Par François Jarraud
Le HCE demande l’Ecole du socle
Bruno Racine : » On sent depuis deux ans une volonté politique forte de mettre en oeuvre le socle »…
La génération Y et l’école X
Jeudi 15 : Une grève moyennement suivie l Chatel lâche presque un nombre l Un nouvel enseignant menacé d’expulsion l L’uniforme vite ! l Des parents portent plainte contre Base élèves.
Immigration : Ce que les Etats peuvent faire… l L’intimidation prise au sérieux .
Transformations, création l Storify en classe….
Journée du Centre interdisciplinaire sur l’enfant et de « ParADOxe » adolescents : Dénouer le fil qui attache les ados au temps… l L’action d’évaluer …
Marianne interactive.
Sur Culture Math l SVT : Testez un jeu sérieux gratuit l Twit’haïku : un concours de haïku sur twitter.
Le HCE demande l’Ecole du socle
Effort de formation des enseignants, encadrement des dispositifs de pré-apprentissage, volonté de légitimer le socle commun aux yeux des enseignants et cadres du système éducatif, les recommandations du rapport du Haut Conseil de l’Education soulignent les difficultés de mise en place du socle commun de compétences. Inscrit dans la loi en 2005 le socle commun semble pourtant, aux yeux du HCE, en bonne voie. Le rapport se conclut par un appel à créer des « écoles du socle » associant école primaire et collège.
Ce sera peut-être le dernier rapport du Haut Conseil de l’Education. Bruno Racine et son équipe ont voulu qu’il porte sur « la mise en oeuvre du socle commun », mission dont est spécialement chargé le conseil au titre de la loi de 2005. En une trentaine de pages il fait le point sur le déploiement du socle commun dans le système éducatif et quelques recommandations. Un rapport au total positif : pour le HCE , le socle c’est bien parti.
Bruno Racine : » On sent depuis deux ans une volonté politique forte de mettre en oeuvre le socle »
Président du HCE, Bruno Racine explique les hésitations et les choix du haut conseil.
Le rapport met en évidence des différences dans l’application du socle entre collège et école. Comment les expliquez vous ?
Ce n’est pas étonnant car le socle se joue d’abord au primaire, c’est là où il est le plus indispensable. C’est là où les bases doivent être confortées sous peine de fragiliser durablement les compétences de l’élève. Et puis c’est plus facile de mettre en place le socle à l’école car il n’y a qu’un seul enseignant qui assure tous les enseignements disciplinaires. On n’a pas le problème qu’on rencontre au collège où prévaut souvent une approche disciplinaire. La culture du primaire paraît plus proche des objectifs du socle. Le point important c’est qu’on sent depuis deux ans une volonté politique forte de mettre en oeuvre le socle. C’est notamment à mettre au crédit de la Degesco. Mais les efforts qui ont été faits dans les programmes du primaire pour les adapter au socle, il faut maintenant les faire au collège.
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L’Éditorial de Monique Royer
La génération Y et l’école X
Le week end sert à cela aussi : naviguer au gré des invitations sur des articles, des animations, échanger avec des amis numériques sur les questions que ces liens suggèrent. Dans cet itinéraire aléatoire, deux éléments se sont télescopés : une animation d’Adesias sur la génération Y et un billet pertinemment troussé de Michel Guillou sur les terminaux mobiles en classe.
Petit résumé : la génération Y est une génération connectée, elle n’admet que ce qu’elle comprend et entend poser son empreinte sur le devenir du monde tout en étant soucieuse de son bien être. La génération Y vient à l’école ses connexions et ses questions dans sa besace. L’école elle n’intègre pas ces dimensions, elle interdit même les connexions comme l’indique Michel Guillou dans son article, citations de règlements intérieurs à l’appui.
Alors génération Y contre profs X ? Ce serait trop simple, trop réducteur. Même si dans les textes les connexions depuis les smartphones sont bannies, les pratiques existent belles et bien. Ces pratiques souvent liées à des initiatives individuelles se répandent. Utiliser twitter en classe devient moins anecdotique, les usages, clandestins ou canalisés, prennent de l’ampleur. Et puis, tous les élèves ne sont pas hyper connectés, tous n’ont pas dans leur poche un téléphone « intelligent », bien des enseignants sont adeptes des réseaux sociaux.
