Selon l’AFP, qui s’est procuré la note d’étape de l’Inspection générale, l’aide personnalisée dans l’enseignement primaire fournirait un bilan contrasté. D’un coté elle aurait l’avantage d’être « clairement identifiable » par les parents et donnerait la possibilité de travailler en petits groupes. En négatif, elle serait impuissante « face à des difficultés installées » et elle aurait lieu au coeur de journées déjà trop chargées. Enfin, uniforme, l’aide créerait de nouvelles inégalités entre les élèves.
L’aide personnalisée avant déjà fait l’objet d’un rapport des inspecteurs généraux Viviane Bouysse, Ghislaine Desbuissons et Jean Vogler en octobre 2010. « Pour l’aide personnalisée, le caractère uniforme des moyens consacrés (deux heures hebdomadaires dans toutes les écoles) induit des inégalités de traitement significatives : des élèves légèrement en difficulté bénéficient dans certaines écoles d’une aide lourde alors qu’ailleurs des élèves ayant des difficultés avérées reçoivent une aide légère et discontinue », écrivaient les inspecteurs. » Les élèves les plus en difficulté – surtout au cycle 3 – sont peu pris en charge au motif que les formats d’aide sont plus efficaces pour d’autres (aide personnalisée, stages de remise à niveau) ou parce que les ressources ne permettent pas de le faire à tous les niveaux (RASED)… La professionnalisation des maîtres n’est pas à la hauteur des besoins induits par les dispositifs nouveaux : si la formalisation des projets d’aide est plutôt satisfaisante quoique la personnalisation soit à améliorer, les enseignants doivent être formés pour enrichir les modalités de la prise en charge des élèves (contenus, stratégies, attitude aidante) ». L’aide est perçue comme externe à l’enseignement. » Le plus souvent, l’accompagnement éducatif n’est pas véritablement considéré par les enseignants comme une « aide » aux élèves ». Seuls les maitres des Rased se soucient d’une véritable individualisation ».
Les syndicats, comme le Snuipp en juin 2012, ont montré que la majorité des enseignants ne croient pas en l’efficacité de l’aide. Elle sera remplacée à la rentrée 2013 par une heure activités pédagogiques complémentaires (APC).
François Jarraud