Organisateur du Forum de Brest, Michel Briand, conseiller Municipal et responsable de formation à Télécom Bretagne, annonce le lancement d’un réseau de partage de cours dans le supérieur. » A l’école, on apprend à cacher son travail pour éviter que les autres copient. Nous, nous essayons de développer une culture de la collaboration et de l’utilisation intelligente de ce qui existe déjà ».
C’est d’abord un travail de collaboration entre personnes, plus qu’entre structures ou institutions. C’est un modèle de partage libre. Aujourd’hui, la plupart des contenus d’internet sont frappés de copyright ; pourtant, la culture du partage et de la coopération, qui a montré son efficience, intéresse de plus en plus de gens. Nous nous situons dans cette logique de coopération. Tous les participants ont été priés d’apporter une contribution au réseau – la moitié d’entre eux l’a fait.
« Sur la Bretagne, on va lancer cette année le réseau libre, solidaire et durable, parce que nous voulons montrer que les personnes qui se reconnaissent dans l’innovation solidaire, libre et durable sont beaucoup plus nombreux qu’on ne le pense.
Sur quel modèle économique ?
Prenons l’exemple des enseignants-chercheurs du supérieur : ils mettent à disposition leur travail, mais ils sont payés pour leur travail. Si tout le monde en faisait autant, imaginez la somme de savoirs en libre circulation qu’on obtiendrait. De tout façon, on ne peut pas empêcher les copies ; alors autant encourager les gens qui le souhaitent à publier sans licence. Il ne s’agit pas d’obliger, mais d’encourager à permettre la réutilisation de ce qu’ils font. »
Au risque de menacer l’existence des emplois d’enseignants ?
Au contraire, les cours en ligne peuvent leur permettre de gagner beaucoup de temps ! Les bibliothécaires, aujourd’hui, ne passent plus leurs journées à cataloguer des livres. Ils font d’autres choses. Il faut du temps pour guider les élèves, pour indiquer les modalités d’organisation, pour apprendre aux élèves à utiliser par eux-mêmes les informations qu’ils trouvent à disposition. Ce n’est donc pas une menace pour le temps d’enseignement payé aux enseignants, mais un moyen pour permettre de l’utiliser mieux. »
Propos recueillis par Jeanne-Claire Fumet