Les valises se préparent, certains sont déjà dans le train ou déjà là bas. Là bas est un ailleurs que l’on guette, où on sait que l’on sera bien, niché dans une foule amicale de semblables et de différents, réunis là par le même grain de folie, celui de penser que l’école peut changer et que dans ce changement la petite graine que l’on plante nourrira une prairie plus vaste.
Le train sera pour moi de nuit. Traversant la France dans le doux balancement ferroviaire, je songerai aux visages que je retrouverai, aux projets que je découvrirai et à l’enthousiasme ; un enthousiasme tout bêta, euphorique sans arrière pensée, sans calcul. Etre là bas, à Orléans, vaut tous les plus beaux voyages. Témoin pour la cinquième année de ces rencontres créatives, je sais les surprises dénichées sur les affiches, les amitiés qui naissent dans un échange sans barrière, et l’énergie créative d’un collectif. Je sais et je ne sais pas car chaque forum construit son histoire née de 100 enseignants innovants réunis, de leurs projets, de la richesse incalculable d’une profusion d’idées, de questions, d’ébauches de réponses.
Et puis, ce forum dès son ouverture sera particulier. Vincent Peillon, le Ministre de l’Education viendra en personne nous saluer. Et cette présence ce n’est pas rien, pour nous, équipe du Café Pédagogique, pour les enseignants présents, pour l’innovation pédagogique et pour tous ceux dans des mouvements pédagogiques, dans des associations ou ailleurs qui ont tenu bon coûte que coûte pour continuer à penser une école différente, à la faire émerger au jour le jour, à la faire vivre. Reconnaissance est un mot beau et magique : reconnaissance du travail réalisé par les profs de base dans leur classe, dans leur établissement, reconnaissance de l’énergie et la créativité qui émane du terrain. L’heure est au changement, l’heure est à la reconnaissance, du passé suspicieux et étriqué faisons table rase.
Là tout de suite dans mon salon, devant la valise ouverte, je suis émue, impatiente. Monique, Laurence, Jérôme, Cécile, Jeanne-Claire, Béatrice, Françoise, Florence, Damien, François, Isabelle, Philippe, Pierre, Nadya, Laurent, Bruno, Guillaume, Serge, Claudia, Carmen, Robert, Christophe, Christèle, Jean-Pierre, Mathieu, Arnaud, Marjorie, et tant d’autres tous ceux que je connais et ceux que je ne connais pas encore, j’ai hâte d’être demain pour vous rencontrer.
Comptez sur moi et toute l’équipe du Café à laquelle des amis se sont associés pour vous raconter ces deux jours là bas, ces deux jours ailleurs.
Monique Royer