A la Une du Parisien le titre s’étale « mais comment sont éduqués nos footballeurs? » Comme si telle une potion magique une éducation bien dosée permettait de prévenir les comportements que la société après les avoir tolérés ne saurait supporter. Une question de dose alors pour faire de sportifs des modèles que nous sommes censés désirer pour que nos enfants les imitent, s’en inspirent?
Mais des modèles, il y en a plein les pages des livres d’histoire, des romans, sur les écrans et dans nos rêves. Qu’avons nous besoin de héros qu’on nous désigne, des héros sitôt condamnés par le vide des arguments qui les propulsent sur un piédestal.
Échecs répétés pour les champions du pied, l’éducation est convoquée pour redonner du corps a une certaine vision contemporaine de l’idéal humain, le modèle auquel chacun d’entre nous ne saurait s’abstraire. Eduquer serait alors une mécanique, une ingénierie appliquée selon des mesures préalables par des actions ciblées pour remédier a des dysfonctionnements.
Quelle hypothèse étrange qui absout l’éducation de toute influence, de tout contexte, oubliant que le chemin des apprentissages est long, sinueux et nourris a de multiples sources.
Laissons les supposés héros dans leur stade revisiter des valeurs que la vitesse, la facilite et la simplification ont pousse dans l’oubli. Laissons l’éducation donner a chacun le pouvoir de se choisir ses propres héros … Ou pas.
Monique Royer