Impossible de les montrer tous ! Voici quelques projets qui seront présentés au 6ème Forum des enseignants innovants. Vous découvrirez les autres au fil de l’Expresso…
Marie-Hélène Barrault est directrice d’école rurale et l’espace numérique de travail a envahi la vie de sa classe de CM2, pour travailler, communiquer lors du voyage en Angleterre. Il n’est pas utilisé qu’à l’école, à la maison aussi on s’y est mis, même la mairie y a sa place.
Quelle a été l’origine (la personne, l’évènement, la rencontre…) de votre projet ?
Je suis directrice d’une école rurale de 9 classes et j’ai un tableau interactif et une classe mobile depuis 2007 dans ma classe de CM2. Quand le recteur est venu visiter mon école, il a demandé qu’elle serait le prolongement de ce travail et les animateurs informatiques ont répondu l’espace numérique de travail. Je ne savais pas ce que c’était. En 2010, j’ai participé à un salon des TICE et j’ai écouté un forum, sur les espaces numériques de travail. Cela m’a donné envie de le faire dans mon école. Mes collègues de cycle 3 ont participé à cette mise en place ainsi qu’une enseignante d’une école voisine. C’est une expérimentation en lien avec les mairies et l’Inspection Académique d’Eure et Loir qui a débuté en mai 2010.
Pouvez-vous décrire, du point de vue des activités menées avec les élèves, une situation dans laquelle vous avez vu un impact positif sur les apprentissages scolaires ou de la mobilisation des élèves ?
L’espace numérique de travail permet d’organiser sa classe de façon à ce que les élèves puissent travailler en autonomie avec des plans de travail pendant que l’on s’occupe d’autres élèves. Les enfants sont acteurs de leur apprentissage et vont à leur rythme. Pour l’apprentissage de l’anglais l’assistante a enregistré les notions apprises et les enfants peuvent répéter et s’entraîner en classe ou à la maison. Il y a une messagerie et nous avons travaillé avec eux sur l’utilisation de cette messagerie et ils ont créé une charte d’utilisation. J’espère que cela les préparera à utiliser plus tard les réseaux sociaux. Je suis toujours étonnée d’avoir des messages d’enfants de ma classe très timides et qui s’expriment par ce biais avec moi plus directement ; je pense donc que cet espace permet d’accompagner les enfants dans leur apprentissage et de changer la vision de l’enseignant. Cela met donc les élèves plus en confiance.
Selon vous, quelle est/a été la plus belle réussite de ce que vous avez pu mettre en œuvre ?
L’année dernière, nous avons fait un voyage scolaire avec 3 classes de CM en Angleterre. Les enfants ont fait en groupe des textes collaboratifs pour présenter les activités de ce séjour. Ils ont enregistré un lexique en anglais de mots et de phrases utiles. Nous avons pu présenter aux parents lors d’une soirée et les enfants étaient pleinement investis et très fiers de leur travail. Cela changeait vraiment des affiches d’exposés que l’on faisait avant.
Et a contrario, une difficulté persistante, un écueil que vous n’aviez pas mesuré complètement ?
Le plus gros écueil est le temps, le manque de temps. On aimerait avoir plus de temps pour travailler ensemble. Du temps pour la formation, créé des documents. Nous aimons aussi beaucoup partager notre travail et échanger nos expériences mais nous n’avons pas de temps suffisant. Il faut ensuite être épaulé et suivi afin d’avoir un équipement informatique suffisant.
Pouvez-vous nous faire partager une anecdote significative d’un comportement, d’une réaction d’élève(s) au cours d’une des phases de votre travail ?
Cette année avec ma classe de CM2, nous avons reçu le professeur d’art plastique du collège pour qu’ils puissent poser leurs questions. La première question a été de savoir s’il y aurait un espace numérique de travail semblable ou s’il pourrait rester dans le celui de Rouvray. Au mois de février, la principale du collège est venue voir les parents de ma classe et cela a été aussi une des questions de savoir s’il y aurait un espace numérique de travail au collège.
Si c’était à refaire, pouvez-vous citer une phase du projet que vous pourriez modifier pour le rendre plus « efficace » pour les élèves ?
Nous avons évolué dans l’utilisation et nous aimerions dégager plus de temps et développer l’utilisation de l’oral.
Un point de vue, une remarque que vous souhaiteriez partager avec les lecteurs du Café Pédagogique ?
Il ne faut pas hésiter à se lancer dans de tel projet qui fédère les équipes et bouscule la vision enseignant- élève.
Propos recueillis par Isabelle Lardon
Le projet de Serge Franc fait voir les sciences autrement que comme une discipline raisonnée et fait comprendre la biodiversité à des élèves d’un quartier classé Eclair de Montpellier. Un travail de recherche universitaire de l’enseignant réinvesti en classe !
Quelle a été l’origine (la personne, l’évènement, la rencontre…) de votre projet ?
Enseignant en école primaire depuis 20 ans, je suis fortement intéressé par les questions d’apprentissages au sujet du vivant chez les jeunes élèves, notamment en éducation prioritaire. Dans cette perspective, j’ai soutenu une thèse en didactique des sciences sur les apprentissages en éducation à la biodiversité, suivant trois dimensions : cognitive, affective et comportementale. C’est en suivant mes résultats de recherche que j’ai mis en place pour la classe une approche de la biodiversité en m’appuyant sur les arthropodes terrestres.
Pouvez-vous décrire, du point de vue des activités menées avec les élèves, une situation dans laquelle vous avez vu un impact positif sur les apprentissages scolaires ou de la mobilisation des élèves ?
