Par François Jarraud
Contrairement à ce qu’on nous a dit, l’absentéisme ne progresse pas en France et le laissez-aller parental est loin d’être un facteur important…
Contrairement à ce qui a été martelé lors du débat sur la loi Ciotti, le taux d’absentéisme n’a pas changé entre 2008-2009 et 2009-2010, révèle une étude de la Depp (ministère) qui vient d’être publiée. « Pour l’année scolaire 2009-2010, la proportion annuelle d’élèves absentéistes (absents de façon non justifiée quatre demi-journées ou plus dans le mois) est de 2,3% dans les collèges, de 4,9%dans les lycées d’enseignement général et technologique et de 14,2% dans les lycées professionnels ». Ce que montre surtout l’étude c’est les écarts importants entre établissements. Cet écart tient aussi au recueil de l’information qui se fait par déclaration. L’absentéisme lourd concerne surtout des L.P.
L’autre information de cette étude c’est de mettre en parallèle ces chiffres avec la part de temps d’enseignement perdu en raison d’heures d’enseignement non assurées : 4% en collège, 6% en lycée et L.P. Une part qui a nettement augmenté en L.P.
Un rapport ne stigmatise pas les familles. Le rapport de la « Mission permanente d’évaluation de la politique de prévention de la délinquance » étudie de près le décrochage et l’absentéisme scolaire et se garde de stigmatiser les familles. Rédigé par des inspecteurs généraux de différentes administrations (Education nationale, services judiciaires, affaires sociales, administration, environnement) le rapport établit 25 recommandations.
Concernant l’absentéisme il ne dénonce pas la « démission des familles » qui est à la base de la loi Ciotti qui prive les familles des allocations familiales. Pour les rapporteurs, l’absentéisme a ses sources dans l’ennui à l’école, les mauvais emplois du temps, des orientations mal acceptées, des problèmes sociaux ou familiaux. On retrouve dans le rapport une multiplicité des facteurs, certains découlant directement du fonctionnement de l’école.
Un autre apport intéressant du rapport c’est le coup de projecteur porté sur les dispositifs développés à l’échelle locale pour soutenir les décrocheurs et les élèves exclus de cours. On a ainsi une description des dispositifs les plus efficaces. La ville d’Orléans et surtout le département de Seine-Saint-Denis et ses communes sont mis à l’honneur. On retrouve par exemple le dispositif présenté aux Rencontres des acteurs de l’éducation.
Dans ses recommandations, le rapport invite l’éducation nationale à créer ses propres structures du type Ecole de la seconde chance. » L’Education nationale doit aussi s’adapter en profondeur à des publics scolaires pour lesquels les méthodes qui fonctionnent bien pour des élèves « sans histoire » sont inopérantes. Elle doit donc faire coexister en son sein des systèmes différents et des méthodes pédagogiques différentes. Il n’y a aucune raison pour laquelle elle ne pourrait pas pratiquer ce que E2C et EPIDe réussissent à faire, d’autant qu’elle compte des milliers d’enseignants « militants » engagés dans l’aide aux enfants les plus démunis sur tous les plans et qui ne s’accommodent pas de la situation actuelle », écrivent le srapporteurs… » Il est permis de se demander si elle ne doit pas aller plus loin, en construisant en son sein des dispositifs « de deuxième chance », qui supposent des modes d’organisation différents de son mode de fonctionnement habituel ».
Il invite à généraliser les partenariats avec les collectivités locales pour mettre en place des dispositifs pour accompagner les élèves décrocheurs ou exclus de leur établissement. Dans les lycées professionnels il invite les établissements à utiliser les enseignants dont les élèves sont en stage pour animer ce dispositif.
Le rapport
http://www.prevention-delinquance.interieur.gouv.fr/fil[…]
En Seine Saint-Denis
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/rencontr[…]
L’étude
http://media.education.gouv.fr/file/2011/13/1/DEPP-NI-2011[…]
Classes relais et ateliers relais : Deux dispositifs au profil distinct
Selon une étude de la Depp (ministère) publiée le 14 décembre, près de 9 000 élèves ont été inscrits en classe ou atelier relais en 2009-2010, soit un millier de plus que l’année précédente. Les classes relais accueillent des jeunes en difficultés plus graves, plus âgés et pour un séjour plus long. Quatre jeunes sur cinq sont des garçons dans les deux types de structure. En fin d’année scolaire près d’un sur cinq disparaît sans laisser de trace et un sur deux est orienté en collège. Enfin l’enquête montre de fortes différences entre académies pour le nombre de jeunes accueillis : 31 par classe à Toulouse contre 12 à Limoges.
L’étude
http://media.education.gouv.fr/file/2011/12/7/DEPP-NI-2011-[…]
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