Dans la plupart des établissements, l’usage du téléphone portable en cours est interdit. Pourtant les mobiles peuvent être aussi des outils pour enseigner. C’est ce qu’a voulu montrer et évaluer l’Unesco qui publie une étude sur « apprendre avec les mobiles en Europe ». Elle met en évidence les difficultés à intégrer le smartphone dans la salle de classe.
Les lecteurs du Café connaissent déjà des pratiques pédagogiques utilisant le mobile en classe. A titre d’exemple, Jérome Staub a montré comment faire faire réellement de la géographie à des collégiens en utilisant la fonction GPS des smartphones et une application de mesure du son au profit d’une véritable leçon d’aménagement urbain.
L’étude de l’Unesco recense assez peu d’applications du mobile pour l’enseignement en Europe. Pour la France et l’enseignement scolaire (car la plupart des exemples sont dans le supérieur), il cite Wapeduc, un pionnier qui depuis 2005 met des cours et des tests accessibles aux élèves gratuitement. Un autre exemple intéressant est Priory School, au Royaume-Uni. David Rogers est lui aussi un professeur de géographie et, comme J. STaub, il utilise avec intelligence les capacités des smartphones pour con enseignement. On peut également citer Envigame, un projet qui utilise le GPS des smartphones pour des enquêtes locales sur l’environnement.
L’étude montre que cet enseignement peut être efficace et qu’elle peut motiver les élèves. Elle montre aussi les freins. Pour que les mobiles servent l’enseignement il faut biens sur une bonne couverture du territoire national et des tarifs qui ne soient pas trop élevés. Mais l’enquête insiste surtout sur les blocages culturels. L’institution scolaire renacle un peu partout en Europe à l’usage des mobiles dans les écoles. Il y a là à l’évidence un obstacle difficile à sauter.
F. Jarraud