La question posée tient plutôt dans la négociation entre la sphère scolaire et la sphère personnelle, dans l’acceptation du monde extérieur qui s’immisce dans la vie quotidienne à l’école. La sanctuarisation, même si elle est souhaitée par les nostalgiques, n’est plus de rigueur. En l’apprivoisant dans des activités pédagogiques, le prof permet aux élèves d’en dompter les méandres, de raisonner le recours aux applications dans une visée d’éducation au numérique, de donner accès à tous à cet outil. L’usage du mobile a aussi des vertus de socialisation, de bouffés d’air quand le quotidien scolaire pèse à l’heure de la récréation. Le lien social vit encore quand la relation se délite, se vit douloureusement dans l’enceinte de la classe.
En boutant le numérique de poche hors de ses murs, l’école se conforte dans un enseignement aveugle aux évolutions, aux caractéristiques d’une génération dotée, selon Adesias, d’une troisième main sous forme de smartphone. Devra t’on attendre que la génération Y s’investisse dans l’enseignement pour voir enfin l’école prendre pied dans le XXIe siècle connecté ?
Monique Royer
Terminaux numériques personnels en classe ? Chiche !
Jeudi 15 : Une grève moyennement suivie
Traditionnelle bataille de chiffres. Selon le ministère il y aura 8,5% de grévistes jeudi 15 décembre parmi les enseignants du primaire (astreints à se déclarer). Le Snuipp lui en compte 21% avec une répartition très inégale : un enseignant sur deux en Loir et Cher mais 2% dans l’Aude et 5% en Loire Atlantique, un département pourtant généralement souvent mobilisé. Il n’y a pas d’évaluation pour le secondaire.
Pourtant une large intersyndicale, regroupant toutes les organisations importantes sauf le Sgen Cfdt, appelle à faire grève. Les enseignants manifesteront contre la réforme confiant aux chefs d’établissement l’évaluation des professeurs. Ils défileront aussi contre les restrictions budgetaires. On devrait connaître en fin de semaine la répartition des suppressions de postes.
« Dans le primaire, la date n’encourage pas la mobilisation« , nous a dit Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp. « La grève a lieu 48 heures avant la fin du trimestre au moment où les écoles organisent une fête pour les enfants. Les enseignants ne veulent pas les sanctionner ». Pour lui, la mobilisation « est réelle mais irrégulière ». « Les enseignants ne sont pas découragés. Mais ils font face à des conditions de plus en plus difficiles, des orientations de plus en plus contestées. Il sont déstabilisés. Ils se sentent seuls dans l’engagement à vouloir faire réussir les élèves. On sent un véritable malaise et on constate un gâchis. On a asséché les enthousiasmes de nombreux enseignants ». Pour lui, il faut leur redonner de la confiance et de la sérénité.
Nouvelle étape en début d’année. Elle sera marquée par la publication de la répartition des suppressions de postes. « On va placer le début de l’année sous le signe d’une nouvelle mobilisation unitaire contre le budget », annonce S Sihr.
Chatel lâche presque un nombre
Harcelé sur l’omerta qui règne au ministère de l’éducation nationale, Luc Chatel a lâché sur RMC quelques informations sur la démographie scolaire. Selon lui le nombre d’élèves augmenterait de quelques milliers à la rentrée 2012. Celle de 2011 s’est faite avec 25 000 élèves supplémentaires dans le second degré.
Traditionnellement ces données, facilement anticipables, sont communiquées avant le projet de budget et l’appuient. Depuis plusieurs années, il n’en est rien. Elles sont communiquées de manière informelle par Luc Chatel alors que les suppressions de postes sont décidées dans leur volume.
La démographie un problème pour le gouvernement
Un nouvel enseignant menacé d’expulsion
Après Abdou D., c’est Cheickna Aliou Koïta. Professeur contractuel de maths au collège Edouard Vaillant de Gennevilliers, ce jeune Mauritanien étudie en France depuis 6 ans. Le rectorat de Versailles l’a recruté mais la Préfecture e police lui refuse un titre de séjour.
L’uniforme vite !
Les élèves de l’internat d’excellence de Sourdun (77) ont le privilège de tester le retour à l’uniforme. Pour le proviseur il s’agit de lutter contre les « discriminations » générées par les vêtements portés par les élèves. Grâce à lui, les inégalités sociales ne seront pas supprimées mais dissimulées… Il en coûtera 300 euros par élèves dont une centaine aux dépens des familles.
Des parents portent plainte contre Base élèves
A l’appel du Collectif national contre Base élèves, le fichier national des écoliers, des parents déposent le 14 décembre des recours contre le tribunal administratif. D’après le collectif, plus de 400 parents auraient demandé en vain au rectorat que leur enfant ne soit pas inscrit dans ce fichier. Le CNRBE exige que le droit d’opposition soit respecté. Les parents bénéficient du soutien de la Fcpe Paris.
Immigration : Ce que les Etats peuvent faire…
Un nouveau Pisa in focus démontre que les Etats peuvent diminuer l’écart de performance entre les jeunes issus de l’immigration et les jeunes indigènes. Alors que le pourcentages de jeunes issus de l’immigration augmente dans de nombreux pays développés, la peur d’une baisse de niveau des élèves croît parallèlement. D’après l’OCDE, qui publie un nouveau numéro de Pisa in focus (n°11), l’écart de niveau entre jeune issu de l’immigration et jeunes locaux n’est pas inéluctable.
Se basant sur les résultats de Pisa 2000 et 2009, l’OCDE montre que des pays ont largement diminué l’écart de performances entre les jeunes issus de l’immigration et les autres. C’est el cas par exemple de l’Australie, où les jeunes immigrants sont meilleurs que les nationaux, ou du Canada où l’écart a disparu cela à catégories sociales égales. En Europe, la Suisse et la Belgique ont connu une croissance de l’immigration et parallèlement une forte réduction de l’écart de niveau entre les jeunes : pratiquement l’équivalent d’une année d’école. En Allemagne l’écart s’est également réduit. La France fait partie des pays à fort écart de performances entre jeunes issus de l’immigration et nationaux.
La dernière leçon de l’OCDE c’est que pour obtenir ce résultat il faut identifier les points faibles des immigrants et apporter une réponse ciblée. Par exemple des cours de langue nationale renforcés. Pour cela il faut une volonté politique d’intégration…
L’intimidation prise au sérieux
« Le problème, comme me disait une élève, c’est que les adultes ne font qu’en parler. Des conférences, des comédiens, des ex-victimes, des policiers, des pièces de théâtre ne changent rien au phénomène. Les élèves sortent des présentations et continuent de déverser leurs insultes. Un élève a failli se faire tuer par un autre élève aussitôt une présentation terminée. Il ne lui aimait pas la face. Qu’est-ce qu’il avait compris? Il avait entendu mais n’avait rien intégré. Ils se disent tannés d’en entendre parler. On ne veut pas le «sawouère», on veut le «wouère» ». Marie-Danielle Lemieux, doctorante, dans Le soleil, témoigne des difficultés de la lutte contre « l’intimidation », une variété de harcèlement. Cette pratique fait l’objet d’une série d’articles qui montre comment le problème est hissé au niveau de problème de société au Québec.
Transformations, création
Il y a des textes libres, des haïkus, des oeuvres mathématiques, des arts bien sur. Le dernier Nouvel Educateur (n°205) se penche sur la création dans les classes Freinet. On ne sera pas surpris d’apprendre que de tous temps elle a été au coeur de la pédagogie Freinet. Et de constater que ce nouveau numéro nous emmène une fois encore en classe. Des interventions étayées puissamment par des articles de S Connac, R Jacquet ou L Ott.
Le Nouvel Educateur n°205
Storify en classe
Laurence Juin montre comment elle utilise Storify, un outil de publication en ligne, avec des élèves de terminale pro. Derrière Storify, toute une démarche d’expression appuyée sur Twitter et sur la volonté d’amener les jeunes à s’exprimer.
Vous aussi, devenez établissement partenaire du Café pédagogique !
Le Café propose aux établissements de devenir partenaires du Café. Directeurs, chefs d’établissement, en devenant partenaire vous bénéficiez d’une lettre d’information exclusive et de la mise en valeur de vos événements. Documentalistes vous recevrez de nouveaux services pour votre CDI. Découvrez notre nouvelle offre strictement réservée aux établissements d’enseignement.
Journée du Centre interdisciplinaire sur l’enfant et de « ParADOxe » adolescents : Dénouer le fil qui attache les ados au temps…
Dans la mythologie grecque Chronos (le temps) avale tous ses enfants. Sauf un seul qui le forcera à les régurgiter tous… Est-ce une métaphore applicable à l’école ? Le samedi 10 décembre a eu lieu à Paris la journée d’étude Temps et contretemps. Usages du temps de l’enfance à l’adolescence à l’initiative de l’association ParADOxe et du laboratoire centre interdisciplinaire sur l’enfant.
L’action d’évaluer
En s’attaquant à « l’évaluation et ses pratiques « , la conférence de consensus des IUFM de CRéteil Paris, Versailles, entrent au coeur du métier. La conférence se teint le 14 décembre à Paris. Parmi les intervenants, Xavier Pons, Jean-Marie de Ketele, Lucie Mottier Lopez, Martine Rémond et Gérard Figari. BRef, un événement !
Marianne interactive
Premier serious game de l’administration, « Marianne Interactive » a pour but d’accompagner les agents de la fonction publique dans la maîtrise des engagements du référentiel Marianne, le référentiel interministériel d’accueil des usagers au sein des services publics. Réaliser par Daesign, le jeu est utilisable en ligne ou téléchargeable. Vous même vous pouvez y jouer… Bientôt une version de formation pour les enseignants ?
Découvrir Marianne interactive
Sur Culture Math
Le site national de référence pour l’enseignement des maths offre trois nouvelles ressources. Il s’agit d’une conférence de Pascale Masselot sur « Questions soulevées par l’enseignement du calcul mental de 1882 à nos jours: une approche socio-didactique « ; un article de G Jouve sur « D’Alembert, mathématicien sous-estimé » et le second chapitre du dossier » Le théorème des restes chinois: Textes, commentaires et activités pour l’arithmétique au lycée « . :
SVT : Testez un jeu sérieux gratuit
» Dans la peau d’un scientifique « , un jeu sérieux destiné aux collégiens ! Jean-Pierre Gallerand, professeur de SVT, réalise depuis une dizaine d’années des animations et des logiciels pour ses élèves. Il termine son premier jeu sérieux « Dans la peau d’un scientifique » consacré à la célèbre expérience de Jean-Henri Fabre sur les papillons.
Dans ce jeu les élèves découvrent la vie d’un scientifique ainsi que plusieurs textes consacrés à une expérience historique. Dans le cadre d’une démarche d’investigation, ils réalisent ensuite virtuellement l’expérience imaginée par Fabre. Pour motiver les collégiens, cette réalisation est « ludifiée ». Deux épisodes sont proposés pour le moment : Jean-Henri Fabre et ses expériences avec des papillons et Lazzaro Spallazani qui avait mis des culottes à des grenouilles mâles lorsqu’il s’interrogeait sur le rôle du mâle dans la reproduction.
Ce jeu permet un travail pluridisciplinaire : un enseignant de SVT pour la démarche d’investigation, en collaboration avec celui de français pour l’étude des textes, et celui d’histoire.
Twit’haïku : un concours de haïku sur twitter
Le haïku est un poème d’une extrême concision qui en Occident s’écrit principalement sur trois vers (5/7 /5 syllabes dans sa forme classique). L’art de la brièveté va permettre à la tradition et à la modernité de se réconcilier à travers un concours de haïku sur Twitter lancé par la Cantine numérique rennaise, la Maison de la Poésie, la Ligue de l’enseignement… Le concours, ouvert à tous, a des catégories réservées aux scolaires.
Le Twit’Haïku propose à chaque participant de faire concourir 1 à 3 haïku. Les Haiku sont envoyés par Twitter sur un compte @twithaiku suivi de la balise correspondant à la catégorie. : Scolaire primaire, Scolaire collège, Scolaire lycée, Haïku classique adulte, Haïku classique jeunesse, Haïku en langue régionale ou locale Haïku augmenté (associé à une production visuelle et/ou sonore), Haïku « geek (explorant les thèmes informatique, internet, jeux vidéos, réseaux sociaux… ). Le concours se déroule du 17 décembre au 17 février. La remise des prix aura lieu le 14 mars 2012 durant le Printemps des Poètes
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