La grève au moment d’un examen est une pratique rare car très pénalisante pour les candidats. Le Snuep Fsu passe outre d’autant qu’il se plaint de l’épreuve de rattrapage l’accusant de dévaloriser le bac professionnel.
« Le ministère a maintenu une épreuve de rattrapage qui est pour nous toujours mal conçue et qui n’a pour objectif que de faire augmenter artificiellement les résultats à l’examen du Bac Pro », se plaint le Snuep Fsu. « À l’heure actuelle, l’épreuve de contrôle accorde une importance démesurée à ces oraux mal définis. Le Snuep-Fsu.. demande une remise à plat de l’ensemble des modalités de certification des diplômes de la voie professionnelle. »
Le bac professionnel se compose de 7 épreuves dont 5 relèvent du contrôle en cours de formation. Les candidats ne passent que des épreuves professionnelles et le français histoire géographie pendant l’examen final.
Institué par Xavier Darcos, l’oral de rattrapage avait été d’emblée critiqué car jugé trop facile. Début juin, la Cgt avait lancé une pétition contre cette épreuve. Depuis son déroulement a été revu en 2010 dans le sens de l’affermissement des exigences. Ainsi pour accéder à l’oral de contrôle il faut non seulement avoir au moins 8 de moyenne au bac mais aussi avoir au moins la moyenne en pratique professionnelle. L’épreuve consiste en deux oraux de 15 minutes sur les connaissances et compétences scientifiques et techniques évaluées dans l’épreuve E1 du règlement d’examen, la seconde sur les connaissances et capacités en français, histoire et géographie. Mais ce n’est visiblement pas suffisant pour le Snuep.
Le préavis de grève national déposé par le syndicat couvre les jours arrêtés par chaque recteur pour le déroulement de l’épreuve de rattrapage. Il est motivé aussi par le refus « de la transformation de leurs pratiques pédagogiques » par les enseignants du Snuep. Le syndicat craint « la dévalorisation de l’enseignement professionnel et de ses diplômes ». C’est au final toute une évolution du bac professionnel qui est dénoncée dans un mouvement où les enseignants semblent demander la peau d’une partie des candidats.
François Jarraud