Par François Jarraud
Que nous apprennent les enquêtes PISA sur les pratiques pédagogiques au collège ? Le CNDP publie, en partenariat avec la Division des études du ministère de l’éducation nationale (DEPP) une brochure qui tente de donner du sens aux résultats de PISA. Elle formule un certain nombre de préconisations pour améliorer l’enseignement de la compréhension de l’écrit au collège.
Présentée le 23 mai en présence du directeur du CNDP, Jean-Marc Merriaux et du directeur de la Depp, Jean-Michel Quéré, l’ouvrage est porté par des enseignants comme Hélène Moreau, professeur de lettres, Christian Mendivé, IPR et Anne Vibert (IG)., Plus besoin par contre de présenter PISA, la vaste enquête menée tous les 3 ans par l’OCDE auprès des élèves âgés de 15 ans. Il se trouve que la dernière étude PISA, celle de 2009, revient sur le thème principal de l’enquête de 2000, la compréhension de l’écrit (litteracy) permettant ainsi de comparer les résultats sur 10 ans. Si PISA a réussi à s’imposer dans le débat public, l’enquête a aussi ses limites. Il s’agit d’une enquête internationale qui évalue les compétences des élèves. Elle est assez éloignée des exercices traditionnels du système éducatif français même si les finalités sot les mêmes. Pisa évalue par exemple la capacité du lecteur à prendre du recul par rapport à un texte.
On le sait, si les résultats des jeunes français sont moyens ils enregistrent une baisse sensible de 2000 à 2009. La part des lecteurs faibles est passée de 15 à 20% et la France en compte davantage que la moyenne de l’OCDE. Les très faibles ont augmenté encore plus vite passant de 4 à 8%. L’écart entre les faibles et les forts s’est creusé en 10 ans et pas à cause d’une hausse du niveau des plus forts…
L’ouvrage tente de comprendre comment les jeunes français en sont arrivés là en analysant dans le détail les données PISA. Et la première caractéristique des élèves français c’est le fort pourcentage de non réponse.. Il dépend des questions posées mais pour celles où on demande de réfléchir et d’évaluer un texte cela atteint la moitié des élèves. Les élèves se protègent en ne répondant pas aux questions qu’ils jugent les plus difficiles. Ainsi les questions sur des textes longs ou croisant les domaines, celles où on demande de justifier ou une opinion personnelle sont fuies par les jeunes français.
C’est là où se fait le lien entre les résultats médiocres des jeunes français et les pratiques de classe. Anne Vibert, inspectrice générale, Hélène Moreau, professeur de lettres et Christian Mendivé, IPR, proposent des explications. « Force est de constater que le comportement des jeunes français…est le reflet des pratiques scolaires », notent-ils. « Pour beaucoup d’élèves, lire un etxte en classe revient à valider le sens établi par le professeur par avance, leur parole ne venant que timidement illustrer des axes d’interprétation convenus à l’avance. L’exercice d ela lecture n’a plus pour but l’élucidation et al construction du sens… Pour beaucoup d’élèves, le texte littéraire n’est plus uen voix éclairée dans la connaissance de soi et du monde mais un support stérile, une conscience morte ». Du coup, pour nombre d’élèves lire et écrire restent « des efforts douloureux ». Les auteurs déplorent le fait que les élèves soient trop accompagnés dans leur lecture. soit par des questionnaires soit par la lecture de l’enseignante.
La lecture au collège. Bilan des évaluations PISA, CNDP 2012. 9€
L’ouvrage :
http://www.cndp.fr/crdp-paris/La-lecture-au-college-le-bilan-des
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