Par Françoise Solliec
Pourquoi les élus socialistes du Conseil régional d’Ile de France ont-ils souhaité faire de la lutte contre le décrochage scolaire une grande cause régionale ? Guillaume Balas, président du groupe socialiste à l’assemblée régionale, s’explique sur cette question.
Il faut savoir que l’exécutif n’est pas la seule instance habilitée à proposer des délibérations à l’assemblée, les groupes politiques ont aussi cette capacité, déclare en préambule Guillaume Balas. Les élus ont été très sensibles aux résultats de Pisa et à la récente étude de l’OCDE, selon laquelle la France est le seul pays dans lequel le taux de scolarisation recule. Certes, le problème du décrochage scolaire n’est pas nouveau et il existe de nombreux dispositifs régionaux, mais il ne semble pas que quiconque soit en mesure d’énoncer un constat complet sur l’Ile-de-France. Il y a beaucoup d’études partielles, mais pas de diagnostic partagé. Le groupe socialiste a donc souhaité s’engager dans cette action, aux côtés d’Henriette Zoughebi, vice-présidente chargée des lycées et de la politique éducative : la dimension régionale a du sens pour un phénomène aussi complexe et dans lequel intervient une multiplicité d’acteurs.
Un financement de plusieurs millions d’euros a été voté dans ce cadre. Il s’agit d’abord d’organiser des assises régionales en septembre, dans lesquelles deux études, l’une plus qualitative, l’autre plus quantitative serviront de base à ces constats partagés. Parallèlement, l’ensemble des acteurs (éducation nationale, parents, associations, collectivités, dispositifs locaux) sera réuni en groupes de travail afin de mettre en commun études et bilans des actions menées. La région n’est pas une actrice directe, constate Guillaume Balas, mais l’élève ne peut pas non plus être considéré comme dépendant seulement d’un établissement scolaire. Des considérations comme le logement, les transports, le milieu personnel, social et culturel entrent en compte. Il doit donc recevoir un traitement personnalisé, mais aussi être traité comme un projet collectif.
Du fait de la diversité des acteurs et des actions, il existe de nombreuses disparités. Il y a aussi des territoires où le travail est moins important. Il faut donc agir pour que l’ensemble des dispositifs fonctionne mieux et de manière plus coordonnée, d’autant que l’éducation prioritaire n’est plus un levier gouvernemental fort. Les mouvements d’éducation populaires peuvent apporter toute leur expertise et la relation avec les parents doit être resserrée : il est important qu’ils soient impliqués dans la réussite de leurs enfants. Les assises de septembre sont une rencontre importante, mais elles ne sont pas conçues comme un événement d’affichage ; « ce n’est qu’une étape » déclare Guillaume Balas, des actions suivront.
La demande d’action collective ainsi formulée se mène sur plusieurs fronts. Henriette Zoughebi est l’interlocutrice toute désignée des recteurs et des cadres de l’éducation nationale, Guillaume Bals s’est plutôt chargé des rencontres avec les associations et les acteurs politiques et institutionnels. Dans ce travail, le cadre du lycée est largement dépassé : le décrochage scolaire apparaît comme un processus dont il faut maîtriser toute la chaîne. Heureusement il existe déjà nombre de possibilités d’aide régionale sur la prévention du décrochage et l’accès à la culture, mais que faire lorsqu’un élève doit effectuer plus de 2 h de transport par jour ?
La région a décidé d’abonder des établissements et des initiatives d’associations dans cette lutte contre le décrochage scolaire. Des interactions sont possibles avec d’autres collectivités, mais elle souhaite aussi une réforme en profondeur de l’éducation : plus d’égalité, une réflexion sur les rythmes scolaires, une meilleure orientation. Le travail complémentaire avec des associations et les parents y sera un élément important.
Jean-Paul Huchon en visite à l’AFEV
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Sur les ite des élus socialistes franciliens
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