Par Monique Royer
Le week end sert à cela aussi : naviguer au gré des invitations sur des articles, des animations, échanger avec des amis numériques sur les questions que ces liens suggèrent. Dans cet itinéraire aléatoire, deux éléments se sont télescopés : une animation d’Adesias sur la génération Y et un billet pertinemment troussé de Michel Guillou sur les terminaux mobiles en classe.
Petit résumé : la génération Y est une génération connectée, elle n’admet que ce qu’elle comprend et entend poser son empreinte sur le devenir du monde tout en étant soucieuse de son bien être. La génération Y vient à l’école ses connexions et ses questions dans sa besace. L’école elle n’intègre pas ces dimensions, elle interdit même les connexions comme l’indique Michel Guillou dans son article, citations de règlements intérieurs à l’appui.
Alors génération Y contre profs X ? Ce serait trop simple, trop réducteur. Même si dans les textes les connexions depuis les smartphones sont bannies, les pratiques existent belles et bien. Ces pratiques souvent liées à des initiatives individuelles se répandent. Utiliser twitter en classe devient moins anecdotique, les usages, clandestins ou canalisés, prennent de l’ampleur. Et puis, tous les élèves ne sont pas hyper connectés, tous n’ont pas dans leur poche un téléphone « intelligent », bien des enseignants sont adeptes des réseaux sociaux.
La question posée tient plutôt dans la négociation entre la sphère scolaire et la sphère personnelle, dans l’acceptation du monde extérieur qui s’immisce dans la vie quotidienne à l’école. La sanctuarisation, même si elle est souhaitée par les nostalgiques, n’est plus de rigueur. En l’apprivoisant dans des activités pédagogiques, le prof permet aux élèves d’en dompter les méandres, de raisonner le recours aux applications dans une visée d’éducation au numérique, de donner accès à tous à cet outil. L’usage du mobile a aussi des vertus de socialisation, de bouffés d’air quand le quotidien scolaire pèse à l’heure de la récréation. Le lien social vit encore quand la relation se délite, se vit douloureusement dans l’enceinte de la classe.
En boutant le numérique de poche hors de ses murs, l’école se conforte dans un enseignement aveugle aux évolutions, aux caractéristiques d’une génération dotée, selon Adesias, d’une troisième main sous forme de smartphone. Devra t’on attendre que la génération Y s’investisse dans l’enseignement pour voir enfin l’école prendre pied dans le XXIe siècle connecté ?
Monique Royer
Génération Y par Adesias
Terminaux numériques personnels en classe ? Chiche !
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