Par François Jarraud
« Culture lycée » prolonge Ciné lycée..…
Prenons soin de l’éducation
Professionnel : Des mouvements se durcissent l Ecole et crise de l’autorité l 40 000 signatures pour les Rased l Les syndicats boycottent le CSFPE l Modifications du CAPLP l Présidentielle : Le Dossier du Café.
Rencontre sur l’alternance l Semaine de l’orientation au CIDJ.
ORME : Quel avenir pour les ressources numériques éducatives ? l La meilleure école du monde l Lisbonne : La crise et l’école….
L’EIST …
Deux nouvelles ressources sur Culture Maths l Mille lieux d’histoire et de mémoire l Un Pacte mondial pour la gestion de l’eau.
« Culture lycée » prolonge Ciné lycée
Luc Chatel et Frédéric Mitterrand ont inauguré le 21 mars la plateforme Internet « Culture Lycée ». Un nouveau service qui permettra de faire des soirées télé en lycée. Sympa…
Culture lycée est un clone de la plateforme Ciné lycée inaugurée en mai 2010, développée par France Télévision pour les ministères de la Culture et de l’éducation nationale. Le principe en est le même. Le lycée utilisateur met en place une équipe qui va programmer les séances. C’est certainement le point le plus positif du projet que de faire participer des lycéens et des enseignants à une activité communautaire dans l’établissement. Toute la plateforme est conçue dans cet esprit.
Avec Culture lycée les établissements peuvent proposer des projections collectives d’une soixantaine d’oeuvres qui viennent en complément des films que proposent Ciné lycée. Il y a du théâtre (le Dom Juan de Bluwal, Le roi se meurt de Werler par exemple), de l’opéra (L’oiseau de feu dirigé par Boulez par exemple), de la danse (Carmen de Roland Petit), des documentaires (sur Monet, Cézanne etc.). Au total un catalogue d’une soixantaine de vidéos qui tournera tous les mois. Culture Lycée promet des dossiers pédagogiques fournis par le CNDP pour chacune. Le fonds est fourni par France Télévision, représenté par Bruno Patino et Amel Cogard.
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L’Éditorial de Francois Jarraud
Prenons soin de l’éducation
Depuis le forum des enseignants innovants de Lisbonne, nous entendons les échos de la frayeur française, les résonnances d’un acte que l’on ne saurait envisager. Ici, nous ne sommes pas les seuls à vivre notre école portes ouvertes sur les évènements, recueillant les élans positifs de riches interactions mais aussi les effluves d’une époque anxiogène. Portugais et grecs témoignent des effets de la crise sur leur propre quotidien et celui de leurs élèves, de leur école.
L’école imperméabilisée n’a sans doute jamais existé. La lancinante interrogation sur son rôle, sa place face aux évènements qui viennent la percuter, directement ou par ricochets traverse bien des esprits. Mais là encore, ce sont les frontières de l’école qui doivent s’ouvrir pour inclure toutes les acceptions de l’éducation, tous les acteurs qui s’y emploient, parents, associations culturelles, sportives, d’éducation populaire, collectivités territoriales. Comprendre les évènements, prendre du recul, se garder de la vague d’émotion pour envisager une réponse construite et pensée, tous ces efforts paraissent essentiels. L’emprise de l’actualité nous empêche de temps à autre d’observer ces principes. La réaction prend le dessus, mais après tout est ce si dommageable ?
Que ce soit l’acte d’un fou ou les coups de buttoir de la rigueur, lorsque les fondations de l’école vacillent dans une secousse sismique avec ou sans répliques, l’union nationale ne peut être de façade. L’école a besoin de soins et de considération pour fonder, partager des valeurs démocratiques, humaines. On craint lorsqu’elle sera à deux voire trois vitesses, de constater l’effritement de cette base de valeurs communes. Un enseignant grec rencontré au forum me confiait qu’il ne rencontrait aucun souci dans ses projets puisqu’il enseigne dans une école privée alors que les écoles publiques devaient renoncer à certaines initiatives faute de moyens. Autre témoignage, celui de Carlos Trincao, enseignant portugais engagé dans un ambitieux projet e-twining. Les financements européens lui permettent de poursuivre et même d’envisager de nouvelles initiatives.
Ce ne sont que deux témoignages dans une actualité vive qui incite à s’enfermer plutôt qu’à s’ouvrir à la diversité des approches, à des diversités territoriales. Ils illustrent aussi une nécessité : l’éducation est une ambition dont aucune société ne peut se priver au risque que les valeurs s’effritent et que la division ne s’instaure en profondeur, une division source de barbarisme.
Monique Royer
Professionnel : Des mouvements se durcissent
La suppression massive de postes dans l’enseignement professionnel (près de 4000 selon la Cgt), du fait de la RGPP et du bac pro en 3 ans au lieu de 4, se traduisent par des situations très difficiles dans de nombreux lycées. Le premier effet c’est le durcissement des conflits. Ainsi en région parisienne, le lycée Valmy de Colombes est en grève depuis le 15 mars. Le 21 il manifestait devant l’inspection académique à l’occasion du comité technique départemental. Trois postes sont supprimés dans ce lycée. A Evry, le lycée Perret prépare une occupation jeudi et vendredi. Des heurts entre les élèves et la police ont eu lieu le 21.
