Inégalités, baisse du niveau en calcul : Encore de mauvais résultats pour l’Ecole française
Quelques jours après la publication de l’enquête PIRLS sur le niveau en lecture, ce sont à nouveau de mauvais résultats pour l’Ecole française. L’Insee publie en même temps un numéro d’Insee première qui met en évidence un chute de niveau en calcul. En même temps, le Portrait social de l’Insee montre le maintien de fortes inégalités sociales dans l’accès au diplôme. Voire leur aggravation…
On se doutait bien que si le précédent gouvernement avait décidé de ne pas participer à l’enquête internationale TIMMS sur les maths et les sciences c’était sans doute pour de bonnes raisons. L’enquête Information et Vie Quotidienne de l’Insee la fait connaître : le niveau de calcul des français diminue. Certes l’enquête ne l’évalue pas pour les collégiens mais pour les adultes. Elle montre que 11% des adultes vivant en France ont des difficultés graves pour écrire , 7% pouvant être considérés comme illettrés (soit 2,5 millions de personnes). Mais, pour l’écrit, les résultats des plus jeunes sont meilleurs que ceux des plus âgés. Par contre en calcul le niveau chute pour tous les adultes entre 2004 et 2011 et particulièrement pour les 18-25 ans. La part des très performants passe de 36% des 18-30 ans en 2004 à 33% en 2011. Pour l’Insee, « l’usage plus répandu d’outils micro-informatiques (ordinateurs, calculatrice, smartphones) amoindrit chez les plus jeunes l’intérêt à maitriser les règles de base du calcul ».
« Sur 100 jeunes entrés en 6ème en 1995, 44 sont désormais titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur. Cette proportion varie de 20% pour les enfants d’ouvriers non qualifiés à 76% pour les enfants de cadres ou d’enseignants »,écrit O Lefebvre dans le Portrait social de l’Insee. Ce que montre remarquablement cette étude c’est que « une grande partie des inégalités scolaires se joue avant le baccalauréat ».
« Les chances d’avoir le bac et le type de bac obtenu diffèrent déjà nettement selon le milieu social : parmi les jeunes entrés en 6e en 1995, près de 90 %des enfants d’enseignants ou de cadres ont eu le bac, contre 40 % des enfants d’ouvriers non qualifiés. L’obtention du bac scientifique varie de 40 % pour les premiers à moins de 10 % pour les seconds ». Mais en fait les différences se sont creusées à l’école primaire. A l’entrée en 6ème déjà 47% des enfants de cadres sont classés dans le meilleur quartile contre 13% des enfants d’ouvriers. Dans le dernier quartile on trouve 7% d’enfants de cadres contre 41% d’enfants d’ouvriers.
L’accès au supérieur a peu changé entre 1996 et 2002. 39% de la génération entrée en 6ème en 1989 a obtenu aucun diplôme ou un diplôme inférieur au bac. Pour la génération entrée en 6ème en 1995, le pourcentage est resté à 38%. A l’autre bout, 36% de la génération 1989 a obtenu un diplôme du supérieur contre 43% de la génération 1995. Cependant la proportion de diplomés du supérieur a baissé entre ces deux générations chez les ouvriers et les inactifs.
François Jarraud