Par François Jarraud
Assouplissement scolaire : » La réforme nuit aux élèves des milieux défavorisés, car elle entérine un renoncement à une éducation de qualité dans tous les établissements » – N. Mons.
Valses pour l’Elysée
Chronique de la carte scolaire l L’enseignement catholique distribue ses pertes d’emploi l Alternance en 4ème : Recul inacceptable pour la Fcpe l Etats-Unis : Le mouvement des « indignés de l’éducation » se prépare.
Des chats sur les prépas l Le Printemps des poètes pour les petits l Quatre jours d’immersion en université.
Histoire-géo Première S : Comment s’en sortir ? l Michel Fayol : l’acquisition du nombre…
L’international au colloque de l’ AFAE …
Ma Cyberentreprise, une expérience innovante d’apprentissage l 2012 : Année internationale de l’énergie durable pour tous l 2018 : Ciel ! Ma géographie a disparu !
Assouplissement scolaire : » La réforme nuit aux élèves des milieux défavorisés, car elle entérine un renoncement à une éducation de qualité dans tous les établissements » – N. Mons
» Aucun bilan officiel n’a été fourni par le ministère, alors qu’il s’agissait de la promesse phare de la campagne présidentielle de 2007″. Nathalie Mons, maître de conférences en sociologie à l’université de Paris-Est, vient de terminer une recherche qui porte sur la genèse et la mise en œuvre de la politique d’assouplissement de la carte scolaire de 2007 à 2011. Suite à la sortie de différentes études visant à évaluer les effets de cette politique, elle revient sur la complexité d’une telle évaluation. Et elle demande la libération des études « détenues » par le ministère…
Depuis dix jours, différentes études ont été publiées pour tenter d’évaluer les effets de la réforme de la carte scolaire, elles semblent présenter des résultats divergents.
Plutôt que divergents, ces résultats sont complémentaires. Certaines analyses privilégient des données macro nationales et nous renseignent ainsi sur l’ampleur de la mise en œuvre de cette réforme sur l’ensemble du territoire, ce qui est un point central en termes de politique publique. Mais ce niveau d’analyse national peut évidemment s’avérer trop distant pour pouvoir révéler certains phénomènes ponctuels. A l’opposé, d’autres recherches ont travaillé davantage des terrains départementaux spécifiques et peuvent de façon approfondie nous renseigner sur les processus en jeu et les effets particuliers de la réforme dans ces contextes, sans qu’évidemment leurs conclusions puissent être généralisées au niveau national puisque ces études ne prétendent pas viser un objectif de représentativité. Dans le cas de cette politique de la carte scolaire, ces recherches s’avèrent cruciales, car nous observons à la fois de fortes disparités dans la mise en œuvre de cette politique selon les départements et, au moins durant les trois premières années, des effets de déstabilisation très importants sur certains établissements qui accueillent déjà des populations scolaires en difficulté. Donc même si ces effets sont circonscrits dans l’espace, ils questionnent fortement la pertinence d’une telle politique.
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L’Éditorial de François Jarraud
Valses pour l’Elysée
Echange ancien ministre contre ancien conseiller présidentiel. Plus que des hommes ce sont des moments d’histoire qui permutent.
Lundi 20 février, Claude Allègre a annoncé que finalement il choisissait Sarkozy. Au même moment, Dominique Antoine, ancien conseiller Education de N. Sarkozy optait pour Hollande. Pour mener la bataille contre les enseignants Claude Allègre est sans doute un symbole intéressant. Au final il ne reste de son passage rue de Grenelle que cette image du politique venu de la gauche qui remet les professeurs à leur place. Un symbole qui aurait pu doublement servir le président mais dont la valeur s’est dépréciée depuis toutes ces années de rupture avec le PS. La défection de Dominique Antoine est plus surprenante. Voilà l’ancien directeur de cabinet de X. Darcos qui complimente V Peillon sur ses objectifs pédagogiques. L’ancien conseiller Education de Sarkozy qui applaudit à la création de 60 000 postes…
Le grand intérêt du passage à gauche de D Antoine c’est le tableau qu’il dresse de l’entourage élyséen. « Je m’en suis longtemps voulu de n’avoir pas pu me faire entendre du président », écrit D Antoine dans Le Monde. « Avec le recul, je pense que c’était mission impossible ». D Antoine décrit l’Elysée divisé en trois cercles. Les conservateurs voulant « rétablir l’autorité des savoirs et des professeurs ». Les libéraux voulant appliquer les lois du marché à l’Ecole. Et les budgétaires obsédés par les économies. Tous, « ils idéalisaient l’éducation nationale mais ne l’aimaient pas ». Cette description des cercles élyséens est intéressante. On pourrait sans doute mettre des noms sur ces courants et expliquer des évolutions, comme celle de l’assouplissement de la carte scolaire, par leurs influences.
