Par Robert Delord et Marjorie Lévêque
Les résultats de la partie écrite du CAPES de Lettres classiques session 2013 viennent de tomber. La situation était déjà depuis quelques année très critique (on se souvient de la démission du jury de CAPES en 2010), elle est désormais tragique tant la fatalité nous frappe inexorablement d’année en année… sans que l’on puisse l’arrêter… Pour rappel, en 2011, 185 postes étaient à pourvoir, et sur les 103 admissibles, seuls 77 avaient été admis. En 2010, 75 étudiants avaient été admis pour une offre de 170 places…
Consulter les résultats de l’admissibilité du Capes de Lettres Classiques sur le site Publinet :
200 places de futurs professeurs de latin et de grec ancien (pour les plus chanceux) sont à pourvoir pour l’année 2013… et seuls 108 admissibles iront défendre leurs chances à l’oral en juillet à Paris dans le XVIème arrondissement. C’est encore plus inquiétant lorsque l’on regarde les résultats par académie. Après Paris, c’est à Lyon et à Nancy-Metz qu’il y a le plus de candidats admissibles avec 8 étudiants ayant satisfait le jury. Dans plus d’un tiers des Académies, seuls 1 ou 2 candidats se distinguent. A qui la faute ?… La question est vaste et nécessiterait bien plus qu’un édito… A la formation ? Les UFR à l’Université ont pour les uns disparu (faute d’étudiants), pour d’autres se sont réformés, mais les efforts ne semblent pas encore porter leurs fruits. Nous avons mis l’accent dans notre dossier sur les efforts faits par exemple par l’Université Lille III. A la concurrence avec d’autres options « plus utiles » ? Au désamour pour les lettres ? Au désintérêt…. Chacun a sa petite réponse, mais rien ne change…
Ces résultats mettent en évidence (mais ce n’est pas une nouveauté) le grave déficit de vocations suscitées par la filière « lettres classiques » (et lettres en général, d’ailleurs). La situation est légèrement moins inquiétante dans les autres filières où le nombre d’admissibles est toujours (mais parfois de peu) supérieur au nombre de places offertes. La seule consolation viendra du fait que l’on peut se dire que le concours n’est pas bradé, comme les effets d’annonce auraient pu le laisser penser…
Pour en savoir plus, vous pouvez lire cet article de Cléante sur un blog hébergé par le site mediapart, qui met ces chiffres en perspectives avec les résultats dans les autres matières :
http://blogs.mediapart.fr/blog/kelem/180113/la-penurie-denseignants-saggrave
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