Le Comité technique ministériel est une nouvelle instance mise en place après les élections de 2011. N’y siègent, à la différence du CSE, que les syndicats du personnel de l’Education nationale. La loi d’orientation était à l’ordre du jour du 20 décembre avec la répartition des postes et le décret sur les emplois avenir professeurs. Les syndicats ont renouvelé au CTM le vote qui avait eu lieu au CSE quelques jours avant. Le Sgen et l’Unsa ont voté pour le texte, la Cgt et FO ont voté contre, la FSU s’abstenant. La loi est donc adoptée par le CTM comme elle l’avait été au CSE.
Du coté des partisans de la loi
Pour Christian Chevalier, secrétaire général du Se-Unsa, interrogé par le Café, la loi « marque une rupture » et a des éléments positifs importants. C Chevalier énumère brièvement la priorité au primaire, la restauration de la formation des enseignants, la confirmation du socle commun « qui st vraiment ancré », la nouvelle articulation école collège avec le cycle cm2 -6ème ou encore la volonté ministérielle de développer le numérique. On pourrait évidemment ajouter les 60 000 postes. Pour autant elle a aussi ses points faibles , des « bémols ». « La loi n’a pas osé travailler sur le lycée. Elle est trop centrée sur le scolaire et conforte les barrières étanches avec le périéducatif ». Mais la loi « réhabilite la pédagogie et la traduit par des mesures ponctuelles ». Et c’est essentiel pour le Se Unsa.
Des tensions
Mais même C Chevalier marque de vrais points de déception. « Le ministère ne donne pas de signaux sur l’amélioration des conditions de travail des enseignants », explique-t-il. Le syndicat attend une compensation pour les mercredis matin travaillés par les professeurs des écoles. « Mais la vraie difficulté c’est que les collègues n’ont toujours pas vu le changement ». Localement les cadres continuent à travailler comme avant dans l’injonction et le contrôle envers les enseignants , estime C Chevalier « alors que V Peillon veut construire l’école de la confiance. »
Du coté de la Fsu, si on apprécie certains aspects de la loi, on souligne surtout les limites. « L’avenir de l’orientation, le pilotage des cartes de formation professionnelles, le rôle complémentaire des associations et des collectivités territoriales appellent à la plus grande vigilance », écrit la FSU. C’est surtout le transfert aux régions de compétences de l’Education nationale qui est refusée. Cela semble inacceptable Enfin la FSU demande aussi « des améliorations concrètes » du sort des enseignants. La réforme de la formation des enseignants est critiquée par le Snes qui juge que la part faite à la formation disciplinaire dans les concours est insuffisante.
Un appel à la grève ?
Pour la Cgt, FO et Sud, la loi d’orientation est lue plus négativement que positivement. Dans un communiqué du 20 décembre, la Cgt et Sud envisagent « une grève unitaire au premier trimestre 2013 ». Ce serait « une nécessité pour faire avancer les revendications légitimes ». Ils dénoncent les « attaques contre le service public » du fait de la réforme des rythmes scolaires. C’est la perspective d’une nouvelle étape de la décentralisation qui anime ce projet.
François Jarraud