Par François Jarraud
« Cette occupation a été très mal vécue par les personnels présents », écrivent des professeurs et administratifs du collège de Latronquière. Le 3 février, des parents ont envahi le collège et organisé une conférence de presse dans les murs pour protester contre la fermeture d’une classe. Le 15 février ils ont été convoqués par la gendarmerie après le dépôt d’une plainte par l’inspection académique. Or le blog des parents montre qu’il ne s’agit pas d’une mesure d’intimidation. Mais bien d’une opposition franche et même exemplaire.
Les personnels du collège menacent les parents de grève si une nouvelle occupation intervient. « N’est-ce pas mépriser les personnels de l’établissement que d’investir ainsi les locaux sans même s’être concerté avec eux auparavant ? N’est-ce pas faire bien peu de cas de leur travail et de celui des enfants pour venir ainsi s’exposer aux yeux des élèves alors que ceux-ci sont en cours ? Comment peut-on prétendre défendre le collège et en briser la sérénité ? », écrivent-ils.
« De quel mépris parlez vous », interrogent les parents, » lorsque depuis plus d’un an nous nous battons pour diminuer le poids des cartables des enfants de 6è ? », répondent les parents. « De quel mépris parlez vous lorsque nous demandons un accès chauffé toute la journée pour les récréations et pauses –déjeuner ? De quel mépris parlez vous lorsque nous demandons que les toilettes soient accessibles toute la journée aussi bien pour les filles que pour les garçons sans demander les clefs ? De quel mépris parlez vous lorsque nous demandons que toutes les réunions avec les parents soient à des heures permettant leur participation soit au delà de 18.00 ? » Suivent encore d’autres récriminations touchant par exemple à l’absentéisme des enseignants…
Tout cela ne serait que anecdotique si la France ne comptait des milliers de Latronquière. Les reproches adressés par les parents sont des lieux communs du faible intérêt accordé dans l’éducation nationale aux parents. Dans la tradition française, l’Ecole est un univers clos qui appartient à ses acteurs. Et l’irruption brutale et peu élégante de parents qui se voient comme copropriétaires du collège heurte de plein fouet cette représentation. Pour une fois la judiciarisation est le fait de l’Ecole. Mais à l’évidence ce ne sont pas les gendarmes qui ont les clés de cette situation. La clé est dans l’intérêt commun que partagent parents et enseignants.
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http://collegelatronquiereenlutte.com/
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