Pourtant ce serait considérer que l’Elysée n’a pas eu de politique éducative. Or il y en a bien une, inscrite dans les documents de la RGPP dès ses débuts, poursuivie jusqu’à cette campagne et qui s’affirme de jour en jour. Elle devrait être clairement revendiquée par le candidat dans sa campagne. Cette politique c’est celle des pays anglo-saxons : les lois du marché appliquées à l’Education, permettant dans l’esprit de ses initiateurs, aux plus méritants de l’emporter et obligeant tout le système à s’améliorer sous le poids de la concurrence. « L’assouplissement » de la carte scolaire en est un élément : on met les écoles en concurrence et on laisse mourir les « moins bonnes », comme si toutes les écoles avaient les même cartes en main. L’aboutissement se lit en Angleterre : c’est la privatisation de l’école publique confiée à des entreprises qui y dégagent des profits et de bons résultats à des évaluations nationales dont on découvre finalement tous les biais…
Ce qui a manqué à N Sarkozy ce n’est certainement pas une vision de l’Ecole. Ce sont des hommes pour la porter. Robien, Darcos ont fini dévorés par la rue de Grenelle et ont sombré dans l’oubli. Seul Luc Chatel semble inusable. C’est son ministère qui est à bout.
Chronique de la carte scolaire
Au fur et à mesure que se tiennent les CDEN, le mécontentement monte devant les suppressions de postes. Les rectorats rendent leurs verdicts, les 14 000 suppressions de postes annoncées pour 2012 se concrétisent. La presse quotidienne régionale rend compte des mouvements locaux de protestation qui accueillent les fermetures de classe et les coups portés aux Rased. Parents, élus, enseignants ne se mobilisent un peu partout, les petites rivières locales deviendront elles un fleuve tumultueux ?
En Haute Normandie le mouvement se poursuit le 20/02 : à Longueville, et Saint-Étienne-du-Rouvray, les écoles sont occupées. Plus de six cents signatures ont été récoltées par le collectif des parents d’élèves de l’école Schuman de Saint André dans le Nord. A Estrées et à Joncourt, dans le Nord toujours, les parents d’élèves ont occupé les écoles le 20 février. A Bohain en Vermandois dans l’Aisne, la colère monte et les parents se sont donné rendez-vous devant la mairie le 21 en fin d’après midi. Face à la mobilisation des parents et des élus vendredi, le CDEN prévu à Pau le 18 a été reporté. Celui d el’Hérault a voté le 15 février contre les suppressions de postes. Deux à trois cents manifestants ont occupé le 18 février le parvis du palais de justice de Rouen suite à l’annonce de la fermeture de soixante-seize classes en Seine-Maritime. A La Souterraine (23), les parents d’élèves se donnent rendez-vous à la gare le 22 en fin d’après midi. Le collège Vercingétorix de Montech sera en grève le 1er mars. A Marseille, les enseignants du lycée Poinso-Chapuis sont en grève le 21 février. Ceux du collège Manet de Villeneuve-la-Garenne (92) ont écrit à N Sarkozy. A Dijon, les enseignnats du lycée Castel se battent pour garder leurs BTS CGO et MUC et le bac hôtellerie. A Hellemmes (Nord) les parents occuperont l’école ce soir.
En Eure et Loir, le Snuipp dénonce « la valse des remplaçants« . Pour Jean-Christophe Rétho, secrétaire départemental, interrogé par le Café, il est fréquent de voir un remplaçant appelé à peine arrivé dans une école pour repartir dans une autre où les parents se sont pleins. « UNe vingtaine de remplaçants sont déjà affectés sur des postes fixes et les autres ne suffisent pas » dans un département où les enseignantes sont jeunes et partent en congé de maternité. Le CDEN se réunit le 23. Le département devrait perdre 31 postes.
