La Cour des comptes publie un nouveau rapport sur le sport pour tous. S’agissant du sport scolaire, la Cour est sévère. « Les résultats apparaissent contrastés. Si les effectifs licenciés de l’union nationale du sport scolaire (UNSS) et de la fédération française du sport universitaire (FFSU) ont progressé durant la période récente, les objectifs globaux qui leur ont été fixés (50 % des collégiens licenciés pour l’UNSS, 120 000 licenciés pour la FFSU) paraissent dépasser leurs possibilités à court terme, car ils représentent respectivement un doublement et une augmentation d’un tiers des effectifs actuellement licenciés. Surtout, le sport à l’école n’apparaît pas comme une composante à part entière de la politique de l’Etat en faveur du sport pour tous ». Or sur 4 milliards de financment du sport par l’Etat, 3,5 correspondent à la rémunération des enseignants d’EPS. La Cour préconise de » faire du sport scolaire et universitaire une composante du sport pour tous en promouvant les passerelles entre le sport à l’école et le sport en club ».
La proposition soulève l’hostilité du Snep et du Sgen. » En proposant que les enseignants d’EPS effectuent leur forfait indifféremment en club sportif ou dans le cadre d’une association sportive scolaire, la Cour des comptes confirme sa méconnaissance profonde de ce que représente le sport scolaire de second degré. Cela avait déjà été le cas dans un précédent rapport où elle pointait de soi-disant « modestes résultats » du sport scolaire ! », écrit le Snep. « Le sport scolaire c’est chaque mercredi des milliers de rencontres sportives, dans de très nombreuses activités, avec des formes de pratique originales et novatrices, c’est la formation chaque année de milliers de jeunes officiels, etc. Pour ce faire de nombreux enseignants dépassent très régulièrement le forfait qui leur est attribué. Quand la Cour des comptes affirme que « le sport scolaire pourrait être le principal vecteur d’une politique de développement du sport pour tous, en raison de l’importance de la population qui pratique le sport dans ce cadre, de la diversité de l’offre sportive proposée, (…) enfin de la modicité des tarifs pour les pratiquants », elle ne fait que confirmer que le sport scolaire joue déjà un rôle essentiel dans le développement du sport pour tous. C’est le sport scolaire qu’il faut encore développer et dynamiser et le forfait des enseignants d’EPS doit rester centré sur cet objectif, pour le fonctionnement des AS d’établissement et de l’UNSS, au service des élèves. »
« Que l’école prenne en compte la dimension globale de l’élève et les apprentissages « par corps », qu’elle ouvre les élèves à la diversité des pratiques physiques, dont les pratiques sportives, convient à son rôle éducatif et émancipateur. Mais la démarche et l’objet des fédérations sportives est autre. Quand elles adoptent une démarche éducative c’est fondamentalement en référence à leur spécificité disciplinaire. Elles ont souvent des intérêts économiques et commerciaux qui orientent leurs politiques », écrit le Sgen. « L ‘école, qui a un devoir de neutralité, doit rester à l’abri de ces appétits-là. Surtout, l’école centre son action sur l’élève, son parcours d’acquisition de connaissances et de compétences transversales. Dans la démarche scolaire, une activité spécifique, sportive ou autre, est un moyen, non une fin. «