Le congrès national de la FSU, première fédération syndicale de l’éducation nationale, s’est clos le 15 février avec un appel à de nouvelles mobilisations contre la politique gouvernementale. C’est une nouvelle étape qui commence pour la fédération qui se rapproche nettement des organisations qui sont en opposition frontale avec la politique éducative du gouvernement comme la Cgt et FO. La FSU participera à la journée d’action du 5 mars. Elle annoncera cette semaine une « action nationale de grande ampleur » sur la politique éducative.
» Nous allons poursuivre inlassablement nos mobilisations. Sous toutes les formes de ce mot : professionnelle, citoyenne, syndicale ». Dans son discours de clôture, Bernadette Groison, réélue secrétaire générale pour 3 ans, marque la nouvelle orientation sortie du congrès national. » Il y a des décisions, des mesures à prendre qui ne doivent plus attendre ! »
Rapprochement avec FO et la CGT
Le congrès a adopté un texte final qui annonce plusieurs actions dans les semaines à venir. « La FSU.. appelle, avec la CGT et FO, à participer à la journée d’action du 5 mars prochain afin d’obtenir et gagner des droits sociaux. Il s’agit de construire une première mobilisation pour recréer l’espoir d’une véritable ambition sociale », affirme ce texte. La journée du 5 mars est organisée contre le projet de loi sur la sécurisation de l’emploi.
La FSU s’oppose aussi nettement au projet de loi de décentralisation et notamment « à de nouveaux transferts aux régions en matière d’orientation, de formation professionnelle initiale, d’enseignement supérieur et de recherche ».
Mobilisation contre la loi d’orientation
La fédération se détache aussi de la loi d’orientation. « L’actuel projet de loi d’orientation et de programmation n’est pas un texte de refondation, il manque de rupture avec les orientations précédentes. Beaucoup est repoussé aux décrets d’application, voire à la loi de décentralisation suscitant des inquiétudes. La nécessaire démocratisation du système éducatif exige un projet éducatif plus ambitieux », affirme le syndicat. « D’ores et déjà, les syndicats de la FSU ont développé de multiples actions comme la grève du 12 février dans les écoles pour une réforme sur les rythmes scolaires réussie. Le succès de cette journée témoigne des attentes fortes des personnels ». La FSU « considère nécessaire une action nationale de grande ampleur au moment du débat parlementaire. Elle met en débat avec les personnels et ses partenaire, en recherchant l’unité la plus large dans le respect de ses exigences, les propositions de manifestation nationale, grève. Elle soutiendra les actions engagées dans les écoles et les établissements concernant la préparation de la rentrée et les actions spécifiques comme celles menées par les conseillers d’orientation ».
Retour à la normale ?
Ces orientations vont peser lourdement sur le devenir de la refondation. La FSU a obtenu 41% des suffrages aux dernières élections professionnelles de l’éducation nationale. Elle est majoritaire chez les certifiés et les agrégés. C’est le premier syndicat chez les professeurs des écoles où elle est proche de la majorité. Autrement dit ses choix ont un impact certain sur la politique ministérielle. Après quelques mois de silence ou de rapprochement avec le ministre, par exemple durant la concertation, la Fsu a commencé à s’opposer. Un net tournant a été pris le 12 février avec l’appel du Snuipp à participer à la manifestation lancée par FO, la CGT et Sud. Ce rapprochement semble vouloir continuer. C’est une page qui pourrait se tourner pour la concertation : celle de la recherche du consensus. Au bout de 10 mois d’exercice, Vincent Peillon rejoint vraiment le club de ses prédécesseurs….
François Jarraud