Par François Jarraud
Le gouvernement britannique vient de faire sauter une digue qui protégeait l’Ecole des grands groupes privés. Le 28 janvier, affirme le Guardian, il a annoncé que les free schools , ces nouvelles écoles publiques confiées à la gestion privée, pourraient être gérées pour faire du profit. Aussitôt de grands groupes éducatifs ont commencé à communiquer en bourse sur leurs objectifs financiers en Angleterre.
Quand Michael Glove, le ministre de l’éducation, est arrivé au pouvoir , le gouvernement travailliste avait déjà créé 200 « academies », des écoles nouvelles échappant aux autorités éducatives locales gérées par le privé. En une année scolaire, le nombre a explosé : aujourd’hui la moitié des établissements secondaires est gérée par le privé.
De grands groupes internationaux commencent à prendre la place des fondations. Ainsi Breckland Middle School dans le Suffolk vient d’être donné à IES pour un contrat de 21 millions par an. IES est une netreprise suédoise qui gère déjà 19 écoles et dégage 5 millions de £ de profit. Un autre suédois, Kunkskapsskolan, annonce son intention de 5 à 7% de marge en Angleterre. Les américains Edison Learning et Wey Education sont aussi en train de s’implanter. Edison vise 250 000 élèves en 5 ans et 10 millions de bénéfice. Wey Education estime dans un document financier que « la déconstruction du système éducatif offre un fort potentiel pour un important retour sur investissement pour les investisseurs »…
Mais le succès n’est pas au rendez-vous
« Malgré les fonds, les nouveaux bâtiments, les sites webs à la page et les blasers à la mode, en y regardant de plus près leurs résultats sont en général pires que les écoles publiques maintenues ». De nouvelles évaluations officielles sont en train de démonter le mythe de la privatisation mis en place par le gouvernement. En Angleterre, quand une école a de mauvais résultats elle peut être privatisée. Et le gouvernement a encouragé les parents à ouvrir des « academies » à la place des vieilles écoles. Gérées par des organismes privés ces nouvelles écoles utilisent des fonds publics. Elles viennent d’obtenir le droit de dégager du profit. Pour le Guardian, « l’hypocrise du gouvernement est mise à nu. Les écoles ont été violemment virée du secteur public sur la base de faux prospectus alors que le seul vrai succès c’est le maintien du niveau dans les écoles publiques défavorisées ».
Article du Guardian
http://www.guardian.co.uk/education/2012/jan/28/state-schools[…]
Article Guardian
http://www.guardian.co.uk/education/2012/feb/13/league-tables[…]
Comment la marchandisation de l’Ecole devient réalité
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/02/02022012A[…]
Sur le site du Café
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