Par François Jarraud
Expolangues 2012 : un recentrage sur le français…..…
Faut-il continuer à apprendre à écrire à la main ?
La loi Grosperrin arrive en débat à l’Assemblée l La région Ile-de-France réagit aux suppressions de postes l La FSU appelle à de nouvelles actions l L’UNSA dénonce l’absence de dialogue social l Le Sgen demande une rallonge pour les instituteurs l Les médecins dans la rue le 7 février l Angleterre : Comment la marchandisation de l’Ecole devient réalité.
Le passé scolaire premier facteur de réussite en université pour B. Suchaut l APB : Comment s’y retrouver.
Rochex au grand jury des pédagogues de l’OZP l Seconde : Des outils pour les groupes de compétences en langues….
Les inégalités scolaires à Saint-Denis le 3 février…
Les habits neufs du FN
Histoire-géo : Les programmes de première STI et ST2S au J.O. l Naître et mourir sous l’Ancien Régime l « Une araignée dans la contrebasse »! l Maths : Petite philosophie vagabonde.
Expolangues 2012 : un recentrage sur le français…
Pour sa trentième édition, le Salon Expolangues organisé par le magazine l’Etudiant, choisit de mettre en valeur le français, parmi d’autre langues phares comme le Chinois, le Russe ou l’Arabe, ou encore les langues régionales avec le Catalan et toutes les langues européennes, dont le Grec, par exemple, présentées sous un jour culturel autant que linguistique. Inattendu dans ce contexte, le stand de la Direction de l’Accueil, de l’Intégration et de la Citoyenneté, du Ministère de l’intérieur, dédié à la promotion du FLI (Français langue d’intégration) et du label proposé aux organismes de formation en charge de l’apprentissage du français aux migrants. Pour ce Salon peut-être plus modeste, moins riche en opérateurs de séjours linguistiques et recentré sur les valeurs culturelles de la France, l’ouverture au monde se fait plus nuancée, sous l’influence des préoccupations contextuelles.
Jusqu’au 4 février à Paris Porte de Versailles.
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L’Éditorial de Francois Jarraud
Faut-il continuer à apprendre à écrire à la main ?
La question se pose dans plusieurs pays développés du fait de la banalisation de l’ordinateur. Les enfants sont amenés à imprimer des textes et à lire des textes imprimés dès leur plus jeune âge. Du coup l’apprentissage du clavier pourrait remplacer celui du stylo. Pourtant les partisans de l’écriture manuelle ont de solides arguments à faire valoir…
Faudra-t-il une Journée de l’écriture manuelle pour sauver la cursive aux Etats-Unis ? Le 23 janvier une conférence a inauguré cette journée organisée pour la défense de l’écriture manuelle. C’est que si l’écriture manuelle reste apprise dans la quasi totalité des écoles, elle ne figure plus dans le curriculum national à la différence de l’apprentissage du clavier. En Angleterre, l’écriture manuelle avait disparu du curriculum avant d’y revenir. Les partisans de l’écriture au clavier ont beau jeu d’expliquer que le clavier a déjà remplacé le stylo dans de nombreux gestes de la vie quotidienne. Les enfants sont initiés très jeunes aux SMS et à l’ordinateur. Et tout laisse penser que cette tendance va s’accélérer. Alors autant prendre le temps d’enseigner le clavier, qui ne figure pas encore au programme en France, et utiliser celui de l’écriture manuelle à autre chose.
Garder les liens. Mais l’écriture est plus qu’un outil de communication c’est aussi un geste social. Ne plus enseigner l’écriture manuelle serait creuser un fossé entre les générations. Ce serait beaucoup plus grave que l’arrivée du Bic dans les années 1960 (à la place de la plume Sergent-Major). L’expérience montre aussi que les enfants qui ont du mal à écrire manuellement et que l’on invite à écrire sur ordinateurs sont souvent rattrapés par leur trouble.
