L’Insee se penche sur une catégorie mal connue : les jeunes sans diplôme. « La population des personnes sans diplôme est majoritairement masculine… Un homme a 1,6 fois plus de risques qu’une femme de sortir du système scolaire sans diplôme. »
Cette différence de genre découle notamment des meilleures performances scolaires des filles. La majorité de ces personnes ont quitté l’école sans aucun diplôme (62,3 %) alors qu’un tiers a obtenu le diplôme national du Brevet (BEPC). Les non-diplômés sont aussi plus souvent de nationalité étrangère (8,3 %) ou de nationalité française avec au moins un parent de nationalité étrangère (23,1 %) que ceux sortis avec un diplôme (avec des proportions respectives de 3,3 % et 12,3 %). Les individus sans diplôme sont issus de milieux sociaux moins favorisés que les autres aussi bien en termes de capital économique qu’en termes de capital culturel. Ils ont 2,4 fois plus de chances d’avoir un père ouvrier. Parallèlement, ils ont 2,4 fois plus de chances d’avoir une mère n’ayant aucun diplôme ».
L’étude reconstitue les parcours scolaires des futurs non diplômés. Elle montre des parcours très différents avec deux groupes importants : ceux qui décrochent au lycée viennent de milieu assez favorisé et ceux qui ont redoublé au primaire et ne vont guère plus loin que le collège, avec une un investissement scolaire des familles peu important et une origine sociale plus modeste. Un troisième groupe est constitué de garçons qui font un parcours long marqué par des redoublements et qui échouent en CAP avec là aussi un milieu social défavorisé. L’étude met donc l’accent sur le redoublement au primaire comme élément signant une future sortie sans diplôme.
L’étude
http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ES443B.pdf
Que faire des JAMO ?
Les Jamo ? Ce sont les « Jeunes avec moins d’opportunités ». Un nouveau sigle pour désigner les jeunes très faiblement diplômés, en décrochage scolaire, précaires, en errance ou sujets à discriminations. » Définir ce qu’est un JAMO est moins simple qu’il n’y parait », note le Cereq. « Leur définition est instable car elle est variable selon les personnes et selon les contextes nationaux. Pour les personnes, le vécu de « moindre opportunité » dépendra de la profession exercée, des situations auxquelles elle est confrontée, de la zone géographique où elle réside ou de sa propre subjectivité. Selon les pays «avoir de moindres opportunités » ne signifie pas la même chose et ne renvoie pas aux mêmes réalités ».
La mission locale du bassin d’emploi du grand Besançon s’est lancée dans une expérimentation originale : la remobilisation de jeunes dits « défavorisés », via la mobilité internationale, pour leur permettre d’élaborer un projet professionnel. » L’évaluation conduit à deux principaux résultats. Le premier relève des effets de la mobilité internationale sur le jeune concerné. Le voyage semble bien agir positivement, remobiliser le bénéficiaire et mieux l’impliquer dans la construction de son projet professionnel. Le second considère les conditions de réussite d’une action expérimentale de ce type, la coordination des acteurs locaux étant un ingrédient essentiel de son succès », note le Cereq.
L’enquête révèle que » le séjour hors de France a eu des répercussions sur leur projet scolaire et professionnel. La rupture avec l’environnement habituel a déclanché l’introspection et la découverte de nouveaux savoirs (savoir-vivre, savoir-faire et savoir-être). Ces apprentissages multiples ont souvent permis aux jeunes de se remobiliser, parfois même de se « surpasser ». Cette remobilisation est souvent essentielle ; elle constitue un effet levier sur des réorientations positives, auparavant peu envisagées, et passant par une remise en question du projet professionnel. Les propos recueillis révèlent aussi l’acquisition de nouvelles compétences pouvant avoir un impact significatif sur les démarches engagées dans la vie professionnelle ».
L’étude Cereq
http://www.cereq.fr/index.php/actualites/La-mobi[…]
Deuxième chance : A Clichy, une nouvelle école contre l’échec
Les personnalités politiques ne manquaient pas, ce mardi 6 décembre, pour inaugurer la nouvelle École de la deuxième chance de Clichy : autour d’Édith Cresson, Présidente de la Fondation EC2 (Ecole 2ème Chance), Maurice Leroy, Ministre de la Ville, Jean-Paul Huchon, Président du Conseil Régional Ile de France, Patrick Devedjian, Président du Conseil Général des Hauts-de-Seine, Gilles Catoire, Maire de Clichy-la-Garenne, mais aussi Jean-Yves Durance, Président de la CCIP Hauts-de-Seine, François Pierson, Président Directeur Général AXA Global P&C et Président de l’E2C 92, ainsi que les maires de plusieurs communes du 92 et quelques parlementaires. Première École de la 2ème chance dans le département des Hauts de Seine, où « malgré notre prétendue richesse, nous rencontrons les mêmes problèmes que les autres », assure P. Devedjian, l’école de la rue Pierre à Clichy est ouverte sous condition de réussite, avec la possibilité d’une autre ouverture dans le sud du département. L’EC2 92 a ouvert ses portes en mars 2011 et aura déjà accueilli fin décembre une centaine de stagiaires pour des formations de remise à niveau et d’insertion professionnelle, avec six sorties positives (formation professionnelle ou emploi) à la mi-septembre.
Lisez le reportage
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/12[…]
Comment intégrer le marché du travail avec un faible niveau d’études ?
Selon une étude de la Depp, un peu plus d’un jeune de 18 à 24 ans sur dix a terminé ses études sans avoir obtenu de diplôme du second cycle de l’enseignement secondaire. « Ces « sortants précoces » rencontrent de grandes difficultés pour s’insérer sur le marché du travail : moins de 45%d’entre eux occupent un emploi, 35%en recherchent un et un peu plus de 20%sont inactifs. Ils sont trois fois plus souvent inactifs que les jeunes diplômés et connaissent un taux de chômage deux fois plus élevé que ces derniers (trois fois plus s’il s’agit d’un diplômé de l’enseignement supérieur). Ils sont, en outre, davantage exposés à la précarité. Les jeunes femmes sans diplôme du second cycle du secondaire, bien que proportionnellement moins nombreuses, accèdent encore plus difficilement à l’emploi que leurs homologues masculins. Les disparités académiques sont très marquées, tant en matière de niveau de formation que d’entrée dans la vie active. »
L’étude
http://media.education.gouv.fr/file/2011/12/9/DEPP-NI-2011-21-i[…]
Sur le site du Café
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