligatoires qui laissent planer un doute sur le financement au delà de 2013. « Le principe d’égalité requiert que le communes financent à parité les activités mises en oeuvre par les écoles privées associées à l’Etat par contrat dans des conditions analogues à celles mises en oeuvre pour les élèves de l’école publique », demande l’enseignement catholique.
François Jarraud