Une nouvelle source de conflit vient d’apparaitre : les mutations. Du fait des suppressions de postes, le mouvement est devenu très difficile. Le Snetaa Fo signale que « de nombreux collègues avec de très gros barèmes ne mutent plus ». Des académies sont nettement difficiles : Limoges, Clermont-Ferrand par exemple. Sur 150 enseignants particulièrement en difficulté, seulement 22 auraient eu une réponse acceptable.
Ecole et crise de l’autorité
« L’autorité éducative n’est pas le problème des seuls enseignants et éducateurs. Sa crise ne renvoie ni à un complot « pédagogiste », ni à une fatalité sociologique; elle appelle, fondamentalement, un sursaut collectif: celui d’avoir ensemble le courage d’éduquer et de prendre, enfin, notre responsabilité à l’égard du futur. Il est temps. » Dans le Huffington Post, Philippe Meirieu aborde la question de l’autorité pour appeler au sursaut.
« Est-il vraiment possible, aujourd’hui, d’exercer, dans la classe, une autorité qui impose aux élèves de surseoir à leurs pulsions quand, toute la société, autour d’eux, leur susurre en permanence: « Fais ton caprice! Demande, exige, consomme… cela fait marcher le commerce!? », demande P Meirieu. « Comment notre société peut-elle demander aux enseignants de mettre leurs élèves au travail chaque matin quand elle laisse se développer sans aucun contrôle, avant l’école, des programmes télévisés à destination des enfants, constitués de dessins animés régis par la surenchère de la violence et entrelardés de publicités toutes plus racoleuses les unes que les autres? Comment exiger un minimum de civilité et d’écoute respectueuse de la part de nos enfants dans les institutions publiques quand la dérision et la violence verbale sont devenus le mode d’expression dominant des adultes?… Nous ne ferons donc pas l’économie d’une réflexion et d’une action collectives sur le statut de l’enfant aujourd’hui ». Philippe Meirieu attaque aussi les traditionnalistes de l’Ecole.
40 000 signatures pour les Rased
« Attaquer les RASED, c’est supprimer le regard spécifique des enseignants spécialisés sur les élèves en difficulté; c’est laisser des enfants, pour lesquels la réponse pédagogique du maître de la classe n’est pas suffisante, s’enfoncer résolument dans l’échec scolaire, la violence ou l’exclusion; c’est ne plus accompagner les familles et laisser des enseignants désarmés par des enfants qui n’apprennent pas; c’est externaliser la difficulté scolaire vers le secteur privé ». La pétition pour sauver les Rased, lancée par les associations professionnelles (AFPEN, FNAME, FNAREN, ANCP), la Fcpe et les syndicats (CGT Educ’action, SE-UNSA, SGEN-CFDT, SIEN-UNSA, SNPI-FSU, SN PsyEN-UNSA, SNUipp-FSU, SUD-éducation) approche des 40 000 signatures. De nombreux experts du monde éducatif ont signé le texte (Meirieu, Ouzoulias, Boimare, Lelièvre etc.).
Les syndicats boycottent le CSFPE
Les syndicats ont refusé de siéger au Conseil supérieur de la Fonction publique de l’Etat (CSFPE) le 21 mars retardant ainsi l’adoption de textes.
C’est une véritable guerre de tranchée que se livrent le gouvernement et les syndicats. Voulant à tout prix faire passer ses textes avant le changement de gouvernement, l’Etat accélère les processus et ne négocie pas. On l’a vu récemment à propos du texte sur l’évaluation des enseignants maintenu malgré une opposition unanime. Ce texte sera présenté au CSFPE le 26 mars.
Les syndicats Cfdt, Cftc, Cgt, FO, Fsu, Solidaires et Unsa, dénoncent » une parodie » et « demandent d’entendre les sujets prioritaires pour les agents et leurs représentants : requalification des corps d’infirmières et infirmiers de l’Etat, extension de l’action sociale à l’ensemble des agents publics de l’Etat ».
Modifications du CAPLP
Le Journal Officiel du 21 mars publie un arrêté apportant des modifications aux épreuves du Caplp en maths – physique, langues – lettres .
Présidentielle : Le Dossier du Café
Avec la publication hier du Guide pédagogique, s’achève le dossier Présidentielle. Il comprend 4 parties :
– les programmes des candidats
– le bilan éducatif de N Sarkozy
– les choix des enseignants (sondage)
– le guide pédagogique
Rencontre sur l’alternance
Comment trouver une formation complète et rémunérée ? Quel profil pour réussir en alternance ? France 5 et Pôle Emploi organisent le 30 mars à 14h30 à la Cité des sciences et de l’industrie (Paris), une rencontre avec des responsables de l’alternance de plusieurs entreprises.
