« Il y a beaucoup à apprendre de l’enseignement agricole ». Vincent Peillon a présenté l’enseignement agricole comme un modèle à suivre pour l’éducation nationale lors du lancement de la concertation pour l’avenir de l’enseignement agricole le 29 mars. Stéphane Le Foll a présenté les 4 problématiques de la concertation.
Terminée la bataille ? Ces dernières années on a vu l’éducation nationale et le ministère de l’agriculture s’affronter au Parlement pour une poignée de postes dans un contexte de pénurie. Le 29 mars, l’heure était au sourire et à la collaboration entre les deux ministères, représentés par Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, et Vincent Peillon. Les murs sont tombés aux dires du ministre de l’éducation nationale.
Une concertation pour quoi faire ?
Avec ses 400 000 apprenants dont 170 000 élèves, 36 000 apprentis et 185 000 stagiaires et ses 830 établissements, l’enseignement agricole pèse peu de chose par rapport à l’éducation nationale. Il entre en concertation avec un décalage notable avec l’éducation nationale et après que la loi d’orientation ait fléché un millier de postes vers l’enseignement agricole.
Stéphane Le Foll a ouvert la concertation en montrant que l’enseignement agricole est un outils pour « affronter la mutation en cours et permettre aux jeunes de relever les défis environnementaux et alimentaires ». Henri Nallet, président de l’ONEA, président de la mission de concertation, a souligné la capacité d’adaptation de l’enseignement agricole, fruit de sa diversité et d’une dimension modeste. Il a déclaré que l’enseignement agricole doit adapter ses enseignements « dans un sens plus agro écologique ».
L’enseignement agricole, un modèle pour l’éducation nationale ?
Vincent Peillon a manifesté « son respect et sa considération » pour l’enseignement agricole. Il en a fait un modèle pour l’éducation nationale estimant qu’il « y a beaucoup à apprendre de l’enseignement agricole ». Il a indiqué plusieurs points à imiter. D4abord le fort taux d’insertion professionnelle de ses élèves (90%) alors qu’un quart des jeunes reste au chômage et que seulement 2% des élèves de l’enseignement agricole sont des enfants d’agriculteurs. « La présence des professionnels dans les établissements agricoles est utile » a estimé le ministre. V. Peillon a également souligné la capacité de l’enseignement agricole à créer du lien entre les élèves , par exemple entre des secondes professionnelles et des élèves de l’enseignement général, et entre élèves et adultes. Alors que 60% des élèves sont internes, cela fait réfléchir le ministre à « l’internat pour tous » par opposition aux internats d’excellence. V. Peillon a aussi vanté l’éducation socio culturelle, une discipline propre à l’enseignement agricole.
Quatre chantiers
La concertation portera sur 4 chantiers. La dputée Carole Delga a présenté celui sur la promotion sociale et la réussite scolaire : comment diversifier le recrutement dans l’enseignement supérieur ? Comment développer les pédagogies différenciées et l’innovation pédagogique ? C’est sur la transition vers de nouveaux systèmes de production plus durables que Marion Guillou a ouvert l’atelier « enseigner à produire autrement ». Pour l’enseignement agricole le défi agro-écologique pose la question de l’utilisation des exploitations agricoles dans les établissements, de la promotion conjointe de la formation professionnelle et de l’éducation citoyenne, de la formation des enseignants. Le troisième atelier est consacré à l’ouverture internationale, l’Europe et la mobilité des jeunes. Animé par la députée Isabelle Thomas, il aborde la question de l’éducation à la solidarité internationale, aux langues vivantes ainsi que celle de la mobilité des apprenants. Christian Forestier, administrateur général du CNAM et grand connaisseur de l’Ecole, a en charge le quatrième atelier sur la formation des enseignants. Il pose la question de la formation spécifique à l’enseignement agricole dans le cadre des ESPE. Les quatre ateliers vont travailler plusieurs semaines sur chaque thème.
François Jarraud