François Jarraud
Si l’on doit retenir une information de ce mois de mars, ce sera le sondage réalisé auprès des lecteurs du Café pédagogique sur les propositions des candidats à la présidence de la République. La grande surprise c’est que les enseignants sont beaucoup plus ouverts à des transformations, sur le statut, les rythmes scolaires, à condition de connaître une double réévaluation. Le relèvement salarial, bien sur, mais aussi la revalorisation morale qu’apporte la certitude de travailler pour un Etat avec lequel on partage des valeurs et les moyens de les défendre.
L’éducation est-elle vraiment au coeur de la campagne des présidentielles ? Jusqu’à aujourd’hui on peut répondre positivement. Les grands candidats ont consacré à ce thème un grand discours. François Hollande en a fait vraiment le centre de sa communication, entraînant les autres candidats sur un terrain qu’il maitrise… Mais les temps semblent changer. Une nouvelle étape dans la campagne semble se dessiner qui pourrait rejeter l’Ecole loin du centre des préoccupations.
Ce qui est certain c’est que cette élection sera décisive pour l’Ecole. Deux modèles s’affrontent, radicalement opposés. Alors que la gestion était au centre du débat scolaire depuis des années, ce sont maintenant les visions de l’Ecole qui s’affrontent. Dans quelques semaines nous saurons si la France s’engage dans le chemin de la mise en concurrence des établissements et peut-être à terme de leur privatisation, ou sur celui d’une école républicaine rénovée.