Par François Jarraud
Lundi 7 novembre Luc Chatel recevait l’équipe de France des Olympiades des métiers, revenue couverte d’or, d’argent et de bronze de la finale mondiale de Londres.
Ils sont en contrat d’apprentissage, en contrat de professionnalisation, salariés, étudiants, travailleurs indépendants. Mais ce sont des champions. Les 44 garçons et filles de l’équipe de France des Olympiades des métiers ont gagné une sélection nationale. Ils ont ensuite affronté, du 5 au 8 octobre, les équipes de 58 pays. Ils sont revenus avec 3 médailles d’or, 3 d’argent, 3 de bronze et 19 Médaillons d’excellence, plaçant la France au 5ème rang mondial. Ce faisant ils n’ont pas pris la grosse tête. En uniforme strict, chaussures noires cirées, ils restent soucieux de bien faire jusqu’au bout. Jusqu’à ces salons du ministère de l’éducation nationale.
« Je vois dans les Olympiades une des plus belles expressions de la richesse de la voie professionnelle », déclare Luc Chatel. Le ministre a rappelé « l’efficacité » de la réforme de la voie professionnelle qui a permis de hisser el taux de reçus au bac à un niveau « historique ». Le passage au bac en 3 ans a permis d’éliminer le cap du BEP. Du coup 37 000 jeunes supplémentaires ont poursuivi jusqu’au bac en 2011. Luc Chatel a alors procédé à un exercice où il est bien entraîné : la remise de diplômes avec photos de groupe et embrassades. Parmi les lauréats, Caroline Schmitt, médaille d’or en coiffure, Alexis Bouillet, médaille d’or en pâtisserie et Michaël Esnault, en taille de pierre. Certains étaient accompagnés de leur professeur ou maître de stage.
Dans cette cérémonie, Marie-Thérèse Geoffroy, présidente de Worldskills France, veut voir « la reconnaissance par l’éducation nationale du mérite de la voie professionnelle au même titre que les autres voies ». « C’est utile pour l’éducation nationale de voir qu’il y a des jeunes qui vont bien, qui sont bien, qui ont un bel avenir devant eux et qui ne sont pas passés par la voie académique », nous a-t-elle confié.
Parmi ces jeunes Audrey Weber, que nous avions rencontré avant la finale londonienne. C’est une des rares filles de l’équipe de France et elle travaille en Manufacturing Team Challenge avec 3 garçons. Tous quatre ils reviennent de Londres avec une médaille d’argent. Audrey a été formée par les Compagnons du Devoir après un passage peu concluant en lycée professionnel. « Ce n’était pas adéquat pour moi », nous a-t-elle confié. « Je voulais absolument avoir tout de suite le métier en pratique. Or quand on sort de BEP on n’a pas le métier en main ». Audrey garde un souvenir ému d’un professeur du lycée qui lui a beaucoup appris en électricité. Qu’a-t-elle trouvé chez les Compagnons qui n’existe pas en lycée professionnel ? Le voyage d’abord, imposé pour le Tour de France des Compagnons. « C’est exceptionnel ! » lance-t-elle. Partie d’Alsace, Audrey vit à Angers et part maintenant pour le sud-ouest. L’autre chose qu’elle a trouvé chez les Compagnons et auquel elle tient beaucoup c’est le respect, entre jeunes et adultes et entre jeunes. Elle pense que la médaille d’argent va lui faciliter l’accès à l’emploi.
Chaque année, les Olympiades signent ainsi des parcours pas communs. Les Olympiades ont ainsi mis à l’honneur Déborah Teinturier, une bachelière S qui a opté pour l’hôtellerie et le service en salle. Mais déjà l’équipe de MT Geoffroy commence la sélection des prochaines Olympiades qui auront lieu dans deux ans à Leipzig. La flamme de la professionnalité ne s’éteint jamais.
François Jarraud
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