Travailler avec des insectes ou des araignées comporte, pour les jeunes élèves une approche affective particulière, basée le plus souvent sur la crainte ou le dégoût associée à de nombreux savoirs de sens commun. Cette tendance fait souvent obstacle à l’appropriation des savoirs scientifiques concernant ces animaux. L’approche émotionnelle menée dans les deux classes avec lesquelles je travaille a permis de pousser les savoirs de sens commun à leurs limites de validité en changeant les comportements vis-à-vis de ces animaux. Observer sans répulsion une araignée qui marche dans sa main permet de voir, non seulement qu’elle n’est pas agressive, mais aussi que contrairement aux insectes, elle possède quatre paires de pattes et non trois !
Selon vous, quelle est/a été la plus belle réussite de ce que vous avez pu mettre en œuvre ?
Comme je l’écrivais, c’est à la fois le changement de regard sur le vivant qui entoure les élèves et l’appropriation de savoirs scientifiques qui contribue à ce regard. Les élèves perçoivent le plus souvent les êtres vivants qui les entourent à travers des filtres psychologiques et/ou sociologiques. Ils ne perçoivent pas l’importance de cette diversité par manque de connaissances scientifiques. Cette prise de conscience permet de faire bouger les lignes sur les comportements, dès le plus jeune âge, en questionnant la place de l’être humain : au sommet de la pyramide du vivant, ou au contraire, à la périphérie d’une sphère, au même titre qu’un papillon ou un scorpion ?
Et a contrario, une difficulté persistante, un écueil que vous n’aviez pas mesuré complètement ?
Un des écueils majeurs est de construire le concept de biodiversité de façon complexe, non seulement de façon biologique et écologique, mais aussi du point de vue des relations des animaux avec les êtres humains au-delà de la dualité « utile-nuisible ».
Pouvez-vous nous faire partager une anecdote significative d’un comportement, d’une réaction d’élève(s) au cours d’une des phases de votre travail ?
Une première observation sur le terrain d’abeilles occupées à butiner sur un plan de romarin a fait fuir tous les élèves sans exception, au motif qu’elles allaient obligatoirement les poursuivre pour les piquer. Un travail documentaire en classe sur la biologie des abeilles a convaincu les élèves que les activités essentielles des abeilles, si elles ne se sentent pas menacées, peuvent supporter une observation prolongée à courte distance. Retour sur le terrain, observation en toute quiétude… pas un seul élève piqué. Ce qui montre clairement l’interrelation étroite entre émotions et savoirs.
Un point de vue, une remarque que vous souhaiteriez partager avec les lecteurs du Café Pédagogique ?
Bien souvent, les sciences au contraire des disciplines littéraires ou artistiques sont considérées sous un angle simplement cartésien qui minimise ou exclut la dimension affective, sous couvert d’objectivité. En éducation à la biodiversité, les animaux considérés sont assez souvent instrumentalisés en tant que « machines biologiques » qu’on étudie de façon détachée, comme une éolienne ou une pile. Une autre position à l’inverse qui prend en compte l’affectivité consiste à choisir essentiellement des animaux emblématiques, au pouvoir émotionnel élevé (tigre, panda, baleines…) bien souvent éloignés du quotidien des élèves, animaux qu’il faut protéger de façon militante sans forcément mettre en jeu des savoirs scientifiques et un regard critique contextuel. Ces deux perspectives amènent des comportements certainement différents. Est-ce qu’une étude d’animaux communs tels que les arthropodes terrestres, extrêmement diversifiés, quel que soit l’endroit du globe, véhiculant des émotions très contrastées, ne permettrait pas justement un accès aisé à une approche multidimensionnelle de la biodiversité ?
Propos recueillis par Isabelle Lardon
En milieu populaire comment faire entrer les parents en relation avec l’école ? Maryse Charmet, enseignante en Rased dans la région grenobloise, s’appuie sur le jeu pour créer un véritable réseau où parents, enfants, enseignants, intervenants apprennent à se connaître et à échanger. Et où, surtout, les parents deviennent des « interlocuteurs valables ». Cette expérience sera présentée au 6ème Forum des enseignants innovants à Nantes les 5 et 6 avril.
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/03/28032013Art[…]
Comment un projet de circonscription de la Charente maritime peut-il devenir un événement national ? Il y faut les qualités exceptionnelles des porteurs de projet et aussi l’expérience acquise lors de projets antérieurs. C’est ce que montre « Le tour du monde en 80 jours », impulsé par Sylvie Favre et Christian Vinent. Parti de La Rochelle, le projet est devenu national et touche plus de 1600 élèves. Le projet sera présenté au 6ème Forum des enseignants innovants à Nantes les 5 et 6 avril.
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/03/27032013Art[…]
Découvrir et pratiquer la recherche scientifique, en toute rigueur, dans une classe de CM1-CM2 de ZEP Éclair de banlieue, le pari peut sembler audacieux. Ajoutons que la recherche porte sur le traçage du déplacements de fourmis dans leur déplacement nourricier ; que des scientifiques de haut niveau, généticien, informaticien, physicien, dont certains interviennent directement dans la classe, sont associés au projet, et on aura un aperçu de la manière dont Ange Ansour, PE à Bagneux, mène sa pédagogie d’apprentissage des sciences. « Les processus mentaux sont les mêmes, du primaire au laboratoire, explique-t-elle simplement. Il faut donner aux enfants l’occasion d’exercer ces compétences pour qu’ils en aient conscience. ». Le projet sera présenté au 6ème Forum des enseignants innovants à Nantes les 5 et 6 avril.
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/03/27032013Art[…]
Sur le site du Café
|