La commission avait donné aux parents un droit de décision sur le parcours d’orientation des élèves. Dans a rédaction finale, l’Assemblée est revenue sur ce droit et, pour des raisons techniques, a remplacé le texte par une nouvelle rédaction qui escamote les parents…
Quel pouvoir les parents auront-ils sur l’orientation de leurs enfants ? La commission des affaires culturelles avait introduit un article 25 ter qui semblait donner aux parents un pouvoir décisionnaire en matière d’orientation. » Le deuxième alinéa de l’article L. 313-1 est ainsi rédigé : « Ce droit s’exerce grâce à la mise en place, tout au long du second degré, d’un parcours individuel d’information, d’orientation et de découverte du monde professionnel pour tous les élèves. Les choix d’orientations et de formations sont de la responsabilité des élèves et de leurs parents ou leur représentant légal. », disait le texte. L’alinéa suivant renforçait l’intention en disant qu’ils « déterminent leur orientation ».
Un droit balayé en douce le 16 mars. Tout cela a été effacé par deux amendements gouvernementaux vendredi 15 mars. Un amendement supprime le 25 ter. Et un autre introduit avant l’article 32 un nouveau texte. « Afin d’élaborer son projet d’orientation scolaire et professionnelle et d’éclairer ses choix d’orientation, un parcours individuel d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel est proposé à chaque élève, aux différentes étapes de sa scolarité du second degré. Il est défini sous la responsabilité du chef d’établissement et avec l’aide des parents par les conseillers d’orientation-psychologues, les enseignants et les autres professionnels compétents. Les administrations concernées, les collectivités territoriales, les organisations professionnelles, les entreprises et les associations contribuent à la mise en oeuvre de ce parcours.
La place des parents effacée. On le constate l’orientation n’est plus l’affaire des parents mais de toute une chaine d’acteurs. George Pau-Langevin, ministre déléguée, promet juste une expérimentation. « Nous sommes par ailleurs favorables à ce que les familles aient, elles aussi, leur mot à dire sur l’orientation des jeunes. On s’est aperçu que, très souvent, si les jeunes décrochent, c’est parce qu’ils ne sont pas d’accord avec l’orientation qui leur a été proposée. Par conséquent, nous avons imaginé une expérimentation, permettant à la famille d’avoir plus de poids dans cette orientation. J’ajoute qu’en ouvrant la possibilité de l’expérimentation, on offre aux familles et aux jeunes davantage de choix en matière d’orientation ».
L’Assemblée s’en contente et fait mine de ne pas avoir perçu l’enjeu de cette modification…
François Jarraud