Par Nathalie Doudet
Volcans et paysages européens
Ce désir naît, comme c’est souvent le cas, d’un désir personnel et d’une rencontre. Le désir de Christine Hainaut, professeur des écoles à Privas –École de Lancelot-, de monter un projet d’envergure européenne, elle songe aux visioconférences au etwinning, aux projets Comenius. Sa rencontre, un peu par hasard, au cours d’une randonnée sur les plateaux ardéchois avec Frédéric Lavachery, fils d’Haroun Tazieff sera décisive et lui permettra de franchir le pas. La rencontre est enthousiaste, passionnée, ils « refont le monde pendant 3 heures ».
Monsieur Lavachery devient un acteur essentiel qui permet de mettre en lien différentes écoles et de créer un réseau. Tout naturellement, le lien avec l’Italie se tisse, plus précisément avec la Sicile et les villes de Nicolosi (Istituto comprensivo, http://www.scuoladusmetnicolosi[…]) et Rossolino (istituto superiore Archimede, http://primoistitutoarchimede.it/[…]). Une école de Belgique et une autre d’Allemagne sont également associées au projet.
Le projet a démarré en septembre 2011 et une première rencontre des enseignants s’est dessinée à Nicolosi en février 2012(récit : http://www.ac-grenoble.fr/ecole/lanc[…] et http://tazieff.fr/bilan-du-sejour-a-nicolosi/). L’accueil a été chaleureux et, bien que la langue choisie pour le projet soit le français, des élèves italiens qui n’apprennent pas tous le français ont pris part aux échanges. À ce jour, deux échanges épistolaires, traditionnels, par la poste, ont été effectués -présentation des élèves, de la région-, l’idée est de présenter les volcans et paysages européens afin que les élèves prennent conscience de leur patrimoine commun en découvrant la réalité structurale de l’arc péri-alpin. Il s’agit de mobiliser la fascination naturelle qu’exercent fontaines et torrents de lave pour pousser la porte de la géologie et s’initier à la lecture de paysage de territoires de proximité fortement marqués par le volcanisme. Le paysage devient un terrain privilégié pour l’éducation à l’observation, à l’interrogation, à la recherche de réponses et de savoirs, à la méthode scientifique, à la découverte des relations profondes, naturelles et humaines, que tissent ses éléments constitutifs. Cette approche se veut européenne, transversale, interdisciplinaire. Le projet ambitionne d’explorer les possibilités de liens pédagogiques entre les classes d’âge (de 9 à 18 ans).
Une première visioconférence sera organisée en juin : l’école dispose d’un TBI et l’Istituto comprensivo de Nicolosi est également doté de technologies de pointe.
Le rôle de l’élève est également au cœur du projet qui veut faire des élèves « les éducateurs de leurs pairs ». Des liens ont été établis avec le Collège de Privas, afin que le projet puisse être vécu par les élèves de l’école (CM) qui intègreront le collège l’année prochaine. Les échanges collège/école sont ainsi assurés par, outre la présentation et le vécu du projet, du prêt de matériel et des visites du Musée de la Terre en cours de création au sein de l’école.
Chaque établissement prend en charge une partie du projet : réalisation d’une mallette pédagogique avec des expériences et organisation de randonnées géologiques contées (Privas), maquettes volcaniques (Allemagne), exposition sur l’histoire de la volcanologie contemporaine (Belgique) musée du volcanisme et dossier de presse du projet (Italie).
L’école de Lancelot participera à la fête de la science en octobre 2012 (http://www.fetedelascience.fr/) et le point d’orgue du projet est prévu en mai 2014, date à laquelle on commémorera les cent ans de la naissance d’Haroun Tazieff avec la réunion de tous les partenaires européens qui présenteront à cette occasion leur mallette pédagogique mobile à Privas.
Le volet linguistique n’est pas au cœur du projet mais, côté italien, media et liceo voient les élèves francophones impliqués.
Côté français, le collège Bernard de Ventadour Privas dispose d’un enseignement en LV2 italien : ce projet devrait très certainement interpeller les collègues italianistes et créer un vivier de nouvelles recrues pour l’italien.
RLS RADIO
Un premier projet de création et de diffusion d’œuvres sonores, Artssoniques est l’antichambre du projet de RLS Radio.
Jean-Baptiste Prévot, enseignant en histoire et Frédéric Mathevet, enseignant et docteur en arts plastiques ont souhaité « faire pratiquer les élèves » du Collège Anceau de Garlande de Roissy-en-Brie en créant une radio en milieu scolaire (http://www.anceaudegarland[…] et http://www.dailymotion.com/video/xikam4_la[…]).
À la rentrée 2011, une classe est choisie, une classe de 4ème qui ne compte pas d’options, afin de ne pas surcharger les emplois du temps. Toutes les disciplines sont concernées, à l’exception des mathématiques. La radio est véritablement un projet disciplinaire où « le micro remplace la copie double ». La séquence radio permet à l’élève de mettre en forme le savoir qu’il a préalablement construit, de le vivre et de l’habiter. Après une période d’« incitation » qui permet d’établir le sujet, vient le moment de « la production qui est l’élément central de la séquence » et ensuite le moment de « la remédiation » (phase d’écoute collective et d’évaluation), sans lequel la pratique perd de son intérêt »
L’expérience est menée entre autre en langues vivantes : anglais et espagnol, le collège ne proposant pas l’enseignement de l’italien. Les émissions ne suivent pas un rythme régulier, elles sont produites en fonction des contenus du cours qui peut se prêter ou pas à ce support.
En anglais (LV2), la séquence revêt des formes journalistiques avec les thèmes de la météo ou de la présentation de soi. Une fiction est également développée, permettant entre autres choses les descriptions et l’utilisation du futur.
En espagnol (LV2), le niveau débutant des élèves limitent les possibilités, cependant la météo est également abordée ainsi que la géographie.
Le média radio exige une écriture oralisée qui correspond précisément à l’équilibre recherché en classe de langues -passage de la théorie à la pratique- et permet à l’élève de gagner en assurance. Un autre intérêt, pour les établissements ne disposant pas de labos de langues est de pouvoir se réécouter parler.
Question matériel, le projet a pu être mis en œuvre grâce à l’obtention d’une salle particulière, comportant une table de mixage, des enceintes, des micros et 2 ordinateurs installés autour d’une table ronde. Une deuxième petite salle équipée de 3 ordinateurs et de 3 micros permet aux élèves de préparer le montage pour l’habillage des textes. Une période de formation s’en est suivie, tant pour les enseignants que pour les élèves qui doivent être autonomes techniquement.
Les émissions de RLS radio sont diffusées sur le web, lié au site internet du collège.
Jean-Baptiste Prévot insiste sur le rôle différent de l’enseignant et sur la perception qu’en a l’élève : l’enseignant porteur d’un discours magistral fait place à l’accompagnateur, au technicien répondant aux besoins de l’élève-producteur.
Une « heure radio » demandée pour la rentrée 2012, devrait permettre d’asseoir le projet et de dégager des séquences de pur enregistrement à partir des productions faites en cours.
Sur le site du Café
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