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Comme
à son habitude, le GFEN pose de bonnes questions. Celles des
relations entre parents et école, au menu de ces cinquièmes Rencontres
Nationales, pourrait s’apparenter à un serpent de mer ou à un
marronnier. Caricaturons : d’un côté, des enseignants qui ont
l’impression d’être bien seuls face à des normes éducatives de plus en
plus flottantes, de l’autre des parents qui suspectent les enseignants
de vouloir faire leur éducation. Plus savamment dit, une norme
scolaire centrée sur la transmission de la culture et des savoirs, face
à une société qui élève un Veau d’Or à la consommation et à l’individu.
La tentation du « chacun chez soi » pourrait donc être grande, pour ne
plus se prendre la tête avec les conflits de norme : « stop aux devoirs
à la maison qui transforment la cuisine en enfer » protestent les uns,
« qu’on nous laisse enseigner en paix » sont tentés de répondre les
autres, harassés du sentiment de ne plus pouvoir faire leur travail.
Convoqués
comme experts dans le débat, les universitaires sont-ils légitimes ?
Voilà qu’ils refusent les clivages trop simplistes : non, les parents
les plus pauvres ne se désintéressent pas de la scolarité, ils ne
savent juste pas comment faire, ne comprennent pas toujours ce qu’on
attend d’eux, et se résignent à l’impuissance des fatalités lorsque ça
devient difficile. Oui, les « devoirs » sont nécessaires aux
apprentissages, le tout est d’en faire un objet de pensée pour savoir
ce qu’on peut donner à faire, où on doit apprendre à le faire, et ce
qui est légitime d’attendre à chaque âge, en fonction des savoirs qu’on
veut transmettre. Bon, le problème, avec les universitaires honnêtes,
c’et qu’ils ne désignent pas d’emblée les coupables, d’un camp ou de
l’autre…
C’est
de la salle, en pleinière, qu’une voix anonyme change de grille
d’analyse : « mais vous ne voyez pas
que certains ont intérêt à la perpétuation des ces antagonismes, de ces
exclusions, de ces inégalités ? ». Sans doute pressée de
reprendre la Bastille, elle définit une autre « lutte des classes »,
renvoyant parents et enseignants des classes moyennes à leurs
responsabilités. La salle, composée d’enseignants engagés, mais aussi
de travailleurs sociaux, d’étudiants ou de salariés des collectivités
territoriales, opine : quand les inégalités sociales sont si
flagrantes, l’Ecole peut-elle suffire ?
Pourtant,
tous les ateliers proposés donnent des exemples de projets, de
démarches, d’expériences qui tentent de soulever les montagnes, avec
toujours la même conclusion : c’est parce que je te présume capable que
tu le deviens… Peut-on, au-delà des anathèmes, appliquer la maxime
aux enseignants ? « Faut-il encore qu’on leur en donne les moyens », avec
les postes et la formation, demandent les syndicats. « Faut-il aussi
qu’ils osent en faire un défi collectif » a aussi répondu le président
du GFEN, et que la Nation « se ressoude autour de l’Education-promesse
d’avenir »…
Bon,
c’est en marche, non ?
Comment
ça, « pas sûr » ?…
Ah
ce que vous pouvez être négatif…