Semaine de l’orientation au CIDJ
Du 27 au 30 mars, le CIDJ à Paris organise 4 journées pour l’orientation. Mardi 27, c’est « découverte des métiers du tertiaire » en présence d’enseignants et de professionnels. Jeudi 29, la journée est dédiée aux métiers techniques, industriels et à l’artisanat. Le mercredi , le CIDJ vous invite à des entretiens d’orientation personnalisés. Enfin le vendredi 30 est réservé aux jeunes en situation d’handicap avec l’association ARPEJEH.
ORME : Quel avenir pour les ressources numériques éducatives ?
Comment repenser les relations entre virtuel et présentiel ? Comment mettre les ressources existantes à disposition des élèves ? Comment gérer les communautés numériques éducatives ? Le CNDP, la Dgesco se sont posé ces questions lors de la seconde journée de l’ORME 2012.
La meilleure école du monde
Pourquoi l’école finlandaise fonctionne-t-elle si bien ? Quel rôle joue l’architecture dans cet accomplissement ? L’Institut Finlandais de Paris apporte des réponses à ces questions avec l’exposition « La meilleure école du monde », inaugurée le 21 mars.
Du 22 mars au 28 avril, l’exposition « La meilleure école du monde » dresse le portrait du système scolaire finlandais, de son rôle essentiel dans le développement d’une société égalitaire ainsi que de l’évolution de l’architecture scolaire à travers les âges. Ce n’est que depuis 10 ou 15 ans que l’enseignement s’est transformé en un apprentissage multiforme et qu’on a commencé à intégrer dans les nouveaux bâtiments scolaires des espaces réellement adaptés aux méthodes pédagogiques contemporaines.
Lisbonne : La crise et l’école
Cette seconde journée du forum PIL de Lisbonne nous emmène à l’école Vasco de Gama de Lisbonne. « L’école développe nombre de projets innovants en s’appuyant notamment sur les labtops distribués par l’état dans le cadre du programme Magalhès. Au CDI des élèves jouent sur ordinateur, certains sont sur leur page Facebook, d’autres sont rassemblés autour d’une vidéo. Dans la salle de technologie, six élèves s’entrainent avec leurs robots construits en Légo, ils préparent une rencontre avec d’autres écoles ». Mais la crise est aussi passée par là..
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L’EIST
Quel jugement porter sur l’enseignement intégré des sciences et de la technologie (EIST) au collège ? C’est une vieille étude (2009) que le ministère publie dans un numéro des Dossiers évaluation et statistiques. Elle fait un bilan et réfléchit aux conditions du succès de l’EIST. Pour cet enseignement intégré les professeurs de SVT, physique chimie et technologie acceptent d’enseigner chacun les trois matières de façon à faciliter al transition de l’école au collège et à enseigner autre ment les sciences. L’enquête porte sur le petit nombre d’enseignants expérimentant l’EIST. Depuis l’EIST a été élargi à davantage d’établissements et donc à des enseignants qui ne sont pas volontaires.
L’enquête révèle l’importance du travail en équipe des enseignants. « Le travail d’équipe, qui part d’une « faiblesse » des enseignants dans l’EIST, puisque nul ne maîtrise les connaissances et compétences de ses collègues, va devenir la force de cet enseignement : les professeurs, contraints de travailler ensemble, vont non seulement mutualiser leurs connaissances disciplinaires, mais aussi préparer leurs séances en commun, réfléchir à leurs façons de faire, à leur progression, à leur démarche », explique l’étude. Au final, c’est « la façon d’enseigner de chacun » qui est bouleversée.
Quel bilan ? Pour les élèves, « les professeurs confirment que le rapport au savoir des élèves et le sens qu’ils donnent à leurs apprentissages se sont améliorés : l’expérimentation a permis aux élèves de développer « leur intérêt pour les sciences et la technologie », « leur motivation scolaire », « leur ouverture sur le monde » et « leur intérêt pour leur propre discipline ». Il semblerait que l’ensemble de ces effets aient permis dans trois-quarts des cas une amélioration de la réussite scolaire en science et en technologie ». Mais pas pour tous. L’EIST ne se présente donc pas comme une réponse satisfaisante face à l’échec scolaire.
Deux nouvelles ressources sur Culture Maths
Le site national CultureMATH livre deux nouvelles ressources : une conférence intitulée « Quelques problèmes mathématiques issus de l’océanographie », par Laure Saint Raymond et le troisième chapitre du dossier « Le théorème des restes chinois » : « Un florilège de problèmes anciens », D. Daumas, M. Guillemot, O. Keller, R. Mizrahi, M. Spiesser. Cet article est accompagné d’une séquence de travail scénarisée intitulée « La formulation d’un algorithme par al-Haytham ».
Mille lieux d’histoire et de mémoire
Musées, archives, médiathèque, monuments, la Maison de l’histoire de France propose une carte interactive de 1000 lieux d’histoire et de mémoire. Une recherche par période est possible.
Un Pacte mondial pour la gestion de l’eau
69 organisations de bassin du monde entier ont signé le 16 mars un « Pacte mondial » pour une meilleure gestion des bassins. Les signataires s’engagent entre autres à s’entendre pour une gouvernance de l’eau.
le Cafe
La semaine dernière dans le Café…
La sélection d’articles de la semaines.
Les anciens Expresso ?
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