Plusieurs décisions du Pacte national pour la croissance la compétitivité et l’emploi présenté par le gouvernement le 6 novembre concernent directement l’Ecole.
« La France doit s’engager dans un effort national de réformes structurelles, afin de réaliser des économies durables, tout en modernisant ses services publics dans l’intérêt des Français. Nous devons nous inspirer des réformes conduites par nos partenaires européens, notamment les Scandinaves, qui ont su se réformer avec succès en profondeur pour conforter leur modèle social ambitieux, relancer leur économie et faire reculer le chômage. » Le Pacte présenté par Jean-Marc Ayrault veut avoir un impact global sur l’économie et à ce titre il comprend un volet qui concerne la formation. Trois « décisions » touchent directement le système éducatif.
Le risque « d’adéquationnisme »
Les élus régionaux n’ont cessé de répéter que le transfert de l’orientation et de la formation professionnelle aux régions n’entrainerait pas leur soumission aux intérêts économiques immédiats. C’est pourtant ce risque que fait réapparaître la décision n° 20 : « Assurer une évaluation permanente de l’adaptation de l’offre des formations aux besoins de compétences des employeurs et amorcer dès 2013 la mise en place d’un nouveau service public de l’orientation, du secondaire au supérieur, fondé sur une approche “Métiers-Qualifications”.
Renforcer la place des entreprises
La Décision n° 22 risque de relancer le débat sur les relations entre éducation et entreprises. « Renforcer la place des entreprises au sein de l’enseignement technique et professionnel, en systématisant leur présence au sein des instances de gouvernance de ces structures ». La décision suivante revient sur l’augmentation des contrats d’apprentissage en fixant l’objectif de 500 000 en 2017.
Une pression budgétaire accrue
Si l’éducation reste la priorité du gouvernement, celui-ci ne cesse de devoir faire face à de nouvelles pressions budgétaires. Ainsi dans le cadre du Pacte, il est prévu que « le programme de modernisation de l’action publique (MAP) devra permettre de dégager des économies supplémentaires, au-delà des économies déjà prévues dans notre trajectoire budgétaire, à hauteur de 10 milliards d’euros sur 2014-2015, afin d’assurer un financement équilibré du pacte de compétitivité ». Il sera donc plus difficile encore en 2014 et 2015 pour le gouvernement de maintenir la situation exceptionnelle d’une éducation qui embauche alors que tous les autres ministères sont à la diète.
François Jarraud