Par Françoise Solliec
Quels sont les apports du dispositif Ciné Lycée, mis en place par le ministère pour favoriser l’ouverture artistique et culturelle et la connaissance du patrimoine cinématographique ? Comment réagissent les élèves, notamment au lycée Saint-Louis de Paris, où les élèves sont tous en CPGE ?
Le lycée Saint-Louis de Paris a la particularité d’être entièrement consacré à la préparation aux concours d’entrée aux grandes écoles, et ses élèves sont tous en CPGE scientifiques au de commerce. Il dispose d’un internat de 350 places et a donc mis en place une politique d’ouverture culturelle et de vie au lycée très active, tant pour contribuer à l’équilibre des étudiants qu’à la préparation des épreuves culturelles inscrites dans les concours. La création de la plate-forme Ciné lycée a été pour Marie José Jacquens, professeur de lettres, et sa collègue documentaliste une occasion de mobiliser les étudiants de l’association culturelle pour renouveler totalement l’esprit du ciné-club et faire des séances un véritable instrument d’acquisition culturelle, susceptible d’être réinvestie dans les épreuves écrites et orales des concours que passent les étudiants.
Chaque mois, les élèves choisissent une projection parmi les 15 films proposés ; elle s’accompagne ou non d’une intervention de professionnels ou d’une conférence débat. Le choix est parfois compliqué, surtout lorsque les élèves ne connaissent aucun des films proposés, explique Marie-José Jacquens, d’autant que les films doivent répondre à des thématiques liées au programme, par exemple l’imagination, ou le mal. Le choix est assuré par le groupe de pilotage : professeurs de lettres, documentaliste et quelques élèves.
Les séances se déroulent après le dîner des internes, à partir de 19h30 ; une cinquantaine d’élèves y assistent régulièrement. Ils y font la découverte d’un patrimoine, se familiarisent avec l’histoire et la production cinématographique. Ils apprennent à réfléchir sur le cinéma, à passer du regard à la parole, à formuler une analyse et à replacer l’œuvre dans un ensemble.
Le travail du groupe de pilotage Ciné lycée de Saint-Louis est décrit dans une vidéo accessible sur le site de l’agence des TICE du CNDP, qui donne aussi l’exemple du lycée Henri IV de Béziers et de l’internat d’excellence de Sourdun. Mais d’après Marie-José Jacquens, le tournage de la vidéo n’a apporté que peu de choses. « La seconde année du cinéclub dans le lycée a permis d’améliorer la publicité autour des séances et de renforcer l’appui des parents d’élèves qui financent des intervenants (à raison de 3 par an) et d’accroître le nombre des spectateurs. Le film en lui-même n’a pas eu de véritable écho dans le lycée ».