L’enseignement catholique distribue ses pertes d’emploi
Selon Enseignement catholique actualités, l’enseignement catholique a entériné le partage des postes supprimés. Il rendra 870 postes qui seront prélevés pour l’essentiel sur les dotations des collèges (500) et les fermetures de petites structures. A cela s’ajoutent 100 emplois qui seront dégagés pour créer de nouvelles structures en Guyane, à Mayotte, à Pontoise et Louvres (95).
Alternance en 4ème : Recul inacceptable pour la Fcpe
« On voit mal comment l’alternance dès la classe de 4ème pourrait permettre aux élèves d’acquérir les connaissances et les compétences pourtant inscrites dans les textes officiels et indispensables pour une poursuite d’études vers un diplôme qualifiant et pour leur insertion dans la société », écrit la FCPE après la publication du décret autorisant l’alternance après la 5ème. « Pour la FCPE, l’application de cette loi constitue un véritable recul : la règlementation européenne interdit le travail des enfants tant qu’ils n’ont pas quinze ans ; or, les élèves de 4ème ont rarement atteint cet âge et l’alternance suppose bel et bien qu’ils signent un contrat de travail ! »
Etats-Unis : Le mouvement des « indignés de l’éducation » se prépare
Du 30 mars au 2 avril, des milliers d’enseignants et de parents devraient occuper le ministère de l’éducation à Washington. A l’appel de United Optout National, un mouvement de parents et d’enseignants décidés à en finir avec l’évaluationnite, ils dénonceront la loi No Child Left Behind et Race to the Top. Ils dénoncent les trois concepts qui fondent encore le système : les tests d’évaluation, la concurrence et la punition pour les plus faibles.
Des chats sur les prépas
Mercredi 22 février, L’Etudiant organise deux chats sur les classes préparatoires. Vous pourrez poser vos questions sur les prépas HEC et littéraires de 14 à 15 h puis sur les prépas scientifiques de 17 à 18h.
Le Printemps des poètes pour les petits
Le Printemps des poètes 2012 a pour thème « Enfances ». Rue du monde a pris le thème à bras le corps et publie plusieurs albums magnifiques pour des lecteurs de 2 ans à l’âge adulte. « Pom Pom Poèmes » est une micro anthologie poétique accessible à partir de 3 ans. C’est un voyage ponctué de petits poèmes (Eluard, Carco, Desnos, Hugo, Jacob, Topor, Tzara etc.) qui s’appuient sur une mise en page graphique de très grande qualité (Candice Hayat). Un ouvrage magnifique pour lire à son enfant le soir ou pour offrir.
A Serres et C Hayat, Pom Pom Poème, Rue du monde 2012.
A partir de 8 ans, « Chaque enfant est un poème » puise aussi dans les anthologies poétiques pour évoquer le bébé, les gourmandises, le rêve, la classe etc. Une magnifique illustration.
JM Henry et S Larnicol, Chaque enfant est un poème, Rue du monde 2012.
Quatre jours d’immersion en université
Univ’d’hiver permet aux jeunes lycéens du territoire cergypontain de découvrir l’université et l’enseignement supérieur. Ainsi, ce sont plus de 140 volontaires qui, du 20 au 23 février prochains, sont attendus à l’université de Cergy-Pontoise (UCP) afin de se familiariser avec son environnement via des visites, ateliers et sessions d’information.
« Casser les préjugés sur l’université en invitant les lycéens à un séjour pédagogique de découverte était une première en France. Reconduire cette initiative c’est affirmer notre engagement pour l’égalité des chances » souligne Richard Pourret, chargé de mission égalité des chances à l’UCP. « Le succès de cette première édition Univ’ d’hiver a reflété le besoin de ces jeunes à mettre des images mais aussi des mots sur la notion d’enseignement supérieur » ajoute Sylvie Lemaître, vice-présidente de la Communauté d’agglomération de Cergy Pontoise, chargée de l’enseignement supérieur, l’éducation, la formation et l’insertion.
Univ’d’hiver se distingue de la plupart des autres programmes par sa logique non-élitiste (tous les parcours sont valorisés et pas seulement ceux dits d’excellence) et la variété des activités mises en œuvre pour avoir un impact réel sur les élèves participants (des matinées dédiées à la découverte des filières universitaires et des métiers sur lesquels elles débouchent, en présence de professeurs, d’étudiants et d’anciens étudiants aujourd’hui en activité ; puis des après-midi consacrés à des ateliers artistiques et sportifs ainsi qu’à la préparation d’un spectacle pour la soirée de clôture à laquelle les parents sont conviés).
