Par François Jarraud
Des nombreux stands et événement du Salon Educatice 2011, peut-on dégager quelques tendances ? Comment se porte le numérique éducatif ? Quelles évolutions marquent ce salon ?
Crise ou pas crise, le Salon Educatec / Educatice est là. C’est sans doute le premier enseignement du salon 2011. Dans un contexte difficile, les entreprises sont venues et le salon compte près de 200 exposants.
Les tablettes dont on parle tant étaient présentes mais de façon encore discrète. Il y a sur ce point un net écart entre leur attractivité dans le grand public et leur présence discrète dans le monde de l’éducation. Ce sont encore les TBI et les ordinateurs qui étaient mis en avant par les fabricants.
Le principal changement se dessine chez les constructeurs de tableaux interactifs. Ces dernières années, la compétition entre eux se faisait sur les qualités techniques des tableaux. Celui-ci était plus puissant que les autres. Celui-là permettait aux enseignants de se mettre ne réseau virtuel à travers le monde. Un troisième est tellement léger et facile d’emploi…
Cette année la compétition, nous semble-t-il, se porte sur les contenus disponibles avec les machines. Et on assiste à des stratégies de rapprochement entre constructeurs et éditeurs. Ainsi Smart, un des leaders du marché, se rapproche du français Nathan pour développer des contenus numériques pour les enseignants. On annonce la publication de fichiers numériques pour accompagner plusieurs manuels primaires Nathan ainsi que la diffusion de différentes ressources interactives. Un autre mariage mérite d’être cité, celui de Dyno Mimio avec Headsprout. Headsprout se présente comme le numéro 1 mondial du développement de leçons en ligne. Ainsi ses logiciels de lecture sont utilisés dans des milliers de classes américaines.
Joe Layng, directeur des sciences de l’éducation de Dyno Mimio est un des fondateurs d’Headsprout. Nous l’avons rencontré au Salon Educatice. Pour lui, la vente des logiciels Headsprout est un argument de vente important pour Dyno Mimio. Car ces logiciels ont été évalués au vue des résultats dans les tests nationaux aux Etats-Unis. La firme peut démontre qu’en utilisant tel logiciel on peut atteindre un taux de réussite élevé pour tel ou tel item de ces évaluations.
Jeanne-Claire Fumet a fait au salon une autre rencontre intéressante, celle de Mia Barclay. Mia Barclay est prospectrice de marchés auprès de l’Ambassade Grande Bretagne à Paris. Elle repère les opportunités d’implantation sur le territoire français pour des entreprises britanniques qui souhaitent s’y développer et arpente les allées du Salon à la recherche des indices susceptibles d’aider les industriels à réussir dans leurs stratégies et leurs choix d’exportation. Pour elle, l’éducation en France est un marché prometteur. « C’est un marché qui est en train de s’ouvrir très vite. Le numérique à l’école est en plein développement, mais il n’y a pas que les techniques informatiques : il y a une demande de solutions pédagogiques individualisées, en langues, en maths, pour les élèves en difficulté, mais surtout pour des élèves en situation de handicap. Dans ce domaine, la Grande Bretagne est en avance et dispose d’outils déjà bien développés ». Les industriels anglais sont donc en recherche de partenaires français capables de localiser leurs produits.
En conclusion, on peut distinguer trois évolutions cette année. La première c’est l’arrivée dans le système éducatif français de ressources pédagogiques industrielles venues des systèmes éducatifs anglo-saxons. La seconde c’est le lien qui s’établit entre constructeurs et éditeurs. Ce sont les premiers qui semblent dominer car c’est par leur matériel que les produits éditoriaux peuvent espérer enfin trouver un marché en France. La troisième évolution c’est l’impact de cela sur les pratiques pédagogiques. D’une certaine façon, ces évolutions se dessinent parce qu’il y a déjà un rapprochement entre le système éducatif français et ceux des pays de l’OCDE. La montée du pilotage par l’évaluation, les objectifs de réussite chiffrés à atteindre sont en cours d’installation en France sous le nom de « culture de l’évaluation ». Ce glissement sensible dans les pratiques enseignantes n’est possible que sous la pression d’un encadrement plus musclé des enseignants. Voilà des évolutions à discuter et observer en attendant Educatice 2012.
François Jarraud
Merci à Jeanne-Claire Fumet pour son entretien avec Mia Barclay.
Près de 2 millions d’élèves suivent des cours à distance aux Etats-Unis
La majorité des districts scolaires américains offrent des cours à distance, annonce une nouvelle étude du National Center for Education Statistics. Dans la grande majorité des cas ces cours sont proposés par Internet. Ils toucheraient plus de 1,8 million d’élèves, principalement des lycéens (74%) mais parfois aussi des écoliers (4%). Pour les districts, l’enseignement à distance est un moyen d’offrir des cours qui ne sont pas proposés dans les établissements. C’est aussi un moyen de gagner des crédits d’enseignement pour passer en classe supérieure quand on a échoué dans une discipline. L’étude, qui porte sur l’année 2009-2010, considère les motivations économiques comme marginales. Depuis ce sont elles qui ont amené 4 états à inscrire au moins un enseignement obligatoire en EAD.
Etude NCIS
http://nces.ed.gov/pubsearch/pubsinfo.asp?pubid=2012008
Sur le site du Café
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