« L’aide aux devoirs est décédée ». C’est un des acquis de la longue journée de négociation avec le ministère qui a eu lieu lundi 12 au soir. Mardi 13, le Café pédagogique a publié au matin les principaux éléments de ce marathon de négociation. La conférence commune tenue le 13 par C Chevalier, secrétaire général du Se-Unsa , et Vanik Berbérian, président de l’Association des maires ruraux de France, confirme que la crise est dépassée et qu’un accord est possible entre acteurs de l’Ecole. Mais beaucoup reste à faire…
C. Chevalier a confirmé les informations que nous avons donné mardi 13 au matin. V Peillon a abandonné son projet d’horaire hebdomadaire comprenant 2 heures d’accompagnement scolaire en classe entière. L’arbitrage rendu montre qu’il a entendu les syndicats enseignants. Les enseignants devront 24 heures hebdomadaires en classe entière et 108 heures annualisées, comme aujourd’hui. Ce sera donc 5h1/4 de cours par jour (sur 4 jours) et 3 heures le mercredi matin, étant entendu que la 24ème heure pourra être regroupée en un bloc.
Un arbitrage au profit des enseignants
Comme il n’est plus question d’aide aux devoirs encadrée par les enseignants, la charge de l’accompagnement scolaire retombe pour au moins trois heures hebdomadaires , sur les collectivités locales. « De nombreuses communes vont avoir du mal à y faire face « , a précisé V Berberian. L’AMRF estime que « le temps à la charge des collectivités locales ne doit pas être le résultat des arbitrages entre le ministre et le syndicats enseignants ». Mais c’est pourtant le cas d’autant que les arbitrages sur une éventuelle compensation par l’Etat n’ont pas été rendus. La formule sera appliquée à partir de la rentrée 2013 et non 2014 comme le » demande l’AMF.
La bataille des 108 heures
Les 108 heures annualisées restent dues par les enseignants. Particulièrement, le ministre souhaite le maintien de l’aide individualisée qui occupe aujourd’hui 60 heures. Le dispositif est très critiqué pour son inefficacité mais le ministre souhaite le maintenir. Personne ne sait à quel moment ces heures seraient placées. Les syndicats demandent à ce que tout le travail enseignant soit pis en compte dans ces heures. L’objectif c’est d’obtenir un allègement en échange du travail du mercredi matin. Ainsi le Se-Unsa souhaite que les heures d’animation pédagogique soient diminuées. Le Snuipp demande une baisse des obligations de service. L’enjeu c’est aussi de garder le mercredi après-midi libre.
Et celle des cycles
Le projet de loi d’orientation mentionnera les cycles mais leur organisation relèvera de décrets. V Peillon souhaite un cycle correspondant à la seule maternelle. Un autre cycle regrouperait Cm2 et 6ème. V Peillon souhaite que école et collège travaillent ensemble. Ce cycle pourrait avoir un conseil pédagogique commun. Ce point est en discussion. Sur l’expérimentation de la liaison école collège le ministre est « très en retrait », estime C Chevalier.
Ainsi si V Peillon a débloqué la situation en cédant sur le service des professeurs des écoles, s’il a accepté l’idée d’une table ronde tripartite, tout n’est pas réglé pour autant. En l’absence de moyens pour compenser les efforts des uns et des autres, le risque de voir la refondation s’engluer dans les questions de détail demeure.
François Jarraud
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