Mais ce sont les cogniticiens qui apportent des arguments de poids. « le cerveau écrit… à la main », nous disent les cogniticiens Jean-Luc Velay et Marieke Longchamp. « Quand on écrit, l’information nerveuse qui détermine l’ordre d’écriture des traits constituant ces caractères, est codée dans certaines zones du cerveau. Il s’agit du cortex moteur et du cortex somatosensoriel. Elle forme en quelque sorte une mémoire du mouvement des sensations qui lui sont associées : on parle de mémoire sensorimotrice… lorsque des patients porteurs d’une lésion cérébrale deviennent incapables de reconnaître des lettres, leur performance est parfois améliorée si le patient est autorisé à les écrire, ou simplement à les tracer du doigt ». Sur ce terrain le clavier n’a pas l’avantage : il n »y a pas ce lien moteur entre la forme d’une lettre et une touche. Décidément, les écoliers français n’ont pas fini d’avoir des lignes à faire…
La loi Grosperrin arrive en débat à l’Assemblée
Vivement soutenue par le gouvernement, la loi Grosperrin sur leur formation a été adoptée par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée le 1er février. Elle sera présentée le 8 février devant l’Assemblée, le gouvernement la faisant passer en urgence.
La majorité a accepté quelques amendements au texte. Ainsi la formation des enseignnats est assurée « par les établissements d’enseignement supérieur notamment les universités », une modification qui ne rassure pas ceux qui y voient l’entrée du privé. Elle est définie dans « un cahier des charges » et non plus un référentiel ».
Mais l’essentiel c’est la disparition du mot IUFM qui sera éradiqué du code de l’éducation. La loi entrainerait ainsi les universités à fermer immédiatement leur IUFM. Alors que l’échec de la masterisation est flagrant et que la France est un cas unique de pays développé utilisant des enseignants non formés, les historiens retiendront ce cas de haine politique poursuivie jusqu’au bout. A quand un texte en urgence pour une réelle formation des enseignants ?
La région Ile-de-France réagit aux suppressions de postes
Dans une région où la population lycéenne augmente de 2000 jeunes à la rentrée 2012, les trois académies suppriment 1403 postes dont 1222 en lycée. Selon la région, les effets en seront très visibles. A Paris, ce sont les options artistiques et de langues qui vont payer la facture. En arts il y aura ainsi 474 heures au lieu de 1274 ! La arte des formations sera aussi affectée, particulièrement en banlieue. Huit lycées de l’académie de Versailles perdent des filières technologiques tertiaires. A Créteil des BTS sont supprimés à Bondy et Chelles. Cela alors que la région s’est fixée comme objectif le développement du postbac en banlieue.
Mais ce sont les inégalités entre lycées qu’Henriette Zoughébi, vice présidente en charge de l’éducation, et Jean-Paul Huchon, président de la Région, dénoncent en premier. Le nombre d’élèves par classe va exploser. En lycée professionnel, premiers touchés par le suppressions, on passera de 24 à plus de 30 élèves en moyenne par classe, dans des filières où la « personnalisation » est nécessaire. « Les inégalités entre lycées, déjà très marquée, vont contribuer à s’accentuer avec ces mesures au détriment de la mixité sociale », écrit la région Ile-de-France.
Réussite et mixité sociale sont convoquées au lycée
Il y a un projet politique contre l’école publique
La FSU appelle à de nouvelles actions
Après la journée réussie du 31 janvier, la Fsu envisage de nouvelles actions. « La FSU appelle à intensifier les mobilisations pour le Service Public d’Education le plus unitairement possible. Elle s’adressera pour cela à ses partenaires du Collectif des 25 pour proposer dans les semaines à venir des actions permettant d’associer les personnels, les parents et tous les usagers ».
L’UNSA dénonce l’absence de dialogue social
Christian Chevalier demande à Luc Chatel une relance du dialogue social dans une lettre du 31 janvier. « Suite aux dernières élections professionnelles, les nouveaux comités techniques ont été installés dans les académies et les départements. Ils doivent être le lieu d’un dialogue social renouvelé et sincère. Nous constatons que c’est loin d’être toujours le cas, en particulier dans le traitement des suppressions d’emplois ».
Le Sgen demande une rallonge pour les instituteurs
« Le décret 2009-1388 a créé le nouvel espace statutaire pour les corps de catégorie B. Ce décret avait vocation à s’appliquer au plus tard le 31 décembre 2011. Il prévoit, entre autres dispositifs, de porter l’indice terminal de la grille à 675 contre 660 aujourd’hui. Si le ministère de l’Education nationale a pris les mesures réglementaires nécessaires poru permettre à certains corps de pouvoir bénéficier de l’application de ce décret, il n’en est pas de même pour celui des Instituteurs », relève Thierry Cadart dans une lettre envoyée à Luc Chatel le 24 janvier.
Les médecins dans la rue le 7 février
A l’appel de leur syndicat Unsa, les médecins scolaires manifesteront le 7 février. Leur diagnostic : « les besoins de santé de l’enfant à l’école se multiplient. La demande explose auprès des médecins ». Ils exigent des postes et une revalorisation.
Angleterre : Comment la marchandisation de l’Ecole devient réalité
Le gouvernement britannique vient de faire sauter une digue qui protégeait l’Ecole des grands groupes privés. Le 28 janvier, affirme le Guardian, il a annoncé que les free schools , ces nouvelles écoles publiques confiées à la gestion privée, pourraient être gérées pour faire du profit. Aussitôt de grands groupes éducatifs ont commencé à communiquer en bourse sur leurs objectifs financiers en Angleterre.
Quand Michael Glove, le ministre de l’éducation, est arrivé au pouvoir , le gouvernement travailliste avait déjà créé 200 « academies », des écoles nouvelles échappant aux autorités éducatives locales gérées par le privé. En une année scolaire, le nombre a explosé : aujourd’hui la moitié des établissements secondaires est gérée par le privé.
De grands groupes internationaux commencent à prendre la place des fondations. Ainsi Breckland Middle School dans le Suffolk vient d’être donné à IES pour un contrat de 21 millions par an. IES est une netreprise suédoise qui gère déjà 19 écoles et dégage 5 millions de £ de profit. Un autre suédois, Kunkskapsskolan, annonce son intention de 5 à 7% de marge en Angleterre. Les américains Edison Learning et Wey Education sont aussi en train de s’implanter.Edison vise 250 000 élèves en 5 ans et 10 millions de bénéfice. Wey Education estime dans un document financier que « la déconstruction du système éducatif offre un fort potentiel pour un important retour sur investissement pour les investisseurs »…
Le passé scolaire premier facteur de réussite en université pour B. Suchaut
« Ce sont principalement les variables classiques liées au parcours scolaires des étudiants (retard scolaire, série et mention du bac) qui déterminent le succès au terme de la première année passé à l’université », affirment Sophie Morlaix et Bruno Suchaut (IREDU) au terme d’une étude tout à fait originale.
En effet les auteurs ont tenté d’estimer la place des facteurs cognitifs et des performances académiques (en compréhension de texte) en plus des facteurs scolaires et sociaux habituels dans l’échec en université. Pour cela ils ont testé 1493 étudiants de première année inscrits dans 3 filières à l’université de Bourgogne.
Résultat : le passé scolaire des étudiants joue pour 86% dans leur réussite, loin devant les facteurs cognitifs (2%), académiques (5%) ou sociaux (3%). « Les compétences académiques et les capacités cognitives ne jouent donc à elles seules qu’un rôle limité pour expliquer les différences de réussite entre étudiants, l’essentiel de l’influence de ces variables s’étant exprimé auparavant tout au long de la scolarité. En conclusion, il apparaît que les parcours des étudiants à l’entrée à l’université sont très marqués par la nature de leur scolarité passée et ces résultats interrogent plus largement sur les procédures d’orientation et les choix d’études à l’issue de l’enseignement secondaire », écrivent les auteurs.
APB : Comment s’y retrouver
Peut-on jouer son avenir sur un ordinateur et 36 voeux ? Janvier : près de 600 000 jeunes se posent la question de leur devenir post bac. Cela passe par une procédure informatisée appelée APB. Comment décrypter ce programme qui va impacter l’avenir ? Le Café donne quelques pistes….
Rochex au grand jury des pédagogues de l’OZP
« Monomaniaques ». C’est Jean-Yves Rochex lui-même qui qualifie ainsi son équipe (et lui-même !) dans leur approche du système éducatif. Le chercheur n’est pas là pour faire plaisir mais pour observer, au regard de son expérience et de son savoir, ce qui se passe en classe sous l’angle qu’il étudie. Et pour JY Rochex, c’est celui de la construction des inégalités scolaires. Un sujet qui intéresse forcément les membres de l’OZP. Mais qui fait passer les pratiques des enseignants sous le microscope voir le scalpel du savant. Et ça, c’est pas plaisant…
Seconde : Des outils pour les groupes de compétences en langues
Eduscol montre comment mettre en place des groupes de compétences en classe de seconde en langues vivantes, c’est à dire « des parcours parallèles au sein d’une même classe ou dans des groupes distincts. Ces parcours parallèles traitent le même sujet d’étude et mettent en œuvre des activités langagières dominantes qui sont dictées par le projet pédagogique. Ces parcours thématiques privilégient la progressivité des tâches de A1 vers B1 et préparent ainsi les élèves à des réalisations finales différentes selon le groupe d’appartenance ».
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Les inégalités scolaires à Saint-Denis le 3 février
Le réseau Réseida invite à une « journée d’études et de controverse » sur son récent ouvrage publié aux Presses Universitaires de Rennes, « La construction des inégalités scolaires », sous la direction De Jean-Yves Rochex et Jacques Crinon vendredi 3 février, de 9 heures 30 – 16 heures, à l’université Paris 8 Saint-Denis (Amphi D 004, accès métro ligne 13, station Saint-Denis Université). Au programme, après la présentation de l’ouvrage par J.-Y. Rochex, discussion avec Aline Robert, didacticienne des mathématiques, Yves Reuter, didacticien du français, Sylvain Broccolichi, sociologue, et Patrick Picard, responsable du Centre Alain Savary, Institut Français de l’Éducation. Universitaire, formateur, inspecteur, étudiant ou enseignant, vous êtes invité. Comme le disent eux-mêmes les auteurs, « beaucoup reste à faire » pour passer du constat à la transformation…
Les habits neufs du FN
« Que se passerait-il si les mesures proposées par le FN étaient appliquées ? Aux dépens de qui le seraient-elles ? Quel en serait le prix ? » Le Sgen Cfdt prend la question du FN au sérieux et démonte dans une brochure le programme du F.N.
Histoire-Géo : Les programmes de première de STI et ST2S au J.O.
Le Journal officiel de ce matin publie les arrêtés des programmes d’histoire-géographie de première STI et ST2S applicables à la rentrée 2012. Le texte des programmes sera publié au B.O. du 1er mars.
Naître et mourir sous l’Ancien Régime
Une exploration fort intéressante des registres paroissiaux à la fin de l’Ancien Régime. A Dieppe, Fécamp, Le Havre, Rouen et Yvetot , voilà une façon de faire entrer les élèves dans un travail d’historien. Des fiches pédagogiques sont disponibles pour guider l’enseignant.
« Une araignée dans la contrebasse »!
Un conte musical au Muséum d’histoire naturelle. Les araignées n’arrêtent pas de tisser des toiles au Muséum d’histoire naturelle. Elles inspirent l’Orchestre national de France qui donnera en leur honneur un concert samedi 18 février. Au programme, sur des musiques de Vivaldi à Poulenc, un conte original et inédit sur le thème …des araignées. Un voyage riche en émotions au coeur des secrets de la nature, qui enchantera grands et petits.
Maths : Petite philosophie vagabonde
Les maths ont-elles encore leur utilité à l’ère des machines, demandent Luc de Brabandère et Christophe Ribesse, de l’Université catholique de Louvain ? Pour répondre affirmativement, les auteurs nous invitent à une balade vagabonde dans l’univers des maths. Ils revisitent les théorèmes célèbres et 25 concepts (nombre d’or, preuve, infini, tangente, projection etc.). Un ouvrage qui fera plaisir aux amateurs.
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