Les CPE sont encore plus pessimistes sur l’avenir du système éducatif que les chefs d’établissement. Ils sont encore plus décalés entre le métier qu’ils voudraient faire et celui qu’ils sont amenés à faire. Frustrations et découragement sont les principaux enseignements de l’enquête réalisée par Nadine Esquieu publiée dans les Dossiers de l’éducation nationale. De quoi interroger la refondation.
Pessimistes à 83%
83% des CPE sont pessimistes sur l’avenir du système éducatif. Ceux qui cherchent à savoir pourquoi la refondation patine ont intérêt à prendre conscience de l’humeur des troupes. Après les chefs d’établissement, l’enquête de N Esquieu dresse le portrait d’une catégorie qui n’existe que dans le système éducatif français et où le mal-être est profond : les CPE. La moitié d’entre eux souffre d’un profond manque de reconnaissance. Il faut y ajouter un sur cinq qui estime que les enseignants ne s’intéressent pas à eux. 78% déclarent vivre dans le stress.
Pédagogues contrariés
C’est sans doute le métier où l’écart est le plus fort entre métier réel et métier attendu. Que font les CPE : gérer des conflits, faire appliquer le règlement. « Ils sont absorbés dans la gestion quotidienne des difficultés de tous ordre mais souhaiteraient intervenir sur des missions plus pédagogiques ».
Que voudraient-ils faire ? Ils veulent un rôle social et pédagogique. Ils veulent « contribuer à la pertinence de l’action éducative de l’établissement » et « y développer des enjeux sociaux ».
Plus diplômés que leurs chefs
Les CPE semblent plus conscients de la vie réelle des établissements. Ils perçoivent davantage la dégradation de la vie scolaire, sentiment qui l’emporte alors que les chefs d’établissement se bercent de douces illusions. Plus diplômés que les chefs d’établissement, les CPE ne semblent pas attitrés par le modèle de la direction dans lequel on veut les faire entrer. Leurs rêves sont ailleurs. Inaccessibles ? CPE , un métier impossible…
François Jarraud