Histoire-géo Première S : Comment s’en sortir ?
Changement de taille dans la série S, l’épreuve d’histoire-géographie du bac est devenue une épreuve anticipée que les candidats affrontent avec celle de français à la fin de la première. Pour brouiller un peu plus les cartes, elle comporte toujours une composition et des commentaires de documents. Et le programme de première ressemble à l’ancien programme de terminale ! A partir de là comment s’étonner que les enseignants aient des inquiétudes face à des élèves qui ont une année de préparation en moins. Pour tenter d’éclaircir le paysage, Laurent Wirth, doyen de l’Inspection générale d’histoire et géographie, décrypte pour nous épreuves et programme.
Michel Fayol : l’acquisition du nombre
C’est un très utile ouvrage que publie Michel Fayol, dans la collection « Que-Sais-Je ? », aux PUF, consacré à un chantier qui a structuré une partie de sa vie de chercheur : l’acquisition du nombre.
Observer, ou déduire ? A travers ces deux verbes pourrait se trouver résumé une des difficultés rencontrée par un enfant, puis un élève, dans l’acquisition du nombre. Difficultés inhérentes à tout apprentissage, précise l’auteur, mais qui lorsqu’elles persistent peuvent se transformer en véritables phobies…Au cours de l’histoire de la psychologie, nombre de chercheurs ont focalisé leurs travaux sur la manière dont l’enfant accède au nombre, et les conceptions piagétiennes sur les différents stades de développement sont encore largement présentes dans le débat et dans les conceptions sur l’enseignement. Mais, explique Michel Fayol, l’apport des neuro-sciences et des techniques d’imageries ont largement diffusé des conceptions plus cognitives, dans lesquelles différentes tâches spécialisées sont prises en charge par différents substrats cérébraux.
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L’international au colloque de l’ AFAE
« Qu’il s’agisse de la construction européenne, de l’impact des grandes enquêtes internationales de type PISA, de la circulation au-delà des frontières d’idées relatives à l’éducation – mais qui sont parfois originaires d’autres horizons politiques ou économiques – ou même des compétences nécessaires à nos élèves face à un marché du travail fortement internationalisé, des questions liées à des perspectives internationales font de plus en plus souvent irruption au coeur de nos pratiques professionnelles », écrit l’AFAE en présentation de son prochain colloque. Il se déroulera du 16 au 18 mars à Strasbourg avec comme problématique « les enjeux internationaux pour les professionnels de l’éducation ». Les inscriptions sont ouvertes. Au programme, JC Emin, JC Rouanet, JR Cytermann, etc.
Ma Cyberentreprise, une expérience innovante d’apprentissage
« Dans le cadre de l’enseignement d’exploration Principes Fondamentaux de l’Économie et de la Gestion en classe de seconde, nous avons choisi de travailler sur le thème de l’entreprise à partir d’un jeu sérieux : Ma cyber auto entreprise. L’objectif était de permettre aux élèves de pouvoir comprendre les mécanismes de fonctionnement de l’entreprise et à l’enseignant d’aborder le chapitre correspondant. Une expérience innovante d’apprentissage ». Jennifer Pasqué et Charles Pucheu-Planté racontent cette expérience.
2012 : Année internationale de l’énergie durable pour tous
Reconnaissant l’importance de l’énergie pour le développement durable, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé dans sa résolution 65/151, l’année 2012, Année internationale de l’énergie durable pour tous.
Un constat effroyable : près de 1,4 millaird de personnes n’ont toujours pas accès à une énergie moderne. Plus de 3 milliards dépendent du charbon et de la biomasse traditionnelle (bois, tourbe, résidus agricoles, …) comme source principale de combustible pour la cuisine et le chauffage. L’année internationale de l’énergie durable pour tous est l’occasion de sensibiliser les populations, les entreprises et les gouvernements à l’importance de l’accès durable à une énergie propre, abordable et fiable.
2018 : Ciel ! Ma géographie a disparu !
« Le savoir n’est plus du pouvoir. Il ne sert pas qu’à la production mais à la conscience universelle biosphérique. Il est « une expression de notre responsabilité commune à l’égard du bien-être collectif de l’humanité « . Récit d’une leçon de géographie en 2018 vue par Gilles Fumey…
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