Le Musée des Lettres et Manuscrits consacre une exposition fascinante au poète Paul Verlaine que George Paul- Langevin a découvert avec un vif ‘intérêt en compagnie de son commissaire, Jean-Pierre Guéno. « Verlaine emprisonné » présente le recueil « Cellulairement » que le poète rédigea, entre le 11 juillet 1873 et le 16 janvier 1875, alors qu’il se trouvait en prison à Bruxelles puis à Mons. Cette incarcération faisait suite à la tentative d’homicide menée sur Rimbaud. Classé trésor national en 2005, ce manuscrit, pièce-phare de l’exposition, est montré au public pour la première fois. Au travers plus d’une centaine d’oeuvres et de documents, l’exposition propose une vision nouvelle de la vie tourmentée de Paul Verlaine. Elle démontre que Verlaine est « un emprisonné du premier au dernier jour de sa vie », mais elle donne l’occasion aussi, de découvrir, à travers le portrait de l’artiste, tous les maux ressentis par la génération des « poètes maudits » et leur libération par l’art et la littérature.
Un recueil jamais publié
Dans ce recueil de soixante sept feuillets, Verlaine exprime ses rêves, ses fantasmes, son désespoir, ses frustrations, ses remords, ses espérances, ses fantaisies, mais aussi l’irruption de la grâce à partir de l’été 1874. « Cellulairement » ne fut toutefois pas publié sous cette forme, car le poète lui-même dispersa ses 32 poèmes dans les recueils « Sagesse », « Jadis et naguère », « Parallèlement » ou « Invectives ». Rimbaud, à cette même période, rédige « Une saison en enfer ». L’exposition permet de découvrir aussi, de nombreux portraits de Verlaine, le registre de levée d’écrou avec les notes morales que porte sur lui l’administration pénitentiaire, son dossier de police.
Visites, ateliers, conférences autour de l’exposition
Le musée programme, en alternance le dimanche, un atelier d’écriture poétique ou une conférence.Il propose aux groupes scolaires des visites de l’exposition temporaire ou des collections, sous la conduite d’un guide conférencier. La visite est préparée avec les professeurs. Une coopération à l’année avec l’établissement peut être également envisagée.
Béatrice Flammang