Réunies le 15 juin dans le cadre du salon Autonomic Paris, la Fnaseph, Les Pep et l’Anpea ont exigé la publication du guide GEVA Sco et la publication du décret sur les AVS.
« Les outils existent mais ne sont pas mis en oeuvre ». Sophie Cluzel, présidente de la Fnaseph, une association fédérant des associations de parents d’enfants handicapés, est assez remontée. « On nous a promis des avancées sur la prise en compte des parcours scolaires et socio-professionnels de nos enfants, avec un vrai projet de vie. Nous avons eu une très bonne écoute au cabinet de Vincent Peillon. Mais maintenant il y a des décisions à prendre en urgence ».
Le 15 juin la Fnaseph réunissait une table ronde avec les Pep, un réseau associatif qui suit près de 300 000 jeunes, et l’Anpea, une association de parents d’enfants aveugles présente dans 32 départements. Reçues quelques jours avant au ministère de l’éducation nationale, les associations veulent rappeler les promesses du candidat Hollande et accélérer le changement.
Dans la salle les parents présents témoignent du chemin qui reste à parcourir. « A quoi ressemble un PPS (projet personnalisé de scolarisation) », demande une responsable départementale. Dans son département, que l’on aura la charité de ne pas nommer, ces documents qui définissent le déroulement de la scolarité du jeune, imposés par la loi de 2005 ne sont toujours pas réalisés. Plus souvent ils sont bâclés voire génériques…
« On veut que nos enfants soient traités humainement et que leur situation soit analysée de façon globale », explique S. Cluzel. Or les associations se heurtent à trois obstacles.
Le premier c’est le devenir des 14 000 auxiliaires de vie (AVS) dont le contrat arrive à terme fin juin. « Va-t-on perdre ces compétences ? », s’inquiète S. Cluzel. Leur cas a été évoqué au cabinet de V Peillon mais sans réponse définitive. Plus globalement les associations attendent la publication du décret sur ces auxiliaires. Une première mouture a été rejetée par les associations et le CSE. La Fnaseph veut un texte qui permette une véritable professionnalisation des AVS avec des critères précis de leur utilisation.
Mais ce qui réunit tout le monde ce 15 juin c’est autre chose. « On attend la publication du guide GEVA Sco. Réalisé par la Dgesco et la CNSA il est imprimé mais pas diffusé. Or dans quelques jours ce sera trop tard et on aura encore perdu un an », nous dit-elle. Le guide devrait permettre d’élaborer un diagnostic individuel de chaque enfant avec le regard croisé des enseignants, des personnels médicaux ou sociaux. « Il sortira l’évaluation de l’école et la fera remonter au niveau des MDPH ». Ce guide d’évaluation des besoins de compensation des personnes handicapées permettra une prise en charge humaine des enfants handicapés et une affectation rationnelle des aides. « Le guide prend en compte les différentes compétences des enfants. Par exemple savoir gérer sa sécurité, être capable de participer à une sortie scolaire. Il est très différent de l’évaluation faite actuellement à l’école où on évalue les difficultés et pas ce que l’enfant sait faire. Il est urgent de le mettre en pratique ».
Très souvent confrontées à l’ignorance et à l’incompréhension, les associations voient dans ces instruments une possibilité de réel changement. Et ils voudraient que le changement ce soit maintenant.
François Jarraud