Curiosité ou pas, le monde guette le 21 décembre comme un bouquet final que l’on soupçonne d’être provoqué par un pétard mouillé. Aujourd’hui les jours rallongent, aujourd’hui vient le temps des vacances, le temps des fêtes, le temps des cadeaux et des illusions enluminées. Aujourd’hui vient le temps des rêves, ceux que l’on couche sur la lettre au Père Noël, en liste de cadeaux ou en prières de renouveau.
Le temps des rêves ? Pas pour tous. Encore et toujours, le rêve reste inaccessible, les portes se ferment pour ceux que l’on chasse d’un paradis perdu. Enfants sans papiers, enfants de la crise, enfants oubliés parce que trop silencieux, les lumières se fanent sous les regards perdus des enfants éloignés de la ferveur commune.
Dans la boite aux espoirs, nous aimerions glisser nos rêves les plus fous, un monde accessible, des inégalités gommées, une éducation réellement placée dans le cœur de notre univers, des étoiles de connaissance que l’on pourrait attraper du bout des doigts. Notre lettre au Père Noël, nous l’avons insérée dans l’urne électorale et le réalisme l’a normalisée.
L’année 2012 laisse dans son sillage une confusion des aspirations et des déceptions, un embrouillamini de l’intérêt général et des causes particulières. L’Ecole elle-même ne sort pas indemne entre le dessein d’une éducation nouvelle et les contraintes nourries d’un quotidien où l’on compte, de jours passés sans temps pour le recul, l’analyse, la mise en perspective d’un aujourd’hui nuageux avec un avenir meilleur.
2013 nous attend avec tant de choses à construire, tant de vigilance et de pierres à poser pour rebâtir une école en phase avec son époque, en phase avec l’avenir. Alors oui, le 21 décembre guettons les minutes en plus des jours qui rallongent et espérons la fin d’un monde, celui qui laisse poindre tant d’inégalités.
Monique Royer