François Hollande aime l’école. Il avait fait de l’éducation le thème majeur de sa campagne électorale. Il reprend rendez-vous aujourd’hui avec l’école en présidant à la remise du rapport de la concertation « Refondons l’École de la République » en Sorbonne. Il devrait fixer les grands caps de la loi d’orientation qui sera proposée au Parlement cet automne.
En présence du Premier ministre, de Vincent Peillon, et de G. Pau Langevin, devant les 800 participants à la concertation sur la refondation de l’Ecole, François Hollande devrait tirer les conclusions du rapport issu de la concertation. Il fera basculer la question de la refondation des échanges de spécialistes vers le débat parlementaire et social.
Les balades champêtres du président inspecteur…
François Hollande a fait de l’éducation le thème majeur de sa campagne électorale. Il est déjà largement intervenu sur ces questions. En février 2012, à Orléans, il avait posé les bases de la réforme de l’Ecole. Le jour de son investiture, il avait réservé son premier discours au monde de l’Ecole en s’exprimant devant la statue de Jules Ferry. Début juin, il avait réservé un de ses premiers déplacements présidentiels pour une excursion champêtre dans une petite école de l’Oise. Le président est à l’aide sur ces questions. Mais la concertation reprend-elle les idées du président ?
Des engagements pour l’Ecole
C’est dans son discours d’Orléans, en février 2012, que F. Hollande a lu plus développé ses projets pour l’Ecole « refondée ». « J’ai décidé de faire de l’école maternelle et de l’enseignement primaire une priorité de mon action », avait-il dit à Orléans. « Je m’engage à ce que le principe dit “de plus d’enseignants que de classes” soit adopté et mis en oeuvre », ajoutait-il. Il avait aussi annoncé le retour à 9 demi-journées d’enseignement au primaire.
Et les enseignants ? F Hollande voulait « adapter » le socle. « Les pédagogies doivent évoluer », affirmait-il, « le travail en équipe être encouragé ». Et il avait lancé la promesse du recrutement de 60 000 personnels supplémentaires. F Hollande avait promis une refonte de la formation des enseignants avec « une formation initiale et continue digne de ce nom ». C’est à Orléans aussi qu’il a annoncé la création d’ Ecoles supérieures du Professorat et de l’Education, au sein des universités, en lieu et place des IUFM.
Les promesses du candidat et la concertation
On le voit, les idées du candidat Hollande se retrouvent dans le rapport de la concertation. Ce n’est pas un hasard. Bien avant les élections de 2012, le parti socialiste a entrepris la construction de son programme sur l’éducation et y a associé experts et acteurs de l’Ecole. Cette concertation avant la lettre a rafraichi les idées du PS sur l’éducation et alimenté le programme du candidat Hollande. Et ce dernier a fixé les questions posées à la concertation nationale de cette rentrée.
Début du second acte
Que peut décider le candidat ? François Hollande devrait fixer aujourd’hui quelques grandes orientations pour la refondation de l’Ecole comme la semaine de 9 demi-journées et le plus de maitres que de classes au primaire ou la réforme de l’éducation prioritaire. Mais il ne saurait entrer dans leur application. Le président vient en Sorbonne lancer le second acte de la refondation. C’est celui des négociations avec les syndicats sur les textes d’application et avec les parlementaires sur la loi d’orientation.
Face à eux l’ampleur des difficultés budgétaires. Comment recruter les enseignants nécessaires à la formation et au « plus de maîtres que de classe » sans relever les salaires ? Comment assurer l’accompagnement périscolaire au quotidien dans les communes aux moyens très limités ? Comment mobiliser les enseignants alors qu’ils ont été tenus à l’écart des débats ? Voilà quelques unes des questions que V Peillon et et JM Ayrault vont devoir affronter s’ils veulent aller au bout du » nouveau contrat entre l’école et la Nation » promis par F Hollande